Justice | | 14/04/2023
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Saint-Ouen: le trafic de stupéfiants de la cité des Boute-en-Train devant le tribunal

Saint-Ouen: le trafic de stupéfiants de la cité des Boute-en-Train devant le tribunal © CH

Douze personnes sont jugées depuis jeudi à Bobigny pour le trafic de drogues au sein de la cité des Boute-en-Train de Saint-Ouen, un point de deal au cœur des célèbres Puces, aujourd’hui fermé après l’évacuation du quartier pour insalubrité.

Gérants, gardien, grossiste, nourrice… Douze personnes, onze hommes et une femme, comparaissent pendant huit jours devant le tribunal correctionnel pour trafic de cannabis et de cocaïne en 2020 et 2021 dans les deux tours de cette cité surplombant le périphérique parisien. Trois sont détenus, deux en fuite.

Agés de 25 à 39 ans, les prévenus sont principalement poursuivis sur la base d’écoutes de la voiture et du domicile de Mohammed-Salah M., dit “Mojito”, numéro 2 présumé de ce “four” qui générait, selon lui, entre 12 000 et 22 000 euros de chiffre d’affaires par jour.

En l’absence du chef présumé du point de deal, El Mehdi Z. alias “Malsain” ou “Le Gros”, visé par de multiples procédures judiciaires et en fuite au Maroc suite à l’assassinat d’un rival en 2019, “Mojito” est soupçonné d’avoir assuré la gérance au quotidien du trafic au sein des “Boute”.

Dans le box, cet ex-vacataire à la mairie de Saint-Ouen s’efforce de se présenter comme un simple “intermittent” du trafic, n’effectuant que des missions ponctuelles “quand j’ai besoin, pour partir en vacances, etc.”

Je m’occupe de voir si tout se passe bien, s’il n’y a pas de problème, si le produit est adapté, de faire quelques comptes...”, assure le prévenu de 32 ans, T-shirt gris et fin collier de barbe.

Série de procès

Après une première série d’arrestations en décembre 2020, le trafic a repris de plus belle à peine deux jours après et de nouvelles interpellations ont eu lieu en mai 2021. Les deux vagues comparaissent dans ce procès.

En raison de l’état des Boute-en-Train et de la gangrène du trafic, la ville de Saint-Ouen a vidé en 2021 la cité de ses occupants et les a relogés. La démolition de ses tours de 16 étages se fait toujours attendre.

Cette audience s’inscrit dans une série de procès au tribunal de Bobigny consacrés au trafic de stupéfiants dans les cités de Saint-Ouen et ses environs, haut lieu du trafic du drogues du fait de sa mitoyenneté avec Paris.

Après le procès du deal de la cité Michelet l’année dernière, un deuxième procès d’une semaine consacré au trafic de Boute-en-Train se tiendra début juin, avant celui de la cité Marcel Paul de l’Île-Saint-Denis au début de l’automne. Le jugement est attendu vendredi 21 avril.

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