Formation | | 13/04/2023
Réagir Par

Salon Jeunes d’avenirs à Montreuil : sortir des clichés pour mieux s’orienter

Salon Jeunes d’avenirs à Montreuil : sortir des clichés pour mieux s’orienter © CH

Trouver une formation en alternance ou un contrat en apprentissage : c’est le Graal que viennent chercher de nombreux élèves ou étudiants au salon Jeunes d’avenirs ces 12 et 13 avril à Montreuil. Sur place, entreprises et organismes de formation s’affairent pour accueillir ces futurs actifs, alors que les métiers en tension ne manquent pas. Mais l’offre et la demande ne sont pas si simples à ajuster.

Je ne trouve pas le type de contrat qui me convient“, se désole Mohamed, 24 ans, qui balaie du regard le tableau des offres à l’entrée du salon Jeunes d’avenirs, organisé par Aef Info depuis dix ans. 10 000 visiteurs y sont attendus ces 12 et 13 avril à Paris Montreuil Expo. Venu d’Epinay-sur-Seine, Mohamed a fait une formation dans les travaux publics pendant deux ans. “Mais ce qui me plaît, c’est le ferroviaire. Je voudrais me reconvertir. Là il n’y a pas d’offres, mais j’ai vu qu’on pouvait se renseigner sur la SNCF”, explique-t-il.

Contrats à durée déterminée, indéterminée, stages, alternance… “Il y a 5 000 à 6 000 offres disponibles ici. Chacune est liée à un numéro de stand où les jeunes peuvent s’orienter pour engager un premier contact avec une entreprise ou un centre de formation d’apprentis“, explique Emilie, bénévole, gilet bleu sur les épaules.

© CH
Au salon Jeunes d’avenirs, 11 OPCO rassemblent plus d’une centaine d’entreprises et de centre de formation apprentis.

Méconnaissance de la réalité des métiers et des secteurs

Du bac pro maintenance et efficacité énergétique au BTS maintenance des systèmes, le CFA d’Engie propose une grande variété d’offre de formation. “Il y a un fort besoin de compétences dans ces métiers que l’on dit en tension”, souligne Marion, qui accueille les candidats. “Il y a un intérêt pour nos métiers, mais il y a aussi une méconnaissance. Aujourd’hui, nous avons surtout reçu des profils plutôt tournés vers le tertiaire“, observe-t-elle. Des personnes qui passent donc leur chemin lorsqu’elles réalisent ce que recouvre le CFA. “Une formation dans cette filière, c’est pourtant presque l’assurance de trouver un emploi”, regrette Marion. À l’étage, Nesri, témoigne de cette appétence pour le tertiaire.”Je commence un BTS en sciences sociales et je cherche un contrat d’apprentissage en ressources humaines“, confie-t-elle.

Dans la file d’attente qui s’est formée devant le stand de Totalénergies, Yassine, lui, sait ce qu’il est venu chercher. “Je fais des études à l’Ecole supérieure d’ingénieurs de Paris-Est (ESIPE) à Champs-sur-Marne et j’ai besoin d’un contrat en alternance de trois ans dans le domaine de la cybersécurité. Ce salon c’est une très bonne opportunité pour rencontrer les recruteurs en face à face.”

Chargés de financer l’apprentissage, les opérateurs de compétences (OPCO) sont largement parties prenantes du salon. “Boulanger, pâtissier, notaire, coiffeur… l’OPCO Entreprises de proximité, représente un large éventail de métiers qui sont pour beaucoup en tension. Les besoins de recrutement des entreprises sont importants. Ce salon permet de faire découvrir ces métiers et de créer des liens directs avec les entreprises et les organismes de formation“, explique Isabelle Collod, responsable du stand.

© CH

L’industrie ne fait pas sexy et pourtant ça l’est

Pour Arnaud Chouteau, vice-président en charge de la gestion prévisionnelle et de l’emploi à l’OPCO 2I, qui regroupe les branches de l’industrie, “il n’y a pas d’inadéquation entre les aspirations des jeunes et l’entreprise, mais une difficulté à attirer les jeunes vers certaines formations, notamment celles dans l’industrie, bien qu’elles permettent de décrocher un bon emploi, souvent bien payé, avec des responsabilités. L’industrie ne fait pas sexy et pourtant ça l’est. C’est cette image qu’il faut changer auprès des jeunes mais aussi de l’éducation nationale et des parents“, encourage-t-il.

Fin 2022, l’OPCO 2I recensait 135 000 alternants dans les 32 secteurs industriels. Le taux d’insertion sur le marché du travail atteint 70% dans l’ensemble du secteur et monte à 95% dans la pharmaceutique par exemple. “Mais il faut arrêter de croire que les entreprises ont les moyens de garder les jeunes qu’ils font monter en compétences. Ce qui compte, ce sont les savoir-faire qu’ils acquièrent et les carrières professionnelles qu’ils s’ouvrent.”

Lire aussi :

Abonnez-vous pour pouvoir télécharger l'article au format PDF. Déjà abonné ? Cliquez ici.
Aucun commentaire

    N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.

    Ajouter une photo
    Ajouter une photo

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    Vous chargez l'article suivant