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Santé | Val-de-Marne | 22/06/2023
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Santé en Ile-de-France : la coordination Mondor reçue au ministère pour présenter son plan B

Santé en Ile-de-France : la coordination Mondor reçue au ministère pour présenter son plan B

La planification de l’organisation des soins en Ile-de-France pour les cinq prochaines années se joue en ce moment, avec l’élaboration du projet régional de santé (PRS). En Val-de-Marne, la coordination Mondor, qui réunit des soignants, élus et citoyens de tous bords, propose un plan B. Elle sera reçue au ministère ce jeudi pour le présenter.

La coordination Mondor, c’est le collectif de médecins, soignants, élus de tous bords et citoyens qui s’est mobilisé à plusieurs reprises pour défendre des services menacés de suppression au sein du GHU Mondor (AP-HP) de Créteil. Le collectif est ainsi né en 2011 pour maintenir la chirurgie cardiaque. Depuis près d’un an, la coordination planche sur les problèmes d’organisation des soins en organisant des réunions de travail entre professionnels. Elle entend bien présenter ses conclusions au ministre de la Santé, François Braun. Une demande d’audience au ministère a été faite en ce sens, appuyée par quinze des dix-sept parlementaires du Val-de-Marne (à l’exception du député Mathieu Lefèvre et du sénateur Laurent Lafon). Ayant obtenu gain de cause, la coordination sera reçue ce jeudi 22 juin à 14 heures.

La psychiatrie en détresse

Parmi les dossiers que la coordination estime prioritaires en Val-de-Marne, la psychiatrie est en bonne place. Beaucoup de lits ont fermé ces cinq dernières années. À l’hôpital Albert Chenevier de Créteil, l’arrêt de plusieurs unités (2018 et 2021) a ainsi fait descendre les capacités de 95 à 58 lits. Des suppressions ont aussi été constatées à Henri Mondor (Créteil), Paul Brousse (Villejuif), Charles Foix (Ivry-sur-Seine), Bicêtre. Elles touchent des spécialités comme la gérontologie psychiatrique, la pédopsychiatrie, la suicidologie. La coordination s’inquiète aussi de la restructuration des hôpitaux de Saint-Maurice ou du projet de transfert d’une partie des lits de la Fondation Vallée à Gentilly à l’hôpital Paul Giraud (Villejuif).

Lire : Psychiatrie en Val-de-Marne: la cour des comptes presse la fusion Vallée – Paul Guiraud

Propositions de la coordination :

  • renforcer la politique de secteurs, avec l’embauche de psychologues (plan pluriannuel de formation et d’embauches de psychologues, d’infirmier spécialisé, avec plus d’investissement de la Région dans les écoles de formation), pour réduire les délais d’attente pour une première consultation en CMP (centre médico-psychologique)
  • refaire de la prévention, prendre en charge toutes les demandes de soins (y compris en médecine générale), et réduire considérablement la consommation de psychotropes
  • rouvrir les lits et les unités supprimées (pour recréer des places en hospitalisation faute d’offre ambulatoire suffisante et efficace), revenir sur la fusion entre Paul Guiraud et la fondation Vallée, revoir le projet de réhabilitation des hôpitaux de Saint-Maurice.

Urgence gériatrique

Sur la gériatrie non plus, la coordination estime que le compte n’y est pas. Là où le plan régional de santé 2018-2022 prévoyait de développer les capacités d’accueil, 50% des lits de soins de longue durée ont été supprimés, regrette le collectif.

Propositions de la coordination :

  • créer un grand service public de la perte d’autonomie et fournir des modalités de prise en charge (domicile, Ehpad, mixte) non socialement sélectif
  • dresser le bilan des transferts de lits d’hospitalisation en gériatrie au secteur privé
  • garantir l’égalité de traitement entre les personnes âgées à l’hôpital et celles en Ehpad
  • revoir le statut des travailleurs à domicile prenant en charge des personnes âgées

Médecine de ville

La coordination réclame par ailleurs “un plan d’urgence” pour répondre à la crise qui touche consécutivement la médecine de ville, les urgences et les services hospitaliers en aval.

Propositions de la coordination :

  • favoriser les centres de santé avec des médecins traitants généralistes
  • instaurer un plan de formation, de revalorisation des métiers, des grilles statutaires et des rémunérations des professionnels de santé
  • adopter une répartition des moyens à partir des besoins de la population et non plus des logiques budgétaires, penser le nombre de personnels nécessaire au pied du lit et non globalement au niveau de l’hôpital ou du groupement hospitalier

Voir la présentation de la coordination, présentée lors d’une conférence de presse ce lundi 19 juin.

© FB
Conférence de presse de la coordination Mondor, le lundi 19 juin 2023 à Créteil

Pour le collectif, le projet actuellement mis en débat par l’Agence régionale de santé répond insuffisamment à ces enjeux. “D’abord, il n’y a pas eu de bilan sur le plan précédent, ensuite, ils prétendent avoir mené une consultation mais nous n’avons pas été consultés. Les collectivités territoriales franciliennes n’auront pas non plus le temps d’émettre d’avis. Cela pose un vrai problème de démocratie”, estime Fabien Cohen, porte-parole d ela coordination. L’ARS Île-de-France a pourtant mandaté un consortium de recherche interdisciplinaire porté par la Chaire Santé de Sciences Po pour évaluer son plan précédent. “De toute façon, ça n’est pas l’ARS qui est décisionnaire, elle ne fait qu’appliquer les ordres qui viennent de l’échelon supérieur”, estime Fabien Cohen.

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