Justice | | 31/05/2023
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Six policiers de Pantin à la barre pour violences et arrestations truquées

Six policiers de Pantin à la barre pour violences et arrestations truquées © CH

Drogue glissée à proximité pour justifier une arrestation, coups de matraque… Six policiers d’une brigade de proximité de Pantin sont jugés à partir de ce mercredi au tribunal de Bobigny pour violences et faux procès-verbaux.

Pendant trois jours, le tribunal correctionnel va se pencher sur la dérive de ces membres de la brigade territoriale de contact (BTC), en charge de cités réputées pour héberger du trafic de drogues.

L’affaire débute en 2020 lorsque la commissaire de Pantin signale à la justice de nombreuses plaintes d’habitants autour du comportement des policiers de cette BTC, l’une des deux de la ville.

Héritières de la police de proximité, ces unités sont assignées à des quartiers spécifiques et y effectuent notamment un travail de renseignement, tout en bénéficiant d’une certaine liberté d’action. La BTC Quatre-Chemins s’occupe des cités des Courtillières et Scandicci.

“Soit on leur colle faussement des faits qui les accusent, soit on leur tape dessus”

S’intéressant à la période 2019-2020, l’enquête met en lumière de nombreux faits de violences contre des jeunes de ces quartiers, des falsifications de procès-verbaux ou des arrestations truquées. “On les juge un peu indésirables, on les soupçonne d’être dans le trafic, on veut les faire dégager. Donc soit on leur colle faussement des faits qui les accusent, soit on leur tape dessus”, résume à l’AFP une source proche du dossier. Dans l’un des cas, un policier a fracturé la main d’un jeune d’un coup de matraque, lui occasionnant 45 jours d’incapacité totale de travail (ITT). Dans un autre fait, des policiers sont accusés d’avoir glissé de la drogue sous un banc pour justifier une arrestation.

Quatorze personnes se portent partie civile devant la justice, qui n’est pas parvenue à identifier toutes les victimes potentielles.

Sur les huit fonctionnaires de la BTC initialement placés en garde à vue en février 2021, le parquet de Bobigny a engagé des poursuites contre six d’entre eux, âgés de 30 à 48 ans. Sur le plan administratif, les six prévenus “ont tous changé d’affectation depuis les faits reprochés”, a précisé à l’AFP la préfecture de police de Paris. “Un renvoi en conseil de discipline pour l’un d’entre eux et une exclusion temporaire de fonction de trois jours pour les autres ont été proposés”, a-t-elle ajouté. Ces procédures sont toujours en cours d’instruction.

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