Aider les personnes les plus précaires à repartir dans la vie, en commençant par leur proposer un toit, tel est le défi relevé par l’association Solidarités Nouvelles pour le Logement (SNL). Un toit, mais également un accompagnement social pour rebondir. Présente depuis vingt ans en Val-de-Marne, l’association y a développé une centaine de logements passerelle. Elle prépare aujourd’hui un ambitieux projet de pension de famille à Ivry-sur-Seine.
Créée en 1988 à Paris par deux responsables d’entreprises du bâtiment, l’association Solidarités Nouvelles pour le logement s’est donnée deux missions : développer des logements pour les plus précaires d’une part, accompagner socialement les locataires avec un réseau de bénévoles d’autre part. SNL est aujourd’hui présente essentiellement en Ile-de-France.
Dans le Val-de-Marne, elle s’appuie sur un réseau de 200 bénévoles qui travaillent en binôme pour suivre des locataires, les aider dans leurs démarches administratives notamment, pour vérifier que ce qui eut être pris en charge l’est effectivement. “Les bénévoles se mobilisent aussi auprès des enfants”, note Marc Piccolin, président de SNL 94, qui rappelle que plus de la moitié des bénéficiaires sont des familles monoparentales. “Ils proposent du soutien scolaire, les mettent en contact avec des associations pour qu’ils puissent pratiquer un sport, les emmènent à la bibliothèque…”
En vingt ans, l’association a aussi développé pas moins d’une centaine de logements dans le Val-de-Marne, en s’appuyant à la fois sur des dons, des subventions et des emprunts de long terme.
Des projets de plus en plus ambitieux. À Nogent-sur-marne, elle développe actuellement un immeuble de cinq logements sur le boulevard de Strasbourg, qui sera livré en 2025, après avoir déjà développé un premier pavillon de deux logements sur une parcelle contiguë il y a quelques années. “Le projet a été lancé de longue date, mais avait pris du retard pour des raisons administratives d’autorisations de voiries. Entre-temps, il a fallu gérer la hausse des coûts liée à l’inflation et reprendre les dossiers de subventionnement, confie Marc Piccolin. En moyenne, il faut compter de 6 à 7 ans pour développer un projet.”
Un financement toujours “sur le fil du rasoir”
Les logements sont toujours financés “sur le fil du rasoir”, note le président, car il s’agit de PLAI adapté, le plus social des logements sociaux (6 à 7 euros le M2 à la location). Impossible dans ces conditions d’acheter au prix du marché. Au Perreux-sur-Marne, par exemple, SNL 94 développe un projet de deux logements à partir d’un pavillon préempté par l’Établissement foncier d’Ile-de-France (Epfif). “En général, on demande une décote depuis l’évaluation des domaines, voire une surcharge foncière. Celle-ci est avantageuse pour les villes qui n’ont pas leur quota de logements sociaux, car elle est déduite de leur amende et ne coûte donc rien aux contribuables.”
À Villecresnes, c’est dans le cadre d’un bail réhabilitation que SNL prévoit de créer deux logements dans un local qui appartient à la ville. Les murs restent à la commune mais sont à la disposition de l’association durant 20-25 ans, en échange des travaux d’aménagement.
Une pension de famille à Ivry-sur-Seine
Le plus gros projet en cours se situe, lui, à Ivry-sur-Seine. Il s’agit de créer une pension de famille dans un bâtiment racheté au diocèse de Créteil, rue Lénine. (Voir la photo de une) Au programme : une petite vingtaine de logements pour l’association ainsi que quelques logements pour des étudiants et jeunes actifs. Un chantier social mais aussi écolo. “Nous procédons à la rénovation en réutilisant un maximum de choses, avec le cabinet d’architecte Grand Huit. Le chauffage s’appuiera par ailleurs sur la géothermie”, détaille Marc Piccolin. Pour l’association, cette pension de famille est une première en Val-de-Marne. L’exemple a été donné en Essonne.
Des publics en plus en plus précaires
Depuis la crise sanitaire et la guerre en Ukraine, l’association doit aussi faire faire à une précarité encore plus forte parmi ses locataires. “Nous observons, par exemple, plus de difficultés à payer le loyer pourtant couvert en partie par les allocations logement, note le président 94. Les arbitrages sont délicats. S’ils payent les charges, ils ne peuvent plus payer le loyer.” Le temps passé dans ces logements passerelle, en principe de deux ans, s’est aussi allongé, en moyenne de trois à quatre ans. “Plus de 90% des relogements se passent bien, mais c’est un travail de dentelle, sur mesure.”
Plus étonnant, l’association note un temps de vacance des logements plus long car il peut y avoir des problèmes d’adéquation entre l’offre et la demande. Les demandeurs de logement ne viennent jamais directement frapper à la porte de SNL mais sont envoyés par l’intermédiaire des espaces de solidarité (EDS) du département. “Nous demandons toujours plusieurs dossiers et décidons dans le cadre d’une commission avec le groupe local et une travailleuse sociale. Les critères sont notamment l’urgence, le besoin d’accompagnement par les bénévoles et la capacité à être accompagné.”
353 personnes logées
Au total, l’association, qui s’appuie aussi sur 11 salariés en son siège de Saint-Maur-des-Fossés, aux côtés de ses 200 bénévoles, accueille 353 personnes, dont 153 adultes, dans sa centaine de logements.
C’est le moment de donner
Financée en partie grâce aux dons, SNL Val-de-Marne lance un appel à la générosité. Les dons sont défiscalisés à hauteur de 75%.
https://don.solidarites-nouvelles-logement.org/94
Actualisation le 22/12 (taux de défiscalisation)
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.