La toute première cabine du téléphérique entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges a été dévoilée ce jeudi. Première impression et visite en images.
Empaquetée pour échapper aux regards des curieux, la cabine du futur Câble 1 a quitté son usine CWA d’Olten en Suisse pour rallier le Val-de-Marne. Au printemps 2022, quelques images avaient déjà circulé lors de la concertation sur le choix du design extérieur des cabines. Mais désormais, c’est du concret. Le prototype a été présenté ce jeudi à Limeil-Brévannes, qui accueillera l’une des stations.
D’une sensation plus spacieuse à l’intérieur que de l’extérieur, l’habitacle tient ses promesses, très confortable. À l’intérieur, les banquettes se font face. Il ne reste plus qu’à décoller pour voir le paysage. Mais pour cela, il faudra attendre 2025.
105 cabines à construire
“C’est le fruit d’un travail important de co-conception. Il reste encore quelques éléments à valider puis nous pourrons lancer la construction des 105 cabines qui équiperont la ligne“, explique Christophe Surowiec.
Faire place aux fauteuils roulants, poussettes et vélos
Chargé du projet pour Ile-de-France Mobilités (IDFM), l’autorité régionale des transports, maître d’ouvrage du téléphérique, Christophe Surowiec insiste sur l’espace et la modularité offerte.
“L’espace intérieur s’adapte en fonction de la typologie du voyageur. Ainsi, sur 10 places, vous en aurez deux pour des publics prioritaires“. Il y a également la possibilité de rabattre des assises pour pouvoir installer un fauteuil roulant, un vélo ou une poussette. La construction des stations de plain-pied assurera par ailleurs l’accessibilité depuis l’extérieur.
Le Câble 1 en 10 questions
- L’enjeu : désenclaver des quartiers enchevêtrés dans des voies ferrées et routes nationales en les reliant en un quart d’heure à une station de métro.
- Tracé : la ligne reliera Créteil (ligne 8) à Villeneuve-Saint-Georges en traversant des zones denses ou en devenir comme la zac de la Pologne à Villeneuve-Saint-Georges, le parc des entrepreneurs à Limeil-Brévannes ou Joliot-Curie à Valenton.
- Distance : 4,5 km en passant par 5 stations
- Temps de parcours : 18 minutes d’un terminus à l’autre.
- Interconnexions : outre le métro à Créteil, les stations sont toutes connectées à des lignes de bus locales.
- Hauteur : de 25 à 40 mètres au-dessus du sol pour enjamber la plateforme fret ferroviaire, le TGV, les RN 6, RN 406, RD 60 et le relief en plateaux. Pour cela, le téléphérique s’appuiera sur 30 pylônes, espacés de 150 mètres chacun.
- Capacité : 10 personnes par cabine. Le trafic pourra aller jusqu’à 2000 voyageurs par heure dans chaque sens.
- Accès handicap : oui, place amovible pour accueillir fauteuil roulant, vélo ou poussette.
- Coût : 132 millions d’euros, cofinancés par la région, le département et l’État.
- Date de mise en service : premier semestre 2025.
Vidéosurveillance et dispositif de secours
Hyperconnectée, la cabine est équipée d’écrans d’information pour les voyageurs, d’une caméra de vidéosurveillance (gérée en temps réel) ainsi que d’un interphone et d’un bouton d’appel. Le câble est conçu pour permettre aux cabines de regagner les stations en cas d’incident. Par sécurité, la vitesse d’exploitation sera réduite en cas de vents supérieurs à 70 km/h. Au-delà de 90 km/h, le téléphérique sera remplacé par des bus de substitution.
Nuisances sonores et visuelles
Les travaux préparatoires ont conduit les fabricants à occulter la partie basse des cabines pour limiter les vis-à-vis entre usagers et riverains. Le bruit et les vibrations émises par le câble préoccupaient particulièrement les habitants des abords du téléphérique. Sur ce point, Île-de-France Mobilités indique que le câble-porteur est constitué de fils métalliques entremêlés à des cylindres synthétiques, “[le] rendant presque lisse“. Un suivi acoustique sera toutefois réalisé après la mise en service puis régulièrement lors dix premières années d’exploitation, promet le maître d’ouvrage.
“Le survol des zonalités, la gêne sonore et visuelle, l’inscription dans le paysage d’un téléphérique est compliquée à faire accepter à des habitants. C’est ce qui freine d’ailleurs un bon nombre d’autres projets ailleurs en Île-de-France“, reconnaît Valérie Pécresse, présidente de la Région qui souhaite faire du C1, une vitrine pour les dubitatifs ou les inquiets.
Un maillage avec d’autres modes de transport
“Ce câble n’est pas un projet isolé. Il intervient dans un mouvement de révolution des transports en cours dans le Val-de-Marne avec la ligne 14, la 15 et la 18, et vient répondre aux besoins de cette zone du sud du département très mal desservie jusqu’à maintenant“, se projette déjà Olivier Capitanio, président du département. “Je suis restée assez émerveillée devant ce projet à mon arrivée il y a deux ans. Nous avons un département qui est un laboratoire d’innovation dans de nombreux domaines, en particulier dans les transports grâce à l’énergie de nos forces vives”, confie la préfète, Sophie Thibault.
Quels petits noms pour les quatre stations ?
Comment s’appelleront les stations ? Les noms provisoires, Emile Combes, Emile Zola, Temps Durables et Bois Matar, seront remplacés. Mais, après l’incident diplomatique provoqué par les premières dénominations de la ligne 14 prolongée, IDFM a redoublé d’attention. Pour Créteil Pointe-de-Lac, la question ne se pose pas puisqu’elle porte le nom de la station de métro. Selon nos informations, la station Temps Durable prendra le nom de Limeil-Brévannes, avec, pour sous-titre, La Plage Bleue. La station Emile Zola sera renommée Valenton avec Château en sous-titre. La station Emile Combes devrait s’appeler Végétale, la coulée verte, soulignée de Domaine de la fontaine Saint-Martin. Enfin, la station Bois-Matar se transformera en Villeneuve-Saint-Georges, sous-titrée : le Fort. De quoi n’oublier aucune des villes traversées !
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