Nouvelle rixe mortelle, nouvelle marche blanche poignante. Samedi après-midi, quelques jours après la mort de Tidiane, 16 ans, poignardé devant son lycée lundi matin, 1 500 personnes ont marché pour partager leur douleur, leur incompréhension, et exhorter à ce que cessent ces règlement de comptes entre quartiers, qui vont jusqu’à l’irréparable.
Si l’enquête est toujours en cours, la piste d’un règlement de compte entre bandes rivales de Choisy-le-Roi et de Thiais reste privilégiée, alors qu’une altercation avait eu lieu quelques jours auparavant. A ce stade, quatre mineurs de 15 et 16 ans ont été interpellés et mis en examen pour “homicide volontaire en bande organisée” et “tentative d’homicide volontaire en bande organisée”.
Roses pâles à la main et tee-shirts blancs par-dessus les doudounes pour certains, habitants du quartier, de la ville, des villes voisines, amis, famille, élus, associations… ont refait le trajet quotidien de Tidiane, une dernière fois. Partie du city stade situé devant la cité où il demeurait, rue de la Couture du Moulin, la foule est remontée jusqu’au lycée Guillaume Apollinaire pour une minute de silence et quelques prises de parole, marchant derrière une banderole “A jamais dans nos cœurs”. Sur place, une gerbe de fleurs blanches a été déposée à l’endroit où l’adolescent avait été poignardé.
Le père de Tidiane a exhorté les jeunes de Thiais à ne tenter “aucune forme de vengeance” après cette tragédie. “Nous n’avons pas de rancœur envers qui que ce soit”, a-t-il insisté. De son côté, le maire, Richard Dell’Agnola s’est engagé à réunir les différentes parties prenantes pour mettre en place des actions préventives.
“Les jeunes, faites en sorte que Tidiane soit le dernier. On est là pour que ça ne se reproduise pas”, a déclaré devant une foule dense la sœur du jeune homme. Plusieurs adolescents avaient marqué sur leur tee-shirt, au stylo, “le dernier”, entouré de cœurs.
“Les jeunes sont choqués, il faut leur venir en aide (…) On ne fait assez pour les jeunes des quartiers populaires, ils sont oubliés”, a de son côté dédlaré à l’AFP Rachel Kéké, députée (LFI) de la circonscription, également présente à la marche.
À Paris et dans la petite couronne, les autorités ont recensé au moins trois morts et 279 blessés pendant des affrontements entre bandes en 2022.
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