La région Ile-de-France vient de dévoiler le projet de nouveau schéma directeur pour aménager le territoire jusqu’en 2040. De nouvelles bornes pour accueillir les biodéchets dans le territoire Paris Est Marne et Bois. Un futur jardin japonais à Ormesson. Coups de gueule sur les logements, l’eau… Concertations en cours : future zac de Chennevières, zac à Choisy, bâtiment logistique à Valenton..
Transition écologique
L’Ile-de-France se projette en 2040
Contexte Pour définir les grandes orientations d’aménagement, de construction de logements ou de bâtiments d’activité à certains endroits, de préservation de la nature à d’autres, ou encore de développement des transports, le conseil régional d’Ile-de-France élabore, tous les douze ans environ, un schéma directeur, le Sdrif (Schéma directeur régional Ile-de-France), désormais Sdrif-E pour y ajouter Environnement. Pour rappel, le précédent a été voté en octobre 2012. Après un lancement des travaux fin 2021 et une période de concertation à l’automne 2022, la région vient de rendre une première copie de ce Sdrif E. Celui-ci doit à présent être voté une première fois cet été puis être soumis à enquête publique avant son adoption définitive à l’été 2024.
Les grands principes du nouveau Sdrif-e : une région multipolaire, moins d’artificialisation des terres, réindustrialisation, autant de nouveaux logements mais avec des conversions, plus de transports
Alors que la planète est confrontée à l’urgence climatique, que la région reste très fracturée entre territoires pauvres et riches, et que le contexte géopolitique invite à relocaliser certaines productions essentielles, le nouveau schéma s’engage à diminuer l’artificialisation des sols, à sanctuariser les terres agricoles, à faire une place aux activités industrielles et encore à rester offensif sur le développement des transports (extensions des lignes de métros, nouvelles lignes de bus, navettes fluviales, réseau Vélo Ile-de-France, téléphérique…). Ceci pour accompagner une vision multipolaire basée sur 27 centralités et 112 polarités. Concernant les nouveaux logements, le Sdrif prévoit de maintenir l’objectif des 70 000 par an mais pas forcément via des nouvelles constructions, aussi en reconvertissant de l’ancien ou des bureaux.
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Engagements par département : quid du Val-de-Marne ?
Cette première mouture du Sdrif-e propose aussi des déclinaisons par département, en termes de projets de transports, de développement économique et de préservation de l’environnement. Dans le Val-de-Marne, par exemple, beaucoup de projets de transports sont rappelés. Le projet écrit aussi, noir sur banc, le “refus de la prison de Noiseau avec protection des terres agricoles et suppression de la pastille”. Voir ci-dessous :
Récupération des biodéchets : 2 points d’apport volontaire sécurisés installés à Maisons-Alfort
Récupérer les biodéchets (épluchures, restes de repas, produits périmés…) pour nourrir du compost, plutôt que de les jeter avec le tout venant et l’envoyer à l’incinérateur, reste un défi dans nos villes. Tout le monde n’a pas un composteur dans son jardin ou celui de son immeuble. C’est dans ce contexte que se développe la collecte spécifique des biodéchets. Dans l’intercommunalité Paris Est Marne et Bois*, en charge de la collecte des déchets, une première borne sécurisée d’apport volontaire a été déployée en septembre 2021 à Charenton-le-Pont. Le principe : les habitants disposent d’un code pour déposer leurs biodéchets. Ceci pour éviter que la borne ne se trouve remplie de déchets tout venant. Depuis, deux nouvelles bornes ont été installées dans cette ville, en plus des containers mis à disposition les jours de marché.
* Les 13 communes de Paris Est Marne et Bois (PEMB)
Bry-sur-Marne, Champigny-sur-Marne, Charenton-le-Pont, Fontenay-sous-Bois, Joinville-le-Pont, Maisons-Alfort, Nogent-sur-Marne, Le Perreux-sur-Marne, Saint-Mandé, Saint-Maur-des-Fossés, Saint-Maurice, Villiers-sur-Marne, Vincennes.
Ce premier week-end d’avril, deux nouveaux points d’apport volontaire (PAV) ont été installés, cette fois à Maisons-Alfort, au marché de Charentonneau et à celui du centre. 200 bio-seaux ont été distribués aux habitants à cette occasion. Chacun de ses containers a une capacité de 120 litres.
Mode d’emploi : Le container s’ouvre grâce à un code d’accès unique après inscription sur l’application www.app.upcycle.org. L’intercommunalité propose par ailleurs des composteurs ou lombri-composteurs pour installer à domicile (plus d’infos).
Nature
Bientôt un jardin japonais au Château d’Ormesson
C’est un clin d’œil à l’histoire familiale du château, motive son conservateur, Siegfried Boulard-Gervaise. Le mari de Yolande Lefèvre d’Ormesson (écrivaine, sœur de Wladimir d’Ormesson), Charles Arcène-Henry, fut, en effet, ambassadeur de France au Japon à partir de 1936 et décéda à Tokyo en 1943. Le terrain s’y prête aussi, avec, aux confins du parc, une grande mare qui descend sur 220 mètres jusqu’au Morbras, détaille le conservateur du château, qui rappelle que Denis Diderot lui-même a évoqué cette cascade dans ses écrits. “Pour l’instant, c’est un cloaque”, prévient-il, mais les premières opérations de défrichage ont démarré il y a huit jours, grâce à des bénévoles. Le jardin a déjà son Niwashi (maître jardinier), le paysagiste Olivier Geslin. L’objectif est désormais de trouver des mécènes pour financer ce nouveau jardin. Le projet devrait être annoncé officiellement à l’occasion des journées du patrimoine, lors desquelles est prévue une exposition d’arts décoratifs du Japon ancien dans l’Orangerie rénovée.
Coups de gueule
La CNL s’inquiète de la fin de la trêve hivernale d’expulsion des logements
“L’inflation et les prix de consommation sont affolants. Et si cela ne suffisait pas, le gouvernement a permis l’alourdissement des factures de gaz et d’électricité de 15 %. Les charges des locataires ont augmenté de 30 à plus de 200 %, accompagnées par les hausses de loyer de 3,5 % que les bailleurs ont appliquées sans aucun état d’âme. Pour beaucoup de familles, la fin du mois se traduit par un choix inacceptable entre payer le loyer et nourrir les enfants. Les impayés de loyer ont augmenté de 10 % au dernier trimestre et la situation s’aggrave. Alors que 300 000 personnes sont à la rue, beaucoup d’autres sont dans l’attente de l’huissier qui va les expulser sans aucune autre solution de relogement pourtant prévue par la loi. La fin de la trêve hivernale, le 31 mars au soir va être une catastrophe sociale à laquelle le gouvernement reste sourd”, s’alarme la CNL du Val-de-Marne dans un communiqué, alors que la trêve hivernale d’expulsion des locataires pour impayés s’est achevée le 1er avril. Une manifestation s’est tenue à Paris ce 1er avril pour protester.
Logement social : Saint-Maur estime que l’Etat ne fait pas mieux que la ville
Alors que la ville de Saint-Maur fait partie des communes sanctionnées pour non-respect de son plan de rattrapage en logements sociaux, avec, pour conséquence, la possibilité pour la préfecture de préempter des terrains et de décider ou non d’octroyer les nouveaux permis de construire, le maire de la commune, Sylvain Berrios, estime dans un communiqué que le compte n’y est pas. “L’État a pourtant été incapable d’augmenter la production de logements sociaux alors qu’il détient depuis le 15 janvier 2021 l’intégralité des droits d’urbanisme de la commune, de l’instruction des permis de construire de quatre logements et plus jusqu’à leur délivrance. L’État est par conséquent responsable du bilan de production de logements locatifs sociaux (LLS) sur la commune depuis cette date, en baisse de plus de 55%”, estime la ville. “Les sanctions prises contre la ville de Saint-Maur sont arbitraires. Je demande le remboursement de la taxe SRU, injustement prélevée, et la restitution de l’ensemble des moyens d’action de la commune“, poursuit le maire qui fustige par ailleurs “que les services de l’État refusent en Val-de-Marne de délivrer des agréments pour les logements étudiants, qui font pourtant cruellement défaut”.
Manifestation de soutien à la protestation contre les bassines de Sainte-Soline
À Créteil, plusieurs collectifs de militants contre les réserves d’eau de Saint Soline ont manifesté devant la préfecture ce jeudi, en soutien à la manifestation qui s’était tenue le samedi précédent et avait donné lieu à de violents affrontements. Les collectifs ont dénoncé les répressions policières violentes.
Enquêtes publiques, concertations citoyennes : donnez votre avis
Réaménagement du quartier du fort à Chennevières-sur-Marne
L’enjeu du projet est de l’aménagement de la friche VDO dans le cadre d’une zac Entrée de la ville nord, de 23 hectares, en limite de Champigny. Lancement d’une concertation avec l’aménageur EPA Marne et la ville, pendant tout le printemps (réunions, balades urbaines, exposition…)
Un site internet (www.quartierdufort.fr) sera opérationnel à partir du 10 avril. Une réunion est prévue le 13 avril. Plus d’infos
Jusqu’au 22 avril
Quel nom pour la régie publique du Grand Orly Seine Bièvre ?
Eau Seine & Bièvre, Eautrement, sEAUlidaire ou encore Eau en Commun ? Voilà les quatre noms soumis au choix des habitants des neuf villes du Grand Orly Seine Bièvre qui ont décidé de créer leur propre régie publique de l’eau potable. Le vote est ouvert jusqu’au 22 avril.
Lire aussi : Grand-Orly Seine Bièvre : la régie publique de l’eau prête à plonger dans le grand bain
Et : Une nouvelle régie publique de l’eau entre Essonne et Val-de-Marne
Du 6 mars au 6 mai
Enquête publique sur le projet de construction d’un bâtiment de logistique urbaine à Valenton
Le projet s’inscrit dans l’extension de la Zone d’activité du Parc Val Pompadour, près de la RN406. Le bâtiment à 2 niveaux sera soumis à la réglementation ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement) au niveau du rez-de-chaussée pour les cellules de stockage. L’étage abritera des bureaux ainsi que de l’activité.
Du mercredi 15 mars au vendredi 14 avril 2023 inclus
Enquête publique sur la modification de la ZAC du Port à Choisy-le-Roi
La ZAC du Port, créée en 1998 sur un périmètre d’environ 12,5 hectares, est en cours de réalisation avec la construction de 850 logements, d’une médiathèque, de bureaux, hôtel, crèche privée, d’un parking public et encore le réaménagement de l’accès RER. Il est prévu de la modifier pour aménager les lots B1, B3 et Modul’Air en logements et non en activités économiques, en raison de difficultés de commercialisation. Le projet concernant ces 3 lots prévoit la création d’environ 48 200 m² de surfaces de plancher avec une programmation mixte comprenant des hôtels, des bureaux, des logements, des résidences pour jeunes et pour seniors, une crèche, des activités sportives, etc.
Voir l’Avis de l’Autorité environnementale
Site de la concertation
Du jeudi 20 avril au jeudi 20 juillet
Débat public sur le projet de traitement de l’eau par filtration membranaire du Sedif
Le syndicat intercommunal des eaux d’Ile-de-France, le Sedif, qui regroupe 135 communes et approvisionne en eau potable un tiers de la population de la région, porte depuis plusieurs années un projet de déploiement d’une technique de filtration par membranes (dite de l‘”osmose inverse basse pression”), pour proposer une eau “sans chlore et sans calcaire”. Ce projet, budgété à hauteur de 870 millions d’euros, devait faire l’objet d’une expérimentation à Arvigny (Seine-et-Marne). Mais il a suscité la controverse et l’opposition d’élus et associations qui reprochent à cette technique de prélever 30% d’eau de plus pour produire le même volume, et de rejeter les rebuts de la filtration dans la Seine. Après un avis favorable de l’enquête publique, le projet a été suspendu suite au refus de la préfecture d’accorder l’autorisation environnementale.
Début 2022, le Sedif a donc renoncé à cette expérimentation mais a saisi la Commission nationale du débat public (CNDP) pour organiser une concertation sur ce projet, afin de le lancer dans ses trois usines principales de Choisy-le-Roi, Méry-sur-Oise et Neuilly-sur-Marne.
Voir la page dédiée sur le site de la CNDP
Agenda
Du 25 mars au 9 avril partout en France
10ème édition de Tous au compost
Sensibiliser les citoyens au tri des biodéchets, telle est l’ambition de la quinzaine Tosu au compost, parrainée cette année par Jamy Gourmaud (que tout le monde connaît depuis C’es pas sorcier). En 2022, 40 000 personnes ont participé à plus de 1 500 événements.
Lien vers le site de la manifestation pour trouver ou proposer une animation près de chez soi
Mardi 4 avril à Bonneuil-sur-Marne
Rencontres prospectives du Grand Paris Sud Est Avenir
Comment anticiper les vulnérabilités environnementales et les sobriétés à l’échelle du territoire? Telle est la question posée par le Grand Paris Sud Est Avenir dans le cadre d’un cycle de réflexion qui a démarré en janvier (voir la synthèse de la première réunion). Un deuxième rendez-vous est prévu le 4 avril, pour se projeter en 2050, dans plusieurs scénarios.
Inscriptions
Jeudi 13 avril à Ivry-sur-Seine
Atelier : logistique durable dans les filières des biodéchets, sols et terres excavées
Objectifs de l’atelier : 1° rapprocher les acteurs publics (collectivités, acheteurs publics et privés de la Greentech dans le cadre des marchés publics et de l’innovation). 2° sensibiliser et informer, puis former ces acteurs publics et privés sur les pratiques des marchés publics et de l’innovation dans les marchés publics. 3° mettre en situation sur des enjeux et besoins actuels de la logistique durable et innovante, appliqués aux filières Terres et Biodéchets urbains. Filières connues régionalement par le Cluster Eau Milieux Sols Paris Ile-de-France.
Plus d’informations et inscriptions
Samedi 15 avril de Versailles à Antony
1ère étape du Tour à vélo de l’A86, pour mieux comprendre l’urbanisme du Grand Paris
Organisé par l’agence en innovation urbaine Ville Hybride, et Paul Lecroart (Institut Paris Région), ce tour à vélo propose de découvrir la banlieue au niveau de l’A86, en vélo. Le tour proposé le 15 avril va de Versailles à Antony en passant par une voie vélo méconnue, les hangars de l’aérodrome de Villacoublay, l’historique carrefour du Petit Clamart, la cité-jardin de la Butte Rouge, le bassin du parc de Sceaux…
Infos et inscriptions
Rédaction : Florent Bascoul et Cécile Dubois
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