RER bondés, attente interminable aux arrêts de bus… Face aux problèmes des transports en Ile-de-France et au ras-le-bol des usagers, la RATP a présenté ses excuses ce vendredi, et surtout proposé un plan de sortie de crise, promettant l’embellie pour le mois d’avril et se projetant sur l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Le patron de la RATP, Jean Castex, était invité à s’expliquer lors d’un conseil d’administration extraordinaire d’Ile-de-France Mobilités, avec ses alter ego de la SNCF et Keolis. Un rendez-vous convoqué par la présidente de l’autorité régionale des transports, Valérie Pécresse.
“La fréquentation dans les transports en commun est désormais de l’ordre de 90% de ce qu’elle était en 2019”, a précisé cette dernière, tout en dénonçant un service qui n’a pas suivi cette montée en charge. Et de reprocher “une forte dégradation de service dans le dernier trimestre 2022, particulièrement marquée sur le réseau RATP.”
Fin 2022, “un quart de l’offre de bus n’était pas réalisée et entre 10 et 20% de l’offre de métro”, a chiffré l’élue, également présidente de la région, notant que si la situation s’est améliorée depuis le début du mois de janvier, “le réseau RATP est toujours en grande souffrance”.
Depuis janvier, 17% des bus RATP ne roulent pas à Paris et en petite couronne. Concernant le métro, 3 lignes sur 14 sont toujours en difficulté et 5 sont particulièrement fragiles, selon le bilan de l’autorité régionale des transports, IDFM.
La grande démission à la RATP
“Je veux dire aux millions d’usagers mes regrets, mes excuses de cette situation et surtout, ma profonde volonté d’améliorer les choses”, a d’emblée reconnu Jean Castex. Depuis son arrivée à la tête de la RATP en novembre, il n’a eu de cesse de reconnaître les difficultés nombreuses auxquelles est confronté l’opérateur. L’ancien Premier ministre a également expliqué les causes des problèmes, citant les difficultés de recrutement, la hausse de l’absentéisme, et encore l’explosion du nombre de démissions – un peu plus de 1 000 en 2022 contre environ 400 avant le Covid… À cela s’ajoutent des problèmes liés à la maintenance, a également évoqué le président de la RATP. Des postes pour lesquels le recrutement est particulièrement difficile et où “il y a un mouvement social latent”, débouchant sur un nombre de métros disponibles insuffisant. Cerise sur le gâteau, les colis abandonnés, “dont le nombre a été multiplié par quatre entre l’avant-Covid et aujourd’hui, ce qui pèse fortement sur le service”.
Objectif : 4 500 recrutements
Pour revenir à la normale en avril, la RATP mise sur une campagne de recrutement massive. “Nous comptons recruter 4 500 personnes dont 2 500 conducteurs de bus et 400 conducteurs de métro, presque le double qu’en 2022”, a promis Jean Castex qui pense aussi, dès à présent, aux Jeux Olympiques. L’été 2024 sera bientôt à portée d’année et il est, en effet, temps d’anticiper.
Modernisation du réseau SNCF : des bus de substitution
Également sur la sellette, Christophe Fanichet, le président de SNCF Voyageurs, qui exploite le RER D et partiellement le RER D a aussi reconnu des problèmes, alors que ces lignes cumulent les aléas. Malgré tout, “nous sommes en moyenne à 91% en matière de ponctualité” sur l’ensemble du réseau, s’est-il rattrapé tandis que Mathieu Chabanel, président de SNCF Réseau, rappelait que “30% des postes d’aiguillage ont été construits avant 1950”. D’où l’urgence d’agir, qui augure d’ores et déjà de perturbations à venir pour effectuer les travaux. “C’est un mal nécessaire mais (cela) ne peut pas se faire n’importe comment. Je souhaite qu’on étudie la possibilité de bus de substitution express”, a exigé Valérie Pécresse.
Seul motif de satisfaction dans l’immédiat, l’amélioration notable du réseau de bus en grande couronne, où “il y a eu un très fort redressement”. L’ensemble de ces réseaux affichait moins de 5% de service non réalisé en janvier.
par Antoine GUY
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