Au lendemain de la découverte des corps inanimés de trois fillettes tuées par leur père, le procureur de la République de Créteil, Stéphane Hardouin, a partagé des éléments de l’audition de la mère.
“Selon des déclarations spontanées faites lors de son placement en garde à vue ce dimanche, [le père] reconnaissait être l’auteur des crimes, avoir agi seul, sans témoins, et avoir utilisé des couteaux“, a précisé le procureur ce lundi lors d’une conférence de presse.
Le parquet a indiqué que le suspect de 41 ans devait être auditionné pour la première fois cet après-midi et qu’il allait subir une expertise psychiatrique. Sa garde à vue, entamée ce dimanche à 14 heures, sera prolongée jusqu’à ce mardi. D’ici à demain, le procureur ouvrira une information judiciaire, “face à la nature criminelle des actes” mais se réserve encore le choix de sa qualification.
Pour le moment, la préméditation n’est pas retenue
Le parquet a également donné des précisions sur la scène du crime. L’officier de permanence du commissariat d’Alfortville a découvert les corps des trois fillettes en pyjamas, allongées sur deux lits et un canapé. Les deux plus âgées semblent avoir été blessées à mort par des coups de couteau. L’une d’entre elle paraît s’être défendue, car elle présentait des entailles aux mains. La benjamine, âgée de 4 ans, aurait été asphyxiée.
“Aucune lésion de nature sexuelle n’était constatée à première vue.Toutes les premières constatations visuelles, en particulier les restes d’un repas, la position des victimes et leurs tenues vestimentaires, nous conduisaient à penser que les faits étaient survenus la nuit de samedi à dimanche, possiblement pendant leur sommeil“, a précisé le procureur. Une autopsie a été réalisée ce matin, mais le rapport final n’avait pas encore été communiqué lors de la conférence de presse.
À ce stade, le procureur a déclaré ne pas avoir d’éléments objectifs permettant de retenir la préméditation. L’appartement d’Alfortville où le père accueillait les filles a été placé sous scellé le temps de l’enquête.
Déjà des violences sur une des filles
Le suspect, déjà condamné pour des violences en mars 2021 sur sa compagne et sa fille aînée, ne faisait plus l’objet d’aucun suivi judiciaire depuis le 28 août dernier, date à laquelle son sursis probatoire a été levé. “Au terme de ce délai, le service d’insertion et de probation pénitentiaire mentionnait que le mis en cause avait respecté ses obligations, en particulier accomplir un stage de responsabilité parentale et de suivi psychologique“.
Le couple, en instance de divorce, avait une audience le 12 décembre devant le juge aux affaires familiales du tribunal judiciaire de Créteil, pour fixer les droits de visite et d’hébergement des fillettes. En attendant, depuis cet été, les parents appliquaient un accord à l’amiable. Aux yeux de la justice, les choses se passaient bien, mais l’audition de la mère ce lundi soir témoigne de faits tus aux autorités. “Elle a fait état de violences en août 2022 sur sa personne et l’une de ses filles, mais ces faits n’avaient pas été portés à la connaissance de la police et de la justice. Il reviendra à l’enquête d’établir précisément les raisons pour lesquelles elle n’avait pas déposé plainte“. Par ailleurs, le procureur a signalé que la mère avait déposé deux mains courantes auprès de la police pour “des difficultés liées à la remise des enfants, sans évocation de violence“. Stéphane Hardouin a sollicité une association spécialisée pour se rapprocher de la mère et lui apporter de l’aide.
Le procureur a par ailleurs déclaré que, pendant l’audition de cette dernière, une ou plusieurs personnes s’étaient introduits à son domicile. Une enquête a été ouverte et confiée aux policiers du commissariat de Boissy-Saint-Léger.
Lire aussi :
Honte à la justice pour avoir laissé en liberté un tel monstre.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.