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Environnement | Ile-de-France | 22/06/2023
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Un siphon sous la Marne, entre Noisy-le-Grand et Neuilly, pour permettre la baignade

Un siphon sous la Marne, entre Noisy-le-Grand et Neuilly, pour permettre la baignade © CD

La course contre-la-montre continue pour dépolluer la Marne aux abords de Paris afin de pouvoir s’y baigner avant les Jeux Olympiques. Un nouvel ouvrage va accélérer le mouvement, qui s’appuie sur le principe des vases communicants. Explications autour d’un schéma !

Pour mesurer l’enjeu d’abord, rappelons que l’une des sources de pollution de la Marne est l’eau qui s’y déverse en provenance de quartiers insuffisamment canalisés pour séparer l’eau de pluie et les eaux usées. En principe, les canalisations doivent être séparées, mais il y a encore des quartiers où les réseaux restent majoritairement unitaires. Un mélange qui conduit tout droit l’eau des toilettes à la Marne. Avant même la question de la baignade, cette pollution pose donc un problème environnemental qui se répercute jusqu’à la mer.

Lire : Conformité des réseaux d’eau chez les particuliers : un enjeu vital pour la Marne

Mélange des eaux usées et de la pluie : le cocktail qui tue

À Neuilly-sur-Marne, c’est le bassin versant dit du “ru Saint-Baudile” qui pose problème car il compte de nombreux réseaux unitaires. Le ru Saint-Baudile est un ancien ruisseau, canalisé et intégré au réseau d’assainissement. Ce bassin a ainsi été classé “ultra prioritaire dans le cadre du plan d’action baignade pour assurer une qualité bactériologique optimale”, explique le Siaap (Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne).

“Lorsqu’il pleut, les réseaux d’assainissement collectent et transportent alors un mélange d’eaux usées et d’eaux de pluie. Pour éviter de surcharger ces réseaux et des débordements sur la chaussée ou chez les particuliers, une partie de ces eaux peut directement être rejetée en Marne via les ouvrages du « ru Saint-Baudile » et du « Neuilly Gagny ». Ces rejets sans traitement dans les usines du Siaap ne permettent pas une qualité bactériologique compatible avec la baignabilité”, explique le syndicat.

Les deux rives de la Marne reliées par un siphon

Une usine de traitement des eaux, le Siaap en dispose d’une, juste en face, à Noisy-le-Grand. La solution existe, donc, mais de l’autre côté. C’est là qu’intervient le principe des vases communicants. Pour relier les deux rives, un siphon va récupérer les eaux côté Neuilly à partir d’un puit amont, et les emmener à l’usine d’assainissement de Noisy via un puit aval. L’ouvrage, long de 600 m et large d’1,20 m, descendra jusqu’à 20 m de profondeur, à 6 m sous la Marne.

Il permettra de relier le réseau d’assainissement de la rive droite de la Marne (Neuilly-sur-Marne, Gagny, Villemomble) à celui de la rive gauche (Noisy-le-Grand). Cet ouvrage aura pour objectif de canaliser et de transporter les eaux usées et les eaux excédentaires de pluie“, détaille le Siaap. Une fois traitées, les eaux repartiront vers la Marne.

“Cet ouvrage permettra de réduire considérablement la charge bactériologique en Escherichia coli rejetée en Marne de l’ordre de 1 086 000 (10^9 NPP) à moins de 13 000 (10^9 NPP)”, promet le Siaap.

© Siaap
Un siphon de 600 mètres de long et 1,20 mètre de diamètre, reliera les deux rives de la Marne pour transporter les eaux usées et les eaux excédentaires de pluie vers l’usine d’assainissement de Noisy.

Investissement : 31 millions d’euros

L’investissement, d’un montant de 31 millions d’euros, est financé par l’Agence de l’eau Seine Normandie à hauteur de 54% et par le Siaap à 46%. Le maître d’ouvrage est le Siaap et le maître d’œuvre le conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Il s’agit de gros travaux. Ce lundi 19 juin, deux micro-tunneliers ont commencé à creuser pour faire de la place au siphon.

Une usine de traitement des eaux pluviales

Ce n’est pas la première fois que des micro-tunneliers s’activent pour travailler à la dépollution de la rivière. Dans le Val-de-Marne, ces engins n’ont pas chômé pour acheminer cette fois des eaux pluviales. Champigny s’apprête, en effet, à accueillir une station de dépollution spécifique aux eaux de pluie (et non des eaux usées), toujours dans l’optique d’assurer une eau limpide dans la Marne, puis la Seine.

Lire : Une station de dépollution des eaux pluviales pour plonger dans la Marne avant les JO

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