Inspiré par sa mère charcutière, puis ses amis jardiniers, Robert Cassegrain, habitant du Perreux-sur-Marne et exploitant de salons de réception à Fontenay-sous-Bois, a toujours imaginé des outils plus pratiques pour se faciliter la vie. À 88 ans, il récidive et est reparti du concours Lépine avec une médaille d’argent.
Question invention, Robert Cassegrain n’en est pas à son coup d’essai. Jeune homme déjà, il est inspiré par le métier de sa mère, charcutière, et crée un moule pour simplifier la confection des jambons au torchon. “J’en ai vendu 3 000 à Paul Prédault, une société spécialisée. Puis, leur usage s’est répandu“, se souvient l’entrepreneur. Son usine, il la bâtit sur le site de l’actuelle rue Louis Auroux à Fontenay-sous-Bois, dans le quartier des Alouettes. Dans ces années d’après-guerre, les vergers de poires commencent à y céder du terrain à la densification.
Après la charcuterie, Robert Cassegrain reconvertit son usine en salons de réception où il propose des activités de traiteur événementiel pour les baptêmes, les mariages, les anniversaires. Il gère aussi quelques restaurants. Sur son temps libre, passé en partie dans le jardin de son pavillon du Perreux-sur-Marne, il continue de laisser libre cours à son imagination, au service des outils de jardinage cette fois. “J’ai conçu une bêche que l’on peut relever à moindre effort, un râteau qui permet de planter des semis bien droits ou encore un protège-bordure pour tondre sans crainte“, déroule ce Géo Trouvetou qui a fait breveter ses prototypes et confié leur réalisation à un ami chaudronnier.
Une éolienne de balcon
À 80 ans passés, sa dernière idée révolutionnaire lui est venue alors qu’il faisait un peu de rangement. “J’ai un de ces panneaux publicitaires rotatifs qui mouline avec le vent. Et en passant à proximité avec le plateau d’une table, je me suis rendu compte qu’il prenait davantage de vitesse“, confie-t-il. Un constat qui se transforme derechef en application dans l’esprit inventif de Robert Cassegrain. Voilà un moyen de domestiquer l’énergie éolienne, en conclut-il. “Avec un déflecteur, vous pouvez diriger le vent vers le rotor. Plus besoin de mât. Ainsi, vous pouvez, par exemple, l’installer sur le balcon d’un appartement“.
Pour illustrer les performances de ce mécanisme, l’inventeur utilise un modèle réduit de démonstration. Un ventilateur fait tourner l’hélice à 20 tours par minutes, mais, quand il remonte la tôle servant de déflecteur, la vitesse est multipliée par trois, détaille l’ingénieux. “Je l’utilise dans mes salons de réception pour chauffer mon bureau et un hall d’entrée. Elle est reliée à 4 batteries de 12 volts et je peux sortir 3 à 4 kilowatts.”
Ce printemps 2023, l’octogénaire a présenté son éolienne de terrasse à compression du vent en modèle réduit au concours Lépine de la Foire de Paris. Le modèle de taille réelle est, en effet, quatre fois plus grand, précise-t-il. Récompensé d’une médaille d’argent, il espère désormais revendre son brevet. “Ce n’est pas à mon âge que je vais monter une usine, je souhaite céder la licence“, confie-t-il, ajoutant qu’un visiteur industriel a manifesté son intérêt. À 88 ans, l’entrepreneur cherche par ailleurs à revendre ses espaces de réception à un promoteur immobilier. En attendant, il continue son activité, et montre son carnet de réservations plein. “J’ai deux événements ce week-end encore !”
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Il est GÉNIAL ce Monsieur Cassegrain 👍 Grand Respect pour cet homme infatigable et creatif
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