Val-de-Marne : le club d’entreprises Cecap fête ses 20 ans en lançant une chaîne de télévision

Rompre l’isolement de l’entrepreneur, réseauter pour faire du business, s’entraider, se former… autant de bonnes raisons d’adhérer à un club d’entreprises. Pour un territoire, il s’agit aussi d’un outil de développement économique et de valorisation des entreprises locales. C’est dans ce contexte qu’est né le Cecap (Club des entreprises de Plaine centrale), il y a vingt ans, sous l’impulsion de l’intercommunalité Plaine centrale qui regroupait à l’époque Créteil, Alfortville et Limeil-Brévannes. Depuis 2016, l’interco a été remplacée par le territoire Grand Paris Sud Est Avenir* mais le service développement économique de cette nouvelle collectivité reste une cheville ouvrière du club. “C’est Laurent Cathala (ndlr, le maire PS de Créteil) qui m’a demandé de créer ce club. Nous avions deux objectifs : faire du business et créer de l’emploi”, se souvient Michel Sasportas, cofondateur et président du club, et conseiller municipal depuis près de vingt ans également. Nous organisons deux à trois événements chaque mois.”

*Les 16 communes du territoire Grand Paris Sud Est Avenir (GPSEA): Alfortville, Boissy-Saint-Léger, Bonneuil-sur-Marne, Chennevières-sur-Marne, Créteil, La Queue-en-Brie, Le Plessis-Trévise, Limeil-Brévannes, Mandres-les-Roses, Marolles-en-Brie, Noiseau, Ormesson-sur-Marne, Périgny-sur-Yerres, Santeny, Sucy-en-Brie, Villecresnes.

Répondre à des appels d’offre à plusieurs, aborder les grands comptes, progresser

Une programmation qui va du Café des experts, pour répondre à des appels d’offre à plusieurs et faire carburer “l’intelligence collective”, au Top ten, qui fait se rencontrer grandes entreprises et PME locales. Au menu également : des temps de convivialité pour faire du business mais aussi partager ses problèmes et ses bons tuyaux, ou encore améliorer son expertise. Il y a huit ans, le club a ainsi développé un comité “Responsabilité sociétale des entreprises” et créé un label RSE pour aider ses membres à progresser sur ces aspects.

Partager ses soucis comme ses bons plans, rencontrer élus et institutionnels

Aujourd’hui, le club compte une centaine de membres actifs, à l’instar de Bruno Chéron, artisan plombier et adhérent historique. “J’ai commencé à travailler avec mon père et, en 2003, lorsque je me suis retrouvé seul à mon compte, j’ai recherché un moyen de ne pas être tout seul”, témoigne le Cristolien. “Car en tant que chef d’une petite entreprise, on est souvent seul avec ses problèmes et cela fait du bien de pouvoir tout simplement échanger avec des personnes qui ont les mêmes soucis”, motive-t-il. Le club, c’est une occasion de rencontrer ses pairs mais aussi des institutionnels de la préfecture, des maires, des parlementaires… “On se dit, moi aussi je peux rencontrer ces gens-là !”

© CD

Un outil essentiel pour les petites entreprises, moins pour les grandes

“Au début, on était dix ! Aujourd’hui, on est une centaine mais cela reste un club taille humaine”, confie le plombier-chauffagiste. Les profils des membres ? “Au départ, il y avait beaucoup de coachs, puis les secteurs se sont diversifiés, mais cela reste essentiellement des petites entreprises. Les grandes sont éventuellement adhérentes mais elles participent moins aux événements de réseautage, en dehors du Top ten”, explique Christian Manat, courtier en assurances à Créteil et ancien président du club.

Interclubs, multi-clubs : la recette d’un bon réseautage

Parmi les 500 convives présents ce jeudi 20 avril, beaucoup de membres sont impliqués dans plusieurs clubs, la clef d’un bon réseautage pour ceux qui s’appuient sur ce relationnel pour développer leurs affaires.”Dans les clubs, j’ai trouvé des clients mais aussi mes avocat, informaticien, comptable, assureur…”, déroule ainsi Ana-Palmira Gonçalves, directrice générale de Pro Conseil, un cabinet de conseil en transition écologique qui est membre du Cecap mais aussi présidente du Club des entreprises de Boissy-Saint-Léger et vice-présidente du jeune Business Club de la Grange, créé il y a deux ans pour fédérer les entrepreneurs de Limeil-Brévannes et alentours. Un cas loin d’être isolé. AML, société de lavage écologique, est aussi impliquée dans quatre clubs. “Nous sommes invités à des événements chaque semaine, relate sa responsable d’exploitation, Laurence Mocellin. Cela nous permet de rencontrer les sociétés du territoire et ce sont aussi des sorties plaisir !” L’assureur Christian Manat, également multi-clubs, est aussi membre d’un BNI (Business Network International), ce réseau privé de recommandations d’affaires qui fonctionne à partir de cercles locaux sur l’ensemble du territoire.

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Cap sur la jeunesse

Désormais à l’âge de la maturité, le Cecap s’est fixé de nouveaux objectifs ce jeudi 20 avril, avec en premier lieu le développement d’actions pour rapprocher la jeunesse de l’emploi et de l’entrepreneuriat, comme un besoin de transmettre le capital de savoir-faire et de savoir-être de ses membres, et de mettre le réseau au service des futurs actifs. Parmi les membres, du reste, cette ambition a déjà été mise en actes. “Il y a cinq ans, j’ai eu envie de transmettre mon métier, confie Bruno Chéron, le plombier-chauffagiste. J’ai été sur le site de l’Éducation nationale et postulé. Puis j’ai dû repasser des diplômes : bac professionnel, BTS… En m’appuyant sur la Validation des acquis par l’expérience (CAE), cela m’a pris deux ans. Aujourd’hui, je donne 18 heures de cours de génie climatique en lycée en plus de mon entreprise. C’est beaucoup de travail mais j’adore cela !”, témoigne le plombier-prof, qui enseigne au lycée Samuel Champlain de Chennevières-sur-Marne.

Lancement de la chaine de télévision EmergenceTV94

Le second projet, annoncé en grande pompe ce jeudi soir, est celui d’une nouvelle chaine de télévision destinée à l’ensemble des Val-de-Marnais. La promesse ? Une télévision qui parlera de la jeunesse, de l’emploi, des entreprises du territoire, des formations, mais aussi du “vivre ensemble des citoyens”, des réalisations des collectivités territoriales, des belles histoires et des bons plans du département. Objectif : devenir le “média positif du Val-de-Marne”, indique sa plaquette de présentation, avec de “l’information, utile, positive et bienveillante”, annonce le spot vidéo de teasing. “Ce projet s’inscrit dans le prolongement d’autres initiatives du Cecap et fonctionnera en mode associatif, précise Michel Sasportas. La chaîne s’appuiera sur un référent par ville pour faire remonter les informations et sera relayée via un site internet, les réseaux sociaux et une application.” Pour l’heure, elle est en recherche de financement et l’association Cecap a lancé ce jeudi un appel à mécénat aux entrepreneurs, pour soutenir son développement. La programmation, en cours de préparation, devrait prochainement être dévoilée. L’équipe, qui a évolué ces derniers mois après le départ des premiers porteurs du projet, est désormais constituée. Le démarrage du projet a néanmoins fait polémique, suscitant le boycott de l’anniversaire par Laurent Cathala, maire de Créteil et président du territoire, ainsi que les élus de l’intercommunalité.

Lire à ce sujet : Pourquoi Laurent Cathala a boycotté les 20 ans du Cecap à Créteil

Voir la vidéo teasing de la future chaîne :