Santé | | 24/10/2023
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Villejuif : comme Gustave Roussy accompagne l’après le cancer du sein

Villejuif : comme Gustave Roussy accompagne l’après le cancer du sein © Sewcream

Fatigue, peur de la récidive ou du retour au travail… À Villejuif, l’Institut Gustave-Roussy propose une “journée de transition” aux patientes qui ont surmonté le cancer du sein, pour appréhender au mieux leur retour à la vie normale.

Pour ces patientes qui ont surmonté le cancer du sein, il y aura “un avant et un après“. Au cours de Au cours de la “journée de transition“, organisée pour un petit groupe de patientes une fois par semaine, de nombreuses informations autour des traitements, de la nutrition, de l’activité physique ou encore de la sexualité après cancer, leur sont partagées.

Une vision à 360°

À l’issue, libre à chaque patiente de reprendre rendez-vous avec un spécialiste, en fonction de ses besoins. “On essaye d’avoir une vision à 360°“, explique Pietro Lapidari, oncologue responsable du programme.

Le premier sujet de préoccupation tourne autour des effets secondaires qui peuvent découler de l’hormonothérapie, un traitement prescrit dans 80% des cancers du sein pendant cinq ans après une chirurgie, une chimiothérapie ou une radiothérapie. Parmi les désagréments susceptibles d’apparaître : des bouffées de chaleur, une grande fatigue, des troubles articulaires, des insomnies, une prise de poids…

“Avant, les efforts de la recherche portaient essentiellement sur les thérapies visant à combattre le cancer, maintenant, on s’interroge aussi sur les effets secondaires des traitements, car s’ils sont trop gênants et que les femmes arrêtent de prendre les médicaments, il y a un risque que la maladie revienne“, relève le Dr Lapidari.  

Pour que “le quotidien ne soit pas abimé par les traitements

Quelque 40% des femmes atteintes d’un cancer du sein arrêtent l’hormonothérapie avant la fin des cinq ans. “L’hormonothérapie engendre chez moi des douleurs articulaires et crée une ménopause artificielle“, témoigne ainsi Elsa, 43 ans, lors d’une journée de transition. “Pas d’effets secondaires pour le moment“, savoure de son côté Nelly, 60 ans. “Mais s’ils apparaissent, au moins je ne serai pas surprise“.

Parmi les solutions proposées pour que “le quotidien ne soit pas abimé par les traitements“: des séances de thérapie cognitive, du yoga ou encore de la méditation, explique le Dr Lapidari. Après un cancer, l’accent doit surtout être mis sur une bonne hygiène de vie, qui passe par une alimentation équilibrée et une activité sportive régulière. “Tous les sports sont permis“, assure aux participantes Hajer Chaouachi, coach en activité physique adaptée.

Il n’existe pas de régime anti-cancer, ni préventif, ni curatif“, insiste de son côté Bruno Raynard, médecin nutritionniste, battant en brèche de fausses informations qui vantent sur les réseaux sociaux des régimes supposés éloigner la maladie. Il faut surtout manger sain et équilibré, dit-il.

Retourner à la vie normale, ce n’est pas si simple

Soigner le corps, mais prendre également soin de l’esprit, est un impératif après une épreuve comme le cancer du sein. “L’un des enjeux est de vous donner des billes sur certains symptômes que vous pourriez présenter et qui devraient vous amener à consulter un spécialiste“, explique Estelle Favré, psychologue clinicienne.

Une proportion importante de patientes expriment ainsi une crainte de la récidive qui peut, dans certains cas, entraîner des comportements excessifs pour se rassurer“, déroule-t-elle. “Après le cancer, on ressent comme une obligation de retourner à une vie normale, mais ce n’est pas si simple“, ajoute la psychologue, prévenant ainsi les participantes que le soulagement peut tout à fait laisser la place à de nouveaux facteurs de stress.

Le cancer n’est pas un rhume

Parmi ceux-ci, le retour à une vie sexuelle “normale“. “Souvent, une déception se fait jour, car cela ne reviendra pascomme avant”, le cancer n’est pas un rhume“, prévient Marion Aupomérol, gynécologue et sexologue. La maladie peut ainsi impacter l’image du corps, les traitements faire baisser le désir ou engendrer une sécheresse des muqueuses. Là encore, des solutions existent, comme des traitements locaux.

Quant au retour au travail, il est souvent attendu avec impatience, et parfois craint. “Je travaille à Paris, je redoute surtout de reprendre les transports en commun“, déclare Elsa. Nathalie, 59 ans, va sans doute se laisser un peu de temps avant de retravailler: “Je vais d’abord partir loin, au soleil. Après, on verra…

Par Isabelle TOURNÉ

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