Transports | Ile-de-France | 08/12/2023
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Vitesse sur le périphérique parisien : la guerre est déclarée

Vitesse sur le périphérique parisien : la guerre est déclarée

Le débat sur l’avenir du périphérique parisien, qui fait déjà l’objet de positions contrastées d’un bout à l’autre de l’agglomération, s’invite désormais au niveau gouvernemental. Alors que la mairie de Paris veut baisser la vitesse de 70 à 50 km/h, le gouvernement met son véto.

Jeudi matin, le ministre des Transports Clément Beaune a ainsi prévenu que l’Etat ne validerait pas l’abaissement prévu par la ville après les Jeux olympiques. “Ce n’est pas une bonne idée à court terme”, a-t-il expliqué sur Franceinfo.

Fin novembre, la mairie avait annoncé sa volonté de limiter la vitesse sur le périphérique à 50 km/h après les Jeux olympiques, en plus de réserver une des voies au covoiturage. Selon la maire, Anne Hidalgo (PS), cette mesure a surtout pour objectif de réduire la pollution et les nuisances sonores, notamment la nuit pour les 500 000 personnes qui vivent à proximité immédiate de cet axe, souvent dans des quartiers populaires.

Le périphérique, qui fait le tour de la capitale directement à ses portes, sur 35 km, est emprunté chaque jour par 1,2 million de véhicules, franciliens en majorité, et circulant à 80% avec pour seul occupant, leur conducteur.

“Enjeux environnementaux”

La municipalité parisienne compte bien mettre en œuvre la mesure malgré l’opposition de Clément Beaune, a assuré le premier adjoint Emmanuel Grégoire, selon qui un maire a le pouvoir de “baisser la vitesse” quand cela se justifie par “des enjeux environnementaux”. Si le ministre “entend faire obstacle” au projet, “qu’il nous précise comment il compte le faire”, ajoute l’élu, lui reprochant une “posture purement politicienne”.

Besoin d’une étude d’impact, notamment sur la banlieue

“Il y a au moins trois décrets qui définissent les prérogatives de l’Etat sur le périphérique”, fait savoir le ministre, sollicité par l’AFP. Pour lui, Paris “a relancé cette idée sans avoir transmis le moindre dossier”.
Pour le ministère, “il est inenvisageable de faire un tel changement sans étude d’impact précise, et surtout sans concertation approfondie avec la région, les départements, les communes concernées”, sachant que “80% des usagers du périphérique viennent de banlieue”.

Les élus de droite parisiens, par le biais de la sénatrice Agnès Evren sur X, se sont félicités “d’avoir été entendus” par le ministre des Transports. La présidente de région (LR) Valérie Pécresse avait dénoncé une décision relevant “de l’égoïsme pur” et qui “affectera en priorité les usagers qui circulent la nuit ou tôt le matin”.

Plutôt que de défendre une “vraie mesure sociale”, Clément Beaune, “candidat à la mairie de Paris”, préfère “tordre le bras à la Ville de Paris”, a rétorqué Fatoumata Koné, cheffe des élus écologistes de Paris.

Ambiance tendue à 8 mois des JO et 28 mois des municipales

Si ce nouveau bras de fer entre l’Hôtel de Ville et l’Etat s’inscrit dans une longue liste ces derniers mois (temps de travail des agents municipaux, réforme des retraites…), il renforce les tensions politiques à sept mois des Jeux olympiques de Paris, que les trois pouvoirs politiquement opposés (gouvernement macroniste, région à droite et mairie à gauche) doivent mener à bien ensemble.

Fin novembre, Anne Hidalgo avait déclenché une précédente polémique en déclarant qu'”il y a des endroits où les transports ne seront pas prêts” pour les JO “parce qu’il n’y aura pas le nombre de trains et la fréquence”. Après avoir évoqué une “trahison politique”, Clément Beaune a accusé jeudi Mme Hidalgo de “cracher sur notre pays en disant ‘on est nuls, on n’est pas prêts, on n’y arrivera pas”. Ambiance.

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