Pour le musée d’art contemporain du Val-de-Marne, le MacVal, les aller-retour entre fiction et réalité sont l’un des fils rouges de la programmation. La nouvelle exposition, Histoires Vraies, qui démarre ce samedi 4 février à Vitry-sur-Seine, poursuit cette réflexion, plus que jamais d’actualité à l’heure où l’on démultiplie les profils sur les réseaux sociaux. L’occasion de découvrir une quarantaine d’artistes actuels.
Pour Franck Lamy, commissaire d’exposition, ce nouvel accrochage s’inscrit dans le prolongement de “Lignes de vie – une exposition de légendes”, proposée en 2019, “qui explorait les passages poreux entre art et autobiographie, entre réel et fiction”, en proposant cette fois “des approches parallèles des réalités.”
Point commun des 40 artistes en présence : “des stratégies et postures fictionnelles qui s’ancrent néanmoins, dans des tentatives de description du monde.” Aurélie Ferruel et Florentine Guédon ravivent ainsi des rituels et des folklores régionaux dans leurs œuvres et performances, avec leur propre regard d’aujourd’hui. (Photo de une)
Un autre binôme, celui formé par Gaëlle Hippolyte et Lina Hentgen, s’empare des questions de représentation avec humour en mêlant dessins et collages de figures de mode issues de magazines féminins.
Artiste canadien membre de la communauté crie, Kent Monkman s’attache lui “à réécrire le roman national depuis ses angles morts : le colonialisme, son idéologie raciale et homophobe, mais aussi ses séquelles et sa perpétuation jusqu’à nos jours”, explique le musée.
Jordan Roger, qui sort de l’ENSA Bourges, joue avec les clichés queer dans des installations débordantes tout en pointant les dérives follophobes de cette représentation, lui qui s’est fait rejeter de la communauté des Témoins de Jéovah en raison de son homosexualité (une rupture signalée par son patronyme ostensiblement barré). “En pratiquant la stratégie du retournement, il développe une esthétique résolument queer et propose d’autres scenarios”, explique le commissaire d’exposition.
Avec Mehryl Levisse, le corps se réinvente “au-delà du genre”. “Ces présences incarnent et convoquent des êtres au-delà ou en deçà des identités.”
Laura Bottereau et Marine Fiquet plongent davantage dans l’intime et le fantasme avec des “scènes mentales aussi séduisantes que répulsives”.
Au total, une quarantaine d’artistes sont à découvrir dans cette exposition présentée jusqu’au 17 septembre. : Aletheia (Hugo Dumont, Anthony Vernerey), Alexis Foiny, Alice Brygo, Anaïs-Tohé Commaret, Anne Brégeaut, Anne-James Chaton, Aurélie Ferruel et Florentine Guédon, Aurélien Mauplot, collectif 1.0.3, Esther Ferrer, Étienne Charry, Farès Hadj-Sadok, Hippolyte Hentgen, Jean-Charles de Quillacq,
Jordan Roger , Katia Kameli, Kenny Dunkan, Kent Monkman, Laura Bottereau & Marine Fiquet, Marie Losier, Mary Sibande, Mehryl Levisse, Olivier Nottellet, Pejvak, Regine Kolle, Romain Kronenberg, Sam Moore, Sebastien Loghman, SMITH, Suzanne Husky, Sylvie Ruaulx, Véronique Hubert, Vincent Volkart, Virginie Barré, Yan Tomaszewski, Youri Johnson.
Programme d’animations autour de l’exposition
Un programme complet de projections, visites commentées (y compris en communication gestuelle), soirées, pique-nique festif et rencontres avec les artistes animera l’expo jusqu’à la fin de l’été. Le vernissage se tient ce vendredi 3 février à partir de 18h30 et la première visite commentée aura lieu ce dimanche 5 février à 16 heures.
Plus d’informations sur l’expo, les horaires du MacVal, tarifs et moyens d’accès.
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