Démarré en 2011 dans le parc Bagatelle du 16e arrondissement parisien, le festival électro-pop écolo We love green a véritablement pris ses marques au bois de Vincennes, où il s’est ancré depuis 2016. Retour sur une aventure à la fois musicale, festive et sociétale, qui vient d’ajouter cette année une corde sportive. Et programme de l’édition 2023, du 2 au 4 juin.
Lancé à l’automne 2011 dans l’ouest parisien, le festival attire 13 000 spectateurs dès sa première édition. Il faut dire que les organisateurs ne sont pas des amateurs. Aux manettes, le groupe Because, fondé par Emmanuel de Buretel (ex Virgin et EMI), au catalogue fourni et varié, de Metronomy à Claude François, et son tourneur Corida (ex Bains douches production, lancé par le fondateur de cette mythique boite de nuit et celui du non moins mythique Palace), qui a mis sur scène des groupes historiques internationaux comme des artistes français, de Dire Straits à Daft Punk. Aux commandes également, l’agence de communication événementielle We love art, cofondée par Marie Sabot en 2004. Dès la première édition, le concept se veut écoresponsable, avec scénographie issue du recyclage, groupe électrogène solaire, toilettes sèches, écocup… Les premières tête d’affiche : Metronomy, Pete Doherty, Selah Sue, Soko, Of Montreal, Piers Faccini, Connan Mockasin…
Très vite, le festival accompagne sa programmation musicale d’un fil conducteur environnemental avec des expositions et ateliers. En 2014, est créé un think tank pour engager le débat autour de conférences avec des penseurs et militants. Le festival passe de l’automne au printemps et s’offre au passage une seconde scène. Il revendique alors 23 000 festivaliers. En 2015, dernière édition dans le parc de Bagatelle, We Love green attire plus de 30 000 visiteurs.
Première édition au bois de Vincennes en 2016
Installé sur la plaine Saint Hubert du bois de Vincennes pour la première fois en 2016, le festival prend une nouvelle dimension, avec une troisième scène. Il affirme aussi sa dimension écolo en se faisant producteur d’engrais avec ses toilettes et sa vaisselle compostable. Dès la première édition dans l’est parisien, près de 50 000 festivaliers sont au rendez-vous, et ils seront 58 000 l’année suivante. Avec une quatrième scène musicale en 2018, le festival passe le cap des 74 000 visiteurs, s’appuyant sur des artistes comme Björk, Orelsan, Angèle, Moha La Squale,Tyler, The Creator, Charlotte Gainsbourg…
En 2019, ce sont Aya Nakamura et Booba qui font leur entrée dans le festival, embrasant la foule qui atteint les 80 000 personnes.
En parallèle de la programmation musicale qui se déploie autour d’une scène indie pop, une électro hip-hop, une dédiée aux jeunes talents et un dance floor, le pôle think tank autour de l’environnement durable et de l’environnement s’étoffe, se transformant en véritable village. Le festival teste aussi la production d’électricité avec un groupe à hydrogène.
Grand retour à plus de 100 000 festivaliers en 2022, mais aussi grosses intempéries
Après une édition digitale en 2020, la saison 2021 finit par être annulée et il faudra attendre juin 2022 pour le grand retour, sur 3 jours cette fois, et l’explosion de la jauge à plus de 100 000 personnes. Le ciel choisit ce moment pour tomber sur la tête des festivaliers, comme un écho aux conférences sur l’environnement, et 40 000 d’entre eux devront être évacués en raison des orages.
Le programme We Love Green 2023
En ce premier week-end de juin 2023, Météo France annonce un ciel ensoleillé, et ce sont plutôt les chapeaux et crèmes solaires qui seront de rigueur. Au programme cette année : Orelsan, Phoenix, The Blaze, Pushat, Lomepal, PLZ, Gazo, Ronisia,Skrillex, Anderson, Paak et Knxwledge, Bon Iver, Dinos, Tems, Jack Johnson, Pomme… Comme l’an dernier, le festival se tient sur 3 jours et démarre ce vendredi 2 juin. Au menu également : une scène humour, qui sera investie par Thomas BDB, et aussi un village des initiatives positives, une quinzaine de conférences où il sera question des médias face à l’urgence climatique, de scénographie écoresponsable, du partage de l’eau, d’éthique et intelligence artificielle, de voyager autrement… La paléo-climatologue Valérie Masson-Delmotte, coprésidente d’un des groupes de travail du Giec, sera présente pour répondre à toutes les questions sur le changement climatique.
Voir le programme complet et les infos pratiques
Breakdance, skateboard et bmx débarquent à We Love Green
La nouveauté de l’année sera sportive avec pour la première fois du skateboard, du breakdance et du bmx, dans un skatepark XXL. L’occasion de venir se confronter, de s’initier ou d’assister à des démos de pros.
Restauration 100 % végétarienne
Sur le plan écologique, la nouveauté de l’édition 2023 est le passage à une restauration 100% végétarienne. Les organisateurs en attendent une réduction de 75% des émissions de CO2 liée à l’alimentation sur place. La vaisselle sera par ailleurs réutilisable et consignée, au-delà des gobelets.
“We love green” : pour Mesdames 1,7 % et 4,7 %, parler et écrire le français est devenu honteux !!!
Ce festival We Love Green est une aberration pour la nature. Un festival qui se veut “Green” et qui va détruire l’écosystème du coeur de cette forêt classée. Après chaque festival, des oiseaux morts jonchent le sol probablement de crise cardiaque. D’ailleurs la ligue de protection des oiseaux s’est désolidarisée de cet événement
é-coeur-é
Concerts dans le bois de Vincennes : le bal des faux-culs
Lorsqu’on écrira l’histoire du greenwashing , cette technique consistant à repeindre en ” vert ” un produit ou une action pour mieux berner le consommateur ou le citoyen , ces concerts organisés dans le bois de Vincennes sous le patronage de la mairie de Paris et de la Région Ile-de-France feront sans doute l’objet d’un chapitre. Jugez plutôt :
Dès le titre – We Love Green – voilà le mensonge érigé en principe. Rien de ” green ” , bien sûr , dans ce déluge de décibels et ces projecteurs à haute intensité qui vont faire fuir mésanges, écureuils, renards, hérissons , contraints d’abandonner leurs petits qui, pour beaucoup d’entre eux , en mourront . Mensonge relayé par nos ONG ayant fait de l’ours blanc de l’Antarctique ou de la baleine du Pacifique leur juteux fonds de commerce : en achetant son billet, le sauveur de la planète est invité à faire un don à Oxfam ou Greenpeace , histoire de conforter sa bonne conscience .
Comme il fallait , bien sûr, donner une caution environnementale à ces fructueux concerts ( 149 euros le pass trois jours ), Le Monde, Brut et Binge se sont associés pour bâtir un programme de conférences et d’ateliers destinés à ” découvrir les modes de vie durables et d’engagement citoyen “. En achetant ses bouchons d’oreilles pour ne pas risquer une atteinte du tympan, le festivalier pourra ainsi , ” se sensibiliser aux potagers urbains ” , ” s’intier au maraîchage “, ” s’initier au maquillage végétal ” , voire ” fabriquer son propre déodorant ” . Molière, reviens , Les Précieuses Ridicules ont investi le bois de Vincennes !
Ce mélange de tartufferie et de pure bêtise vous indigne ? Peut-être est-il temps de porter l’affaire sur son véritable terrain : la scène politique . En interpellant les trois entités responsables de cette mascarade, qui ferait rire si elle n’était gravissime pour le bois et les animaux qu’il abrite : la mairie de Paris , qui le transforme de plus en plus en parc d’attractions façon Disneyland ; la Région Ile-de-France, qui le guigne pour diverses manifestations précédant les Jeux Olympiques ; le ministère de la Transition écologique , curieusement absent de ce débat sur l’environnement se déroulant pourtant à sa porte . Il est temps de réclamer deux mesures : d’abord une étude scientifique mesurant la contribution des bois de Boulogne et de Vincennes, poumons verts de la capitale, à la santé des Parisiens ; ensuite, la création d’un Etablissement public associant politiques et experts de l’environnement pour gérer ces deux bois, abandonnés à l’incompétence et au laisser faire .
32 000 signatures pour la pétition Sauvons le bois de Vincennes , c’est le début d’un mouvement d’opinion. N’est-il pas temps d’en faire un moyen de pression citoyenne sur nos bien-aimés décideurs ?
Vous avez tout à fait raison, mais nous sommes très loin des mobilisations des décennies précédentes : le gouvernement actuel, sourd, aveugle et prétentieux, pour qui la communication est l’alpha et l’oméga de l’activité politique, a fini par nous anesthésier, à l’exception des partisans de la violence pour la violence …
Bravo !!!!!!!!
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