Après l’intersyndicale des enseignants qui réclamment un plan d’urgence pour l’éducation en Seine-Saint-Denis, c’est au tour des soignants de donner de la voix. Neuf syndicats (CGT, FO-UCR, CFTC, CFE-CGC, FSU, SUD Solidaires, FCR, LSR et Ensemble & Solidaires) lancent “un appel à la mobilisation” et une pétition pour “une véritable égalité” de l’accès à la santé en Seine-Saint-Denis.
“L’offre de soins et du médico-social dans le département de la Seine-Saint-Denis est cruellement insuffisante. (…) Faire le constat de cette situation ne suffit plus. Il faut des moyens et des actes !”, peut-on lire sur le tract de l’intersyndicale.
La campagne de sensibilisation lancée ce lundi liste les inégalités auxquelles fait face le territoire : environ 25% des habitants n’ont pas de médecin traitant ; le taux de place en EHPAD est le plus faible d’Île-de-France ; le taux de décès pour les nouveaux nés est de 5 pour 1 000 (50% au-dessus de la moyenne nationale) ; il y a 49 médecins généralistes et 50 médecins spécialistes contre respectivement 60 et 92 en Ile-de-France pour 100 000 habitants… Pénurie de lits en hospitalisation, d’offre de soins psychiatriques ou encore pour les personnes en situation de handicap sont aussi pointées.
Invité le 10 octobre à la bourse du travail de Saint-Denis à présenter les conclusions de son rapport sur l’action de l’Etat en Seine-Saint-Denis, le député (PCF) Stéphane Peu a apporté son soutien au mouvement syndical.
Après une première manifestation devant l’hôpital André Grégoire à Montreuil lundi matin, l’intersyndicale appelle à des rassemblements devant plusieurs établissements publics tous les lundi à partir de 11h : Avicennes à Bobigny le 4 novembre, Delafontaine à Saint-Denis le 18 novembre, Roger Ballanger à Bondy le 25 novembre…
Cette mobilisation vient s’ajouter à celle que mènent des enseignants et personnels d’éducation depuis décembre 2023 en faveur d’un plan d’urgence. “La Seine-Saint-Denis est le premier désert médical d’hexagone. Comme pour l’éducation, notre département joue le rôle de laboratoire du démantèlement de l’hôpital public. À l’instar de la mobilisation pour un #planDurgence93 , l’impératif : un plan de financement pour notre santé“, défend sur son compte X Louise Paternoster, co-secrétaire générale de CGT-Education 93.
Le plaidoyer est affaibli en limitant (le plus souvent) les comparaisons aux département de la région Île de France, mais aussi en ne prenant pas en compte la présence de nombreux grands hôpitaux à Paris ; visiblement ouverts à d’autres que les bourgeois de Paris.
De plus, dans plusieurs départements de province, l’expression “déserts médicaux” prend tout son sens, et les grands hôpitaux sont loin, à la métropole régionale.
Alors, plus d’égalité de soins oui, mais en commençant par regarder toutes les données, tous les lieux démunis, en France.
N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.