Après les grosses intempéries de ses derniers jours, le plafond d’une salle de classe au collège Roger Martin du Gard d’Epinay-sur-Seine, a fini par céder ce jeudi 17 octobre vers 9h00. Heureusement, pas de blessés grâce à la réactivité de l’enseignante, mais une grosse frayeur. Enseignants et personnels d’éducation ont exercé leur droit de retrait pour danger grave et imminent.
Il s’en est fallu de peu pour que le toit ne tombe sur la tête des élèves. “Le plafond a commencé à s’affaisser mais grâce à l’action de notre collègue, la classe a tout de suite été évacuée“, rapporte Tony Tremblay, co-secrétaire du Snes-FSU de la Seine-Saint-Denis qui a publié des photos des dégâts sur son compte X.
Contactée, la mairie d’Epinay-sur-Seine n’avait aucune information. De son côté, le conseil départemental, qui a la compétence de la gestion du bâti des collèges, continue d’analyser les causes de l’événement. Il fait savoir que “le toit a été mal scellé par l’entreprise” en charge de sa réalisation. En revanche, il écarte toute cause dûe aux intempéries. Il indique aussi que les classes se tiendront en distanciel ce vendredi, pour permettre la remise en conformité du bâtiment dés le retour des vacances de la Toussaint.
Suite à l’incident, les enseignants et personnels d’éducation ont exercé leur droit de retrait pour danger grave et imminent. “Il y a avait déjà eu une alerte sur l’état du bâti de cet établissement. Cet événement confirme que le bâti devient extrêmement dangereux pour les élèves comme pour les personnels“, pointe Tony Tremblay.
Le 93 sous-doté pour l’entretien du bâti scolaire
Si la collectivité dément toute alerte sur l’état du bâti du collège Roger Martin du Gard, Tony Tremblay rappelle que depuis février 2024, une intersyndicale soutenue par les parents d’élèves réclame un plan d’urgence pour la Seine-Saint-Denis. Sur la question du bâti, il met en avant les inégalités de traitement auxquelles fait face le département. “Il n’y a pas que les collèges, il y aussi les écoles ou le lycée Marcelin Berthelot à Pantin qui est de la compétence de la région [Ile-de-France]. Ce qu’il faut bien voir, c’est que l’Etat ne compense les dépenses des collectivités pour les établissements scolaires de la Seine-Saint-Denis à la même hauteur que celle des autres départements. Il y a là aussi une inégalité de traitement“, estime Tony Tremblay. “Certains départements soumis à une forte pression démographique, comme la Seine-Saint-Denis, voient ainsi leurs dépenses d’investissement couvertes à hauteur de seulement 9,28 % quand des départements en déprise, comme l’Allier ou la Mayenne, bénéficient d’une couverture proportionnellement plus importante, de respectivement 18,71 % et 17,76 %“, établissait un rapport de la Cour des comptes de mars 2023.
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