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Jeux Olympiques | | 19/06
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À Gagny, un nouveau bassin anti-pollution pour accélérer la baignade

À Gagny, un nouveau bassin anti-pollution pour accélérer la baignade © CH

Attendu de longue date à Gagny, commune souvent confrontée à des inondations, le bassin de rétention du ru Saint-Baudile est entré en service depuis le 5 mai. En limitant le déversement des eaux usées dans la Marne et la Seine, l’ouvrage joue aussi un rôle clé pour la tenue des épreuves des triathlons olympique et paralympique et du marathon natation.

Lorsqu’il pleut beaucoup comme c’est le cas ces derniers jours, mon téléphone sonne beaucoup. Depuis le 5 mai, il ne sonne plus beaucoup, ce qui veut dire que les habitants de la Villa Dalloz et d’autres quartiers sont maintenant épargnés des inondations“, se félicite Rolan Cranoly, le maire (LR) de Gagny qui inaugurait, ce mercredi, le bassin du ru Saint-Baudile. “Ce n’est pas un projet one shot, c’est un projet d’avenir qui vise à réduire de manière drastique les rejets d’eaux usées dans la Marne et dans la Seine. Ça va dans la logique de transition naturelle que nous connaissons“, défend-il, rappelant la levée de boucliers suscitée dans le voisinage par le chantier. “Il était temps que ça s’arrête parce que c’était compliqué pendant les travaux“, se réjouit, de son côté, une riveraine du chemin de la fossette.

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30 000 mètres cubes pour faire face aux torrents de pluie

Malgré ces nuisances, l’ouvrage d’une capacité de 30 000 mètres cubes a, de fait, un bénéfice direct pour les habitants. À chaque épisode de fortes pluies, l’eau ruisselle à torrent le long du coteau pour s’accumuler en contrebas du plateau de Montfermeil sur lequel s’étend la ville. Des inondations qui touchent aussi le quartier de l’avenue des Bouleaux à Neuilly-sur-Marne. Pour sa réalisation, la mairie de Gagny, qui a acquis les terrains pour les céder au département, compte créer “un espace sport-santé-nature” en amont de l’ouvrage.

Lire : Un siphon sous la Marne, entre Noisy-le-Grand et Neuilly, pour permettre la baignade

Le fonctionnement du nouveau bassin de rétention en coordination avec l’usine de traitement Marne Aval de Noisy-le-Grand et le siphon sous la Marne. Une couche d’eau submerge déjà le fond, situé à 25 mètres, de l’immense cuve en béton de 60 mètres de long par 30 mètres de large. De larges poutres la consolident. Le bassin fonctionne grâce des instruments de mesure électroniques dont une vanne. “La météo est très capricieuse, en particulier l’été. Une cellule orageuse représente quelques centaines de mètres de diamètres. Pour être le plus précis, on travaille avec des images radars de météo France pour essayer d’anticiper quelles capacités du bassin devront être utilisées“, explique Jocelyn Leroy, chef du service gestion des eaux de la direction Eau et assainissement (DEA) du département de la Seine-Saint-Denis qui a conçu l’ouvrage. “Lorsqu’il pleut, le surplus d’eaux de pluies et d’eaux usées rempli le bassin. Il est vidangé par des pompes pour que l’eau excédentaire retourne vers la station d’épuration. L’opération est synchronisée par le PC de sécurité de Rosny-sous-Bois. En fonction que l’on soit en hiver ou en été, on le vide plus ou moins vite pour ne pas saturer les égouts qui sont en aval. Tous les ans, les pompes sont sorties et vérifiées. Et cela est valable pour la trentaine de bassins que compte le département“. Pendant la durée des jeux, une équipe de 23 agents de la DEA est mobilisée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 pour utiliser ces équipements au maximum de leurs capacités.

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Un outil de dépollution de la Seine et de la Marne

Construit en seulement deux ans, le bassin du ru Saint-Baudile contribue aussi à permettre la tenue des épreuves en eau libre des JOP de Paris 2024 dès le 30 juillet. “Les jeux olympiques et paralympiques ont été un formidable catalyseur des énergies, des moyens financiers. Ils auront donné l’impulsion à cette mobilisation pour permettre la baignade dans Paris intra-muros. La Seine-Saint-Denis, comme d’autres, y a pris toute sa part“, souligne Stéphane Troussel, le président (PS) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis qui a en assuré la maitrise d’ouvrage et la maitrise d’œuvre.

Des bassins comme celui-là, on n’en construira pas des dizaines parce que cela coûte très cher, la vraie solution c’est déconnecter les eaux pluviales de toute les habitations. C’est un vrai combat. La directive cadre sur l’eau de l’Union européenne interdira en 2027 tout rejet d’eaux sales sur les masses d’eau superficielles“, pointe Bélaïde Bedreddine, vice-président du SIAAP (Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne) et du département en charge de l’écologie urbaine.

Le coût global du projet est de 54 millions d’euros (TTC), le bassin du ru Saint-Baudile est financé par l’État, via l’Agence de l’eau Seine-Normandie à hauteur de 40%, le SIAAP pour 33% et le département de la Seine-Saint-Denis (27%). Il s’inscrit dans le cadre, plus large, du “plan baignade” lancé en 2018, dont 14 collectivités sont signataires, et qui représente 1,4 milliard d’euros d’investissement, dont 700 millions d’euros apportés par l’Agence de l’eau et 300 millions d’euros par le SIAAP. “100% de ce plan a été réalisé“, se félicite Marc Guillaume, le préfet de la région Ile-de-France, qui doit encore inaugurer le VL8, collecteur de transport situé à cheval sur Valenton en Val-de-Marne et Athis-Mons (Essonne) dans 15 jours. Soit un total de 68 infrastructures.

Des lieux de baignade en eau libre en héritage

Mais, le département de la Seine-Saint-Denis compte bien valoriser ces investissements pour l’après-JO. “Demain, nous devons tout mettre en œuvre pour faire vivre l’héritage des jeux et la possibilité de pouvoir se baigner en eau naturelle fera partie de cet héritage. Notre ambition est aussi de faire de l’eau un levier de cette bifurcation écologique en Seine-Saint-Denis. Changer le regard sur l’eau en ville est une condition essentielle si on veut bâtir un territoire résilient face au réchauffement climatique“, prévient Stéphane Troussel. Son ambition est de faire de ces lieux de baignade, un outil dans cette perspective. “Un travail qui sera de longue haleine, avec des investissements sans commune mesure“, ajoute-t-il précisant qu’il a proposé aux maires des communes concernées (Gournay-sur-Marne, Neuilly-sur-Marne, Neuilly-Plaisance et Noisy-le-Grand de) de “se saisir de cette opportunité“.

De son côté, Marc Guillaume assure qu’un nouveau programme d’investissement doit être adopté, dans lequel des “montants considérables” de l’Agence de l’eau “vont être conservés“. Objectif : pouvoir ouvrir entre 20 et 30 de sites de baignade en Ile-de-France d’ici quelques années. Le haut fonctionnaire fait également savoir que l’effort de dépollution va se poursuivre. “Nous avons fait 95% de la séparation des réseaux“, entre eaux pluviales et usées, moyennant 300 millions d’euros d’investissement. Reste à porter l’effort sur les branchements.

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