Neuilly-sur-Marne est une des villes qui a candidaté pour l’expérimentation de l’uniforme. Alors qu’Aubervilliers s’est résignée à abandonner le dispositif, le maire (SE), Zartoshte Bakhtiary, l’a assuré : ce sont les parents des quatre écoles concernées qui auront le dernier mot. Ils doivent voter en conseil d’école ces 21 et 22 mars.
“Vous avez un problème avec la démocratie“, a répété à plusieurs reprises le maire de Neuilly-sur-Marne, Zartoshte Bakhtiary, le 13 mars dernier, à l’attention de son opposition. Le conseil municipal avait alors fini par se tendre sur la question de l’uniforme, au terme d’un débat sur le vote du budget primitif 2024. Le soir même du conseil municipal, un rassemblement des opposants à la mesure, dénoncé par l’édile comme non déclaré, s’était également tenu devant la mairie, à l’initiative de LFI et en présence du député Thomas Portes.
À Neuilly-sur-Marne, ce sont quatre écoles élémentaires qui sont concernées. Jaurès, Rouget-de-l’Isle, Chénier et Amiard sont en lice pour instaurer la “tenue commune” telle qu’elle est désignée par le gouvernement. Soit entre 800 et 1 000 élèves selon la mairie.
Un coût encore indéterminé
“L’uniforme à l’école aurait pu être évité car rien ne vous obligeait à adhérer à cette idée. Et si c’était vraiment dans l’intérêt des élèves, vous auriez pu vous contenter d’une seule école, voire de deux, comme les autres communes“, avait alors pointé Abderazzak Bensaïd, élu d’opposition du groupe Neuilly unie. “Pour notre commune, c’est un montant minimum de 200 000 euros que vous comptez dépenser et qui aurait pu être dépensé pour combler les actuelles insuffisances que subissent nos enfants, que ce soit au niveau du manque d’ATSEM, de papier et de savon dans les sanitaires, de l’aide au devoir, du personnel AESH…“, énumère alors Abderazzak Bensaïd.
“Quatre directeurs sont volontaires, pourquoi n’en choisir qu’une ? On l’aurait fait dans tel quartier, on nous aurait dit ce quartier est privilégié… Là, on a quatre directeurs qui partagent notre sentiment qui est de créer un meilleur cadre scolaire, plus apaisé“, justifie le maire. “Ils nous ont dit que dès le CP, CE1, mais surtout en CE2, CM1, on a des insultes à longueur journée qui débutent par la stigmatisation par le vêtement.”
“Tout le monde sait que cette disposition a été annoncée pour faire diversion sur la réalité du sous-investissement qu’il y a dans l’éducation nationale par le gouvernement actuel. L’uniforme n’est pas là pour rendre service ni aux élèves ni à la population. Ça va être un coût pour la collectivité et pour les familles“, souligne Bertrand Hammache, conseiller d’opposition Neuilly unie qui rappelle aussi que la candidature de Neuilly-sur-Marne a été apprise par les médias. “Pour l’instant, il n’y a [eu] pas de consultation du conseil municipal“, regrette-t-il par ailleurs.
“C’est faux. Je ne peux pas vous donner de montant, parce que ce sont les parents qui vont décider. J’ai demandé qu’un groupe de travail des parents représentants d’élèves détermine le trousseau“, rétorque Zartoshte Bakhtiary. Le kit de base prévu est composé de cinq polos, deux pulls, deux pantalons. Mais, le plafond de financement défini par l’État est d’environ 200 euros par élève maximum. “Donc ça peut être moins, et dans le pire des cas, ça ne peut pas dépasser 100 000 euros “, fustige l’édile qui rappelle que ville et État prennent en charge le coût à parts égales.
Le choix des parents
“On a décidé, alors que rien ne nous y obligeait, de soumettre ce dispositif à la démocratie la plus absolue, celle de tous les parents, sans condition. Vous avez un enfant dans les écoles, un vote est organisé“, rappelle Zartoshte Bakhtiary. Les parents venus débattre de la proposition à la mairie en février, partagent cet avis, assure l’édile. “On est pour, on est contre, c’est la démocratie qui décide“, explique-t-il. Les conseils d’écoles doivent se tenir ces 21 et 22 mars.
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