De nombreux parents et enfants se sont rassemblés jeudi 21 novembre au soir, devant la mairie de Saint-Denis, pour réclamer l’amélioration de l’encadrement de la pause méridienne dans les écoles. Depuis le 12 novembre, la plupart des cantines de Saint-Denis sont portes closes. En cause, le manque d’effectifs et les mauvaises conditions de travail dénoncés le syndicat FO.
“Ça fait 17 jours que les collègues sont en grève, les parents d’élèves sont mobilisés et vous ne recevez personne dans le mépris total, alors que les enfants sont épuisés. La situation est dangereuse… Tout au long de l’année, le taux d’encadrement n’est pas respecté!” L’interpellation qui est venue du public, finira par provoquer la suspension de la séance du conseil municipal qui vient de débuter. Sur le parvis de la mairie, 300 parents d’élèves ont fait, ce jeudi soir, le déplacement, selon la FCPE à l’origine de cette mobilisation, pour demander plus d’animateurs.
Pas de cantine dans 64 écoles
À l’origine de la bronca, le mouvement de grève initié par le syndicat FO qui réclame une augmentation des effectifs et l’amélioration des conditions de travail. Jusqu’à 64 des 71 des cantines de Saint-Denis n’ont pas ouvert depuis le 12 novembre à Saint-Denis. De son côté, la FCPE Saint-Denis a fait valoir que les parents d’élèves de 19 écoles, dont huit conseils locaux FCPE de la ville, se sont positionnés en soutien aux agents grévistes. Dans un communiqué, l’association déplore “l’impossible dialogue avec les élus“. “Nous avons pu exprimer notre colère pour cette troisième semaine sans cantine, qui nous plonge dans de grandes difficultés (…). Mais aussi notre solidarité avec la lutte menée par les agents, dont les revendications rejoignent les nôtres (…) Une solidarité qui semble s’amplifier, d’abord fondée sur l’évidence de notre communauté d’intérêts avec ceux qui s’occupent de nos enfants dans un périscolaire qui se dégrade, mais aussi en réaction à une communication municipale complètement décalée, qui mêle désinformation et mépris“. Parmi les revendications de la FCPE Saint-Denis, la “hausse effective du taux d’encadrement, pour revenir à 1 animateur pour 10 en maternelle et 1 pour 14 en élémentaire” ; le renforcement de la formation des agents, pour mieux accueillir les enfants ; ou encore le recrutement de personnel à la hauteur des besoins et sa fidélisation (contrats, conditions de travail…).
Concrètement, selon la ville de Saint-Denis, 8 200 enfants sont accueillis en moyenne chaque jour à la restauration scolaire depuis la rentrée de septembre, encadrés par 760 animateurs de différents statuts. Or, il manque aujourd’hui 43 postes d’animateurs pour satisfaire au taux d’encadrement fixé par la municipalité de 1 adulte pour 14 enfants en maternelle et 1 pour 18 en élémentaire.
43 postes vacants
“Sur le temps de la pause méridienne, il n’y a aucun texte qui régit le nombre d’animateurs par enfant“, a tenu à rappeler Mathieu Hanotin, le maire (PS) de Saint-Denis, à la reprise de la séance du conseil municipal, en réaction à ce qu’il considère comme des “propos fallacieux“, selon lesquels la municipalité serait dans l’illégalité parce qu’elle ne respecterait ces taux d’encadrement. “À Saint-Denis, le choix qui a été fait et qui est historique, est d’aller sur un taux d’encadrement ambitieux afin de mieux encadrer, mais aussi développer des activités pédagogiques complémentaires sur le temps de la pause méridienne“. Le taux d’encadrement de 1 pour 14 en maternelle et 1 pour 18 en élémentaire permet, en fait, à la ville de solliciter des financements de la Caisse d’allocation familiale. “Ce ne sont pas des seuils légaux, ce n’est pas comme dans une crèche“, a insisté l’édile qui s’est indignée d’une “grève perlée et tournante“.
Mathieu Hanotin a indiqué vouloir recruter pour couvrir les 43 postes vacants qui sont “budgétés“. “Mais avec une exigence de personnels de qualité. Le but ce n’est pas de prendre n’importe qui juste pour respecter un volume. C’est dans ce sens, et ça a été beaucoup critiqué ce que j’ai encore du mal à comprendre, que nous avons organisé un job-dating, le troisième, pour essayer de pourvoir ces postes“, a-t-il expliqué. Il a récusé par ailleurs tout impact massif de l’élargissement de la cantine gratuite à tous les élèves de maternelle et d’élémentaire.
Enfin, le maire de Saint-Denis a rappelé qu’en quatre ans, 300 vacataires ont été contractualisés. Mouvement qui sera poursuivi avec 25 nouveaux agents qui seront “déprécarisés” en mars prochain. Il défend aussi les efforts en terme de formation réalisés par la ville. En 2024, 97 agents ont ainsi obtenu le BAFA, 24 le BPJEPS et 9 le BAFD, cite-t-il en exemple.
Pas de quoi convaincre les élus d’opposition comme Sofia Boutrih (PCF) qui a appelé Mathieu Hanotin à prendre ses responsabilités pour améliorer les conditions de travail des agents.
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