Prévention

Insuffisance cardiaque : une première journée de dépistage organisée à l’hôpital

De la prévention, mais aussi du dépistage immédiat, grâce à un nouveau dispositif biomarqueur, telle est l’opération menée à grande échelle et pour la première fois par le groupe Insuffisance Cardiaque & Cardiomyopathies, dans de nombreux hôpitaux de France. En Val-de-Marne, deux journées de dépistage seront organisées, dans les halls d’accueil, le 12 septembre à l’hôpital Mondor de Créteil, puis le 24 septembre à l’hôpital Bicêtre.

Le dépistage de l’insuffisance cardiaque, qui concerne près de 2 millions de personnes en France, sera-t-il prochainement proposé de manière systématique aux personnes à risque, comme cela est déjà le cas pour certaines pathologies comme des cancers ? C’est le souhait du Groupe Insuffisance Cardiaque & Cardiomyopathies (GICC) de la Société Française de Cardiologie. “C’est une pathologie chronique, évolutive et émaillée de complications aiguës entraînant chaque année près de 200 000 hospitalisations. Du fait du vieillissement de la population, le nombre de patients augmente de +25 % tous les 4 ans”, détaille le GICC

Problème, cette pathologie est sous-diagnostiquée à temps. “Les patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque consultent toujours trop tard. 60% des personnes en décompensation se retrouvent aux urgences alors que les symptômes sont apparus deux mois avant”, explique Thibaud Damy, cardiologue hospitalier à l’AP-HP CHU H. Mondor et Past President du GICC. “1500 personnes sont hospitalisées chaque année pour cette pathologie à Henri Mondor”, chiffre-t-il auprès de 94 Citoyens.

Une détection insuffisante documentée par les professionnels de santé à l’occasion d’un livre blanc sur l’insuffisance cardiaque. Dans ce contexte, les spécialistes s’attellent à promouvoir la prévention en faisant de la pédagogie sur les quatre signaux d’alerte : Epof, pour : Essoufflement, Prise de poids, Œdème des pieds et chevilles et Fatigue.

Pour la première fois, il sera aussi possible de faire un premier diagnostic sanguin grâce au dosage d’un d’un biomarqueur (NTproBNP). En cas de suspicion d’insuffisance cardiaque, les personnes seront orientées vers un cardiologue. “Il suffit d’une goutte de sang, cela fonctionne comme un test de glycémie”, détaille Thibaud Damy, qui milite avec le GICC pour un dépistage systématique des personnes à risque. C’est tout l’enjeu de cette opération de sensibilisation et dépistage à grande échelle que de mesurer la proportion de personnes repérées comme souffrant d’insuffisance cardiaque.

“Une errance diagnostique peut être fatale, l’insuffisance cardiaque fait partie des urgences médicales, 70 000 personnes en meurent chaque année”, explique pour sa part Emmanuelle Berthelot, présidente du GICC et cardiologue hospitalière au CHU Bicêtre.

Dépistage les 12 et 24 septembre en Val-de-Marne

En Val-de-Marne, deux journées de dépistage seront organisées, dans les halls d’accueil, le 12 septembre à l’hôpital Mondor de Créteil, puis le 24 septembre à l’hôpital Bicêtre.

Les symptômes : « EPOF » : les 4 signes à surveiller

Au-delà de ce dépistage à grande échelle, chacun peut aussi faire un premier diagnostic, en s’assurant qu’il ne cumule pas les quatre symptômes suivants (c’est le cumul qui doit alerter)

• Essoufflement à l’effort et/ou en position allongée (E),
• Prise de Poids importante en quelques jours (P),
• Œdème, des membres inférieurs avec les jambes et les pieds gonflés (O),
• Fatigue importante, y compris pour un petit effort, qui entraine une baisse de l’activité avec aggravation de la perte musculaire (F).

Quelle hygiène de vie pour vivre avec une insuffisance cardiaque

Le GICC prodigue 4 conseils

• Exercice ou activité physique régulière (par exemple, marche et vélo d’appartement) La durée et l’intensité sont adaptées au cas par cas. L’OMS recommande 10 000 pas par jour soit 1h30 de marche quotidienne pour la population générale. Mais, si l’exercice physique est bénéfique pour la majorité des personnes atteintes d’insuffisance cardiaque, il est impératif d’arrêter immédiatement toute activité si l’un des symptômes suivants apparait : essoufflement, vertiges, douleurs dans la poitrine, nausées ou sueurs froides.
• Se peser quotidiennement et consulter rapidement son médecin en cas de prise de poids rapide (sur 2 ou 3 jours). Une prise rapide de poids peut être un signe de décompensation,
• Prendre sérieusement son traitement Et aussi faire les analyses prescrites
• Ne pas saler son alimentation Une alimentation peu salée de l’ordre de 4 à 6 g de sel par jour. Pour cela, il faut limiter le sel de la salière, ainsi que les principaux aliments riches en sel comme la charcuterie, les fromages, les viennoiseries et pâtisseries et les plats cuisinés industriels.

Cette verticale santé est publiée un jeudi sur deux, hors vacances scolaires et jours fériés. Si vous souhaitez partager une information ou une initiative concernant la santé en Val-de-Marne, n’hésitez par à nous contacter à redaction@citoyens.com.
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Solidarité

Greffe de moelle osseuse : recherche hommes désespérément

En Île-de-France, 33% des inscrits seulement sont des hommes, contre 67% de femmes, et 45% des donneurs ont moins de 35 ans. Au niveau national, le registre de donneurs volontaires de moelle osseuse ne compte que 35 % d’hommes alors que plus de 70 % des cellules greffées chaque année viennent de donneurs masculins. “En effet, une greffe réalisée à partir d’un prélèvement de cellules d’un donneur masculin favorise les chances de réussite de la greffe pour le patient“, indique l’Agence de biomédecine. Cette distinction concerne les femmes qui ont eu des grossesses, car elles développent à cette occasion des anticorps qui complexifient par la suite les greffes.

1 666 donneurs recherchés en Ile-de-France

Conclusion : il manque des donneurs masculins. En Ile-de-France, 1 666 nouveaux donneurs sont ainsi recherchés cette année. D’où un appel de l’Agence, alors que se tiendra samedi 21 septembre la dixième édition de la Journée du don de moelle osseuse.

Pas de don dans la foulée

Selon une étude de l’Agence de biomédecine, 45 % des hommes se sentent pourtant bien informés sur le don de moelle osseuse, et 63 % se déclarent même prêts à donner. Mais des obstacles demeurent, liés en partie à une incompréhension du processus. 43 % des hommes interrogés pensent ainsi que l’inscription
sur le registre conditionne nécessairement un don dans la foulée. Le délai médian entre l’inscription et le don est de 8 ans, certains donneurs ne seront jamais appelés car jamais identifiés comme compatibles avec un patient, rappelle donc l’Agence.

Un peu comme un don du sang, en plus long

Le don s’effectue par ailleurs, dans 80% des cas, par un prélèvement sanguin équivalent à un don de plaquettes, qui dure entre 3h et 4h. “Le donneur peut parfaitement s’occuper en regardant une série, écouter de la musique, lire un livre”, indique l’Agence. L’autre moyen de prélèvement, plus rare, se fait directement dans les os du bassin, sous anesthésie.

Pour donner, il faut être en bonne santé et avoir entre 18 et 35 ans. Un questionnaire préalable est proposé pour vérifier la compatibilité.

Initiatives

Des apéros locaux entre professionnels de santé

La CPTS Autour du patient, qui regroupe les professionnels de santé de Nogent-sur-Marne, Bry-sur-Marne et Le Perreux-sur-Marne, lance des apéros entre soignants d’une même spécialité, pour promouvoir les échanges. Deux apéros sont déjà programmés pour cette rentrée : un apéro psy le 1er octobre et un apéro kiné le 14 novembre

Agenda des collectes de sang en Val-de-Marne en septembre