Un service de monte-escalier électrique pour pallier les ascenseurs en panne ? Il fallait y penser ! C’est l’idée ingénieuse développée par Fouad Ben Ahmed, qui en avait ras-le-bol de voir des voisins coincés sans solution. Son entreprise a fait partie des six primées à l’occasion de la seconde édition du salon Effervescence 93, qui réunissait des entreprises de Seine-Sain-Denis, ce 17 octobre à l’espace Paris Montreuil Expo, à l’initiative de la CCI 93 et de partenaires institutionnels.
“On n’a pas pensé la mobilité verticale, alors que c’est le premier moyen de transport public. Quand un ascenseur est en panne, les conséquences sont dramatiques en termes de lien social“, explique Fouad Ben Ahmed, le fondateur de la Solution d’assistance à mobilité verticale (SAMV) et de la société éponyme à Bobigny, parmi les entreprises primées.
Sur le pont (ou plutôt la passerelle) pendant les Jeux olympiques et paralympiques
Pour lui, tout démarre en juillet 2016 : il crée le collectif “Plus sans ascenseur” à l’occasion d’un bras de fer avec les bailleurs et les mairies. “On était des militants du droit à la mobilité, mais nous étions perçus comme des activistes“, souligne-t-il. Aujourd’hui, l’entreprise compte 48 salariés qui grâce à un système de monte-escalier électrique permettent à des personnes âgées ou en situation de handicap de se déplacer. Elle a multiplié les conventions avec les bailleurs (Seine-Saint-Denis Habitat, Hauts-de-Seine Habitat, CDC Habitat, Immobilière 3F ou Emmaüs Habitat), mais aussi des villes comme Dugny et Le Blanc-Mesnil. Même le Comité international olympique l’a sollicité. Pendant les JO de Paris 2024, elle a ainsi permis à plus de 1 800 personnes d’accéder au Stade de France via la passerelle de l’Écluse au-dessus du canal Saint-Denis.
3 000 fenêtres posées au Village des athlètes
Autre entreprise récompensée, Diwin, spécialisée dans la menuiserie extérieure. “Nous sommes dans le 93 depuis 2011. C’est un territoire que l’on a choisi parce qu’il y a beaucoup de choses à faire dans le bâtiment“, détaille son président, Maxim Spiridonov. Elle emploie 15 salariés, trois apprentis qui sont dans des cursus bac+2, bac+4 dans des filières bâtiment et deux stagiaires “qui viennent des lycées techniques du département. Nous avons fait ce choix pour maintenir une rotation de formation“, souligne le patron.
Installée à Stains, Diwin a aussi charbonné pour les JO, réalisant 3 000 fenêtres du Village des athlètes. “Ce contrat a permis à l’entreprise de faire un bond formidable, mais il représente surtout une immense fierté pour les salariés qui ont vu leur travail exposé à la télé durant tous les Jeux olympiques. C’est aussi plus de 3 000 heures d’insertion“, commente Maxim Spiridonov. Si des contrats de cette envergure ne sont pas nouveaux pour Diwin, “le véritable défi était la contrainte du temps. C’est aussi un contrat atypique d’un point de vue juridique : c’est la première fois que l’on fait un bâtiment qui est habité avant d’être livré“, commente-t-il. Le Village des athlètes doit, en effet, désormais être transformé en îlots de logements.
Cap sur l’ESS
Un peu plus loin, Amina Adjouri ne boude pas non plus son plaisir. “On a tous un petit truc en plus, on peut tous y arriver“, s’exclame-t-elle. L’ancienne commerciale a fondé à Villepinte, en 2018, sa propre entreprise de services de nettoyage pour les bureaux et l’industrie. Elle l’a baptisée L’Hom bleu, en référence au chèche indigo des Touaregs “et à leurs valeurs de respect de l’humain et de l’environnement. “Je me suis occupée du développement commercial d’une entreprise de propreté pendant neuf ans. Suite à mon licenciement, j’avais deux options : soit je continuais comme commerciale, soit je relevais le défi de l’entrepreneuriat. Mes anciens clients m’ont poussée à me lancer“, relate Amina Adjouri.
“Le prix Effervescence 93 est une reconnaissance en soi parce qu’au début, on avance tout seul“, poursuit la cheffe d’entreprise. Au début, elle a d’ailleurs dû “mettre à la pâte. Il n’y avait alors que deux salariés“. Aujourd’hui, L’Hom bleu en compte dix. Amina Adjouri compte désormais changer le statut de sa société pour qu’elle soit reconnue entreprise de l’économie sociale et solidaire (ESS). “Nous avons fait le choix en tant qu’entreprise d’accueillir dans nos équipes des personnes éloignées de l’emploi. Je veux maintenant valoriser nos engagements par l’ESS.”
Les trois autres entreprises primées : l’Atelier Gambetta (fabricant et installateur de solutions de marquage d’architecture), APF Entreprises 93 (entreprise adaptée) et Sardel Conseil (entreprise du secteur numérique).
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