Maryse Emel et Zayen Chikhdene ont annoncé leur départ de la majorité lors du conseil municipal du 16 mai. Depuis son élection, en juin 2020, la maire (UDI) Karine Franclet fait face à deux nouvelles défections après celle de son ancienne adjointe, Princesse Granvorka, qui a démissionné et celle d’un autre conseiller municipal, Massinissa Hocine.
Ce sont deux nouveaux retraits qui vont grossir les rangs de l’opposition à Aubervilliers. “Je ne me sens pas bien, je ne suis pas à ma place“, a résumé Maryse Emel. Pour expliquer pourquoi elle s’en va, la professeure de philosophie dit avoir trouvé une première réponse dans l’essai de Simone de Beauvoir “Le deuxième sexe“. “C’est un problème de fond, un problème politique. Ce qui m’importe le plus est d’apporter aux gens cette envie d’inventer. Ce que j’ai découvert, c’est que j’étais malheureusement dans un délire un petit peu solitaire à ce sujet, puisque, justement, je n’y suis pas parvenue (…) c’est-à-dire mettre la culture à la portée de tous“, explique-t-elle. “Ma place a toujours été celle du philosophe, celui qui est sur le seuil, à la fois dedans et dehors“, complète l’élue, qui est aussi atteinte de la maladie de Parkinson, en faisant référence aux Stoïciens.
“Tu repars en élection libre“
“Tu arrives en électron libre et c’est comme ça que l’on t’a accueilli, et tu repars en élection libre. C’est vrai que cette structure administrative, ce fonctionnement un peu réglementé, il ne te correspondait pas forcément. Même si dans l’équipe du cabinet, on passait énormément de temps à monter des projets, il y avait une certaine frustration, mais qui était liée au fonctionnement d’une collectivité“, lui a répondu Karine Franclet, la maire (UDI) d’Aubervilliers.
Pour sa part, Zayen Chikhdene a pointé son “désaccord sur de nombreux points, notamment sur les méthodes globales de fonctionnement. La collégialité n’a plus de sens dans les mises en œuvre et la prise de décision“, a-t-il critiqué. “J’ai décidé de prendre mes distances des orientations politiques de la majorité municipale. Je considère que la politique menée a contribué à la dissolution du lien social et que la situation ne cesse de s’aggraver“, a-t-il poursuivi. L’élu, qui se définit comme “un artiste et acteur associatif“, regrette, sans plus de précision, que “la diversité culturelle albertivillarienne se trouve confrontée à une impasse dont elle doit sortir“.
Les deux conseillers municipaux élus sur la liste “Changeons Aubervilliers”, porté par Karine Franclet lors des élections municipales de juin 2020, ont annoncé qu’ils siégeront seuls, “sans étiquettes” dans l’opposition qui compte désormais 16 élus sur les 53 membres du conseil municipal.
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