Justice | Val-de-Marne | 25/01
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Aux assises de Créteil, la douleur des proches de Sandra, étranglée et conservée dans une chambre froide plusieurs jours

Aux assises de Créteil, la douleur des proches de Sandra, étranglée et conservée dans une chambre froide plusieurs jours © CD

“Ils nous ont tous assassinés”: la soeur et les amies de Sandra Bignet, retrouvée morte dans le coffre de sa voiture à Valenton en mai 2019, ont témoigné mercredi devant la cour d’assises du Val-de-Marne, au deuxième jour du procès de quatre hommes.

Ces accusés, d’origine pakistanaise, ayant acquis la nationalité française pour deux d’entre eux, sont jugés depuis mardi. L’un est dans le box pour meurtre, soupçonné d’avoir tué la jeune femme en l’étranglant alors qu’il se trouvait seul avec elle dans le supermarché Franprix de Quincy-sous-Sénart (Essonne) où il travaillait. Il conteste ces accusations.

D’après l’accusation, le corps de la jeune femme aurait été conservé dans une des chambres froides du magasin, avant d’être déplacé dans sa voiture deux jours après les faits.

Les trois autres accusés, oncles et cousin du premier et qui travaillaient pour d’autres magasins Franprix dans le Val-de-Marne et l’Essonne, sont jugés pour recel de cadavre et modification de la scène de crime : ils comparaissent libres sous contrôle judiciaire.

Le corps de Sandra Bignet avait été retrouvé le 12 mai 2019 pieds et poings liés dans le coffre de sa voiture : elle est morte asphyxiée, selon l’autopsie. La jeune femme n’avait plus donné de nouvelles depuis le 9 mai, et ses proches l’avaient cherchée sans relâche pendant quatre jours.

Dans le cadre de son stage de master, l’étudiante de 23 ans démarchait des supermarchés Franprix en région parisienne. Le jour de sa disparition, elle s’était rendue en voiture en Essonne, avant de repartir vers midi en direction de Créteil, où elle habitait. Sur le chemin, elle avait envoyé des messages à ses proches, dont sa meilleure amie, Amina, 27 ans.

Pas prises au sérieux

Ils ont ensuite cessé d’avoir des nouvelles, et ont rapidement signalé sa disparition à la police.
Amina a raconté à la cour ces quatre jours d’angoisse, sans nouvelle de sa meilleure amie, pensant dans un premier temps que celle-ci avait eu un accident. “On n’a pas mangé, pas dormi, on voulait retrouver Sandra”, a-t-elle raconté, des sanglots dans la voix pendant sa déposition, expliquant avoir eu le sentiment de “ne pas être pris au sérieux” par les forces de l’ordre. “On essaye de faire comprendre que ça n’était pas normal” que la jeune femme se soit volatilisée, “mais personne ne nous croyait”.

Elle a expliqué comment, avec d’autres amies et la sœur de Sandra, Hindra, elles ont mené leurs propres recherches. Elles sont allées voir les Franprix auxquels la jeune femme avait rendu visite ce jeudi-là. Leurs recherches les ont menées à l’enseigne de Quincy-sous-Sénart: le comportement des employés, “pas sereins”, les a intriguées, tout comme l’absence d’images de vidéosurveillance. “On nous donne des versions qui changent” sur cette absence d’images, “personne n’était à l’aise, c’est tellement louche”, a détaillé Amina.

Elle et les proches finissent par retrouver la voiture de Sandra dans une rue de Valenton, “trop bien garée pour que ça soit elle”, “très, très propre alors qu’il avait plu toute la semaine” et avec le siège conducteur anormalement reculé, alors que Sandra mesurait 1,58 m, selon Ranya, une autre de ses amies.

Amina a ensuite décrit son amie comme une jeune femme “généreuse, bienveillante”, “pilier de sa famille”, qui “aimait sortir, s’acheter de belles choses; elle vivait la vie d’une jeune fille de 23 ans et aujourd’hui elle n’est plus là”.

“Je pense que les personnes qui ont fait ça à Sandra, ils ne l’ont pas fait qu’à elle, ils nous ont tous assassinés”, a-t-elle conclu, très émue, avant de demander à la cour de prononcer “la peine la plus lourde” pour “rendre justice à Sandra, qu’elle puisse reposer en paix”.

“Je suis en colère quasi tout le temps, c’est épuisant d’être en colère”, a raconté Hindra, qui a expliqué à la cour être rongée par l’anxiété et avoir des idées suicidaires depuis la mort de sa soeur, avec qui elle était “fusionnelle”. “En tuant ma sœur, il a détruit ma vie, celles de ma mère et de toutes ses amies”, a ajouté la jeune femme de 22 ans en parlant du principal accusé.

Le verdict est attendu le 2 février.

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