Trois jeunes militants du collectif écologiste “Dernière rénovation” ont été condamnés jeudi à Paris, mais dispensés de peine, pour avoir bloqué le périphérique parisien pendant moins d’une heure en juillet 2022, afin d’alerter sur l’urgence à agir contre le réchauffement climatique.
Les trois prévenus, âgés de 25 à 30 ans, faisaient partie d’un groupe de 11 militants qui avaient participé, au niveau de la porte de Charenton, à ce blocage organisé sans violence. Ils avaient déployé une banderole et s’étaient assis sur la chaussée, avant d’être délogés par la police.
Les huit autres militants avaient écopé d’un simple rappel à la loi, mais les trois prévenus, qui étaient déjà connus des services de police pour des actions similaires, s’étaient vu infliger une amende de 1 500 euros, qu’ils avaient contestée – d’où leur comparution jeudi devant le tribunal correctionnel.
Calmes et courtois, les trois jeunes gens ont transformé leur procès en tribune. L’un a expliqué qu’il avait été mû par un sentiment “d’urgence absolue” face à la nécessité de dénoncer les renoncements du gouvernement dans la lutte contre le réchauffement. Un autre a revendiqué la légitimité d’une action “illégale”, mais non violente, pour interpeller. “Je suis là pour irriter, car une alarme, ce n’est jamais agréable à écouter”, a proclamé une troisième, qui s’était fait connaître, quelques semaines avant ces faits, en interrompant un match de tennis à Roland-Garros en s’attachant le cou au filet.
Pour l’une de leurs avocates, Me Roxane Best, “ces jeunes viennent témoigner d’une certaine détresse: quand ils bloquent une route, ils ne le font pas par plaisir”. Face aux blocages des agriculteurs, le gouvernement s’est montré récemment autrement plus tolérant, a-t-elle observé par ailleurs. Elle a plaidé “l’état de nécessité”, et le respect de la “liberté d’expression”, pour demander leur relaxe. “Cette nouvelle génération force l’admiration par son engagement”, a concédé la représentante du parquet. “Ils viennent sauver le monde, et nous on leur parle d’un délit d’entrave à la circulation, c’est un moment kafkaïen”, a-t-elle observé, avant de requérir toutefois une amende, éventuellement assortie du sursis, car “mon rôle est de rappeler le cadre légal, sinon ça peut être le chaos”.
Le tribunal a finalement choisi de retenir la culpabilité des trois militants, mais sans leur infliger aucune peine.
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