Cinq femmes ont porté plainte contre le directeur de la Maîtrise des Hauts-de-Seine, choeur d’enfants de l’Opéra de Paris, pour harcèlement moral et sexuel, a indiqué à l’AFP mardi soir le parquet de Nanterre, confirmant une information de Radio France et du Canard enchaîné.
L’une des plaignantes a aussi dénoncé des faits d’agression sexuelle visant ce chef de choeur, a ajouté cette même source.
Une enquête a été ouverte et confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), a précisé le ministère public.
Le mis en cause, Gaël Darchen, 54 ans, directeur de la structure depuis 1999, n’a pas pu être joint mardi soir par l’AFP. Ce chef de choeur et le président de la Maîtrise ont indiqué au Canard enchaîné, via leur attachée de presse, n’avoir reçu “aucune information ni aucune convocation” au sujet de l’enquête en cours, écrit l’hebdomadaire satirique.
Selon Radio France et Le Canard enchaîné, les femmes étaient toutes majeures au moment des faits dénoncés.
Les deux médias font aussi état d’une vingtaine de témoignages, notamment d’ex-élèves de la Maîtrise, versés au dossier.
Les témoins interrogés par Le Canard enchaîné décrivent des remarques sur le physique et des “gestes déplacés”, comme des mains aux fesses ou la palpation des parties intimes, ainsi qu’un climat “sectaire” instauré par le directeur.
Une ancienne membre de la Maîtrise évoque auprès de Radio France l’autoritarisme du chef de choeur, qui s’attribuerait un rôle de “deuxième père” auprès de ses élèves et les isolerait de leurs familles.
Selon ce témoin, cette ambiance a poussé plusieurs maîtrisiens vers la dépression, le burn-out ou le syndrome de stress post-traumatique.
Créée en 1985, la Maîtrise des Hauts-de-Seine réunit 650 chanteurs de cinq à 30 ans, répartis dans 12 ensembles, et se produit en France et à l’étranger. Soutenue par le département des Hauts-de-Seine, elle est le choeur d’enfants de l’Opéra national de Paris depuis 1995.
Depuis 2017, la Maîtrise s’est installée à la Seine musicale, complexe culturel réputé sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt.
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