Encourager des jeunes de milieux défavorisés à embrasser des carrières d’ingénieur, telle est l’ambition de la Fondation de l’ascension sociale, créée par un ancien du lycée Langevin Wallon à Champigny. Ce vendredi 17 mai, sa fondation est venue remettre des bourses d’étude à deux élèves de terminale de l’établissement campinois. Reportage.
Salman Mamode et Zayed Bacar ne se quittent pas d’une semelle depuis leurs premiers cours de mathématiques à l’école Léon Dauer de Villiers-sur-Marne. Les deux ont pris goût aux sciences et se projettent dans ce domaine. “J’ai très vite commencé à travailler de manière autonome. Ma motivation consiste à me fixer des objectifs”, résume Zayed.
Au collège Pierre et Marie Curie de Villiers-sur-Marne puis au lycée Langevin-Wallon de Champigny-sur-Marne, ils obtiennent les meilleures notes. “À mesure que l’on s’intéresse aux maths et à la physique, ça devient un plaisir et l’on est tenté d’aller un peu plus loin que le programme“, témoigne Salman.
Désormais dans la dernière ligne droite pour le bac scientifique, ils attendent sereinement les propositions de Parcoursup les 30 et 31 mai prochain. Ils ont demandé des classes préparatoires, un palier vers de grandes écoles d’ingénieurs. En attendant, ils espèrent décrocher la mention Très bien au bac. Côté loisirs, Salman se défoule avec les jeux vidéos, Zayed joue au football au RC Joinville.
“La fratrie, le milieu familial et les enseignants, tout cela a joué un rôle important pour les accompagner et les aider à développer leurs capacités”, explique Baraka, la grande sœur de Zayed qui dirige plusieurs salons de beauté. “C’est eux qui ont choisi et nous, nous sommes là essentiellement pour les encourager”, estime Mounira, la maman de Zayed.
Les deux élèves étaient à l’honneur de leur lycée ce vendredi avec la remise symbolique de deux bourses par la Fondation de l’ascension sociale, qui œuvre sous l’égide de la Fondation des arts et métiers. Cette fondation a été créée par Henri Marchetta, diplômé des Arts et Métiers et dirigeant-fondateur d’une société de construction d’engins de chantier, Mecalac, pour aider à financer l’accès à des études supérieures industrielles à des jeunes qui n’en auraient pas les moyens autrement. “Henri Marchetta a été élève du lycée Langevin-Wallon. Il venait d’un milieu plutôt défavorisé et c’est grâce au coup de pouce d’un professeur qu’il a pu poursuivre ses études et obtenir son diplôme d’ingénieurs des Arts et Métiers”, rappelle Philippe Lhoste, représentant local de la fondation et conseiller municipal délégué à Champigny-sur-Marne.
Dès la création de la fondation en 2014, le lycée Langevin-Wallon a donc fait partie des partenaires. Aujourd’hui, une trentaine de lycées présentent chaque année des candidats méritants, qui obtiennent des bourses de montants différents en fonction de leur dossier. C’est Stéphane Gerardot, enseignant en science de l’ingénieur qui assure les présélections à Champigny-sur-Marne. “Je lance un appel aux élèves. Il faut transmettre des documents administratifs et une présentation, car le jury vous classe en fonction des résultats scolaires et de votre projet.” Ce vendredi 17 mai, Zayed a reçu une bourse de 1000 euros. Salman a pour sa part été le lauréat national de la Bourse d’études complètes, d’un montant de 13 800 euros. Il sera parrainé par un ancien des Arts et Métiers.
C’est une excellente initiative, mais il faudrait également que l’État développe davantage la formation diplômante des adultes, ainsi que le fait le CNAM par exemple.
En France, la vie est trop souvent conditionnée par le diplôme que vous avez obtenu à vingt ans ! et la valorisation de l’expérience professionnelle est peu pratiquée.
En Allemagne ou en Suisse par exemple, dans les grandes entreprises on considère que le salarié n’est pas un coût mais un investissement qu’il faut conserver et valoriser.
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