La vieille résidence Prairial de Champigny-sur-Marne fait l’objet d’une grosse réhabilitation depuis 2019, notamment pour améliorer l’accessibilité des seniors. Alors que les travaux s’achèvent, des locataires de “la cité rouge” dénoncent quelques malfaçons et s’inquiètent des hausses de charges.
Sortie de terre entre 1957 et 1958, la résidence Prairial vit une seconde jeunesse. Une opération de réhabilitation lourde se poursuit depuis cinq ans, en site occupé. Outre l’isolation du bâtiment, qui a été refaite à neuf, le bailleur social Valophis Habitat a créé de nouveaux ascenseurs pour améliorer l’accessibilité aux résidents vieillissants ou aux personnes à mobilité réduite. Les appartements ont également gagné des balcons. Le coût total de cette réhabilitation avoisine les 15 millions d’euros. “C’était une première pour nous, de mener des travaux aussi massifs sur un immeuble de cette époque”, confie Farid Bouali, le directeur général de l’OPH du Val-de-Marne. Une surélévation a par ailleurs permis la création d’une trentaine de logements supplémentaires.
Certains locataires ont pourtant signalé des malfaçons courant 2023. “Les griefs portent beaucoup sur les salles de bain. Les faïences ont été mal posées, certaines sonnent creux. Les joints n’ont pas tenu et de la moisissure s’est déjà développée. Parfois, en refaisant les réseaux, ils n’ont pas bien colmaté et vous pouvez voir l’appartement de votre voisin à travers les trous”, déplore ainsi Maria Stavroulakis, une habitante de la cité, à l’origine de la création du collectif des locataires de la résidence Prairial (CDLRP). Des banderoles ont été accrochées aux balcons cet hiver et plus récemment, le collectif a diffusé une pétition pour réclamer des dédommagements.
Des malfaçons dans 80 appartements
Un problème reconnu par le bailleur social qui indique avoir fait jouer la garantie décennale. “Le chantier n’a pas été facile à vivre. Il y a eu neuf mois de retard avec le Covid. Sur les 212 logements rénovés, 80 sont concernés par ces malfaçons. C’est en cours de traitement”, indique Farid Bouali. Le directeur relève toutefois que les appartements laissés vacants, pour accueillir des locataires incommodés durant les travaux, n’ont pas été utilisés. “Nous sommes en train de réceptionner ces travaux. Une fois les réserves levées, nous attaquerons la nouvelle phase avec la résidentialisation (refonte des voiries et du parc intérieur)”, annonce-t-il.
Demande de report des hausse de loyers
Surtout, ce qui fait grincer les habitants est la hausse des loyers qui succédera à la réhabilitation, et sera effective à partir de juin. “Le barème que l’on nous a communiqué varie en fonction de la typologie des logements. La hausse variera de 16 à 42 euros entre les logements en T2 et les T5. Nous demandons son report à 2025 puisque les travaux de reprise des malfaçons sont prévus dans nos appartements”, insiste la porte-parole du collectif.
De son côté, Valophis Habitat indique que cette augmentation a fait l’objet d’un protocole financier signé en 2018 avec les représentants des locataires. “Ces hausses ont été votées, rappelle Farid Bouali. Elles sont limitées car nous avons bénéficié d’importantes subventions du département, ainsi que d’un bonus issu de la vente de l’office HLM de Champigny-sur-Marne.”
Le collectif souhaite continuer à se faire entendre
Le collectif, lui, entend continuer à batailler et envisage de se structurer en association pour participer aux prochaines élections de représentants de locataires. Celles-ci ont lieu tous les quatre ans et les dernières se sont tenues en 2022. “Notre collectif a vocation à construire des actions par les locataires et pour les locataires“, projette la porte-parole.
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