Le fabricant de génériques Biogaran, du groupe Servier, a annoncé vendredi la nomination d’un nouveau directeur général, Guillaume Recorbet, pour succéder à Jérôme Wirotius, congédié fin octobre selon une source proche du dossier.
Dans un communiqué, Biogaran annonce “la nomination de Guillaume Recorbet à la tête du laboratoire à compter du 12 novembre 2024”.
Ce docteur en pharmacie, diplômé d’HEC et de l’INSEAD, a notamment dirigé les filiales de Servier en Turquie (2021-24) et au Maroc (2018-21), ainsi que les opérations de marketing/ventes au Brésil, souligne Biogaran.
“Il poursuivra la dynamique de développement engagée pour maintenir le rôle de premier plan du pionnier français des médicaments génériques sur ce marché, dans le cadre d’une stratégie de croissance organique”, indique le communiqué de Biogaran.
M. Recorbet aura pour mission d’exploiter “les nouvelles possibilités offertes par la substitution des médicaments biologiques par les médicaments biosimilaires en ville”, souligne Biogaran.
Ni Biogaran ni sa maison mère Servier n’ont précisé les raisons du départ de son prédécesseur Jérôme Wirotius.
Mais une source proche du dossier a déclaré à l’AFP, sous couvert d’anonymat, que l’intéressé avait été “congédié” fin octobre “sur fond de désaccord sur la stratégie liée au processus de cession de Biogaran”, la plus grosse marque de génériques en France.
Ce dossier, qui a duré près d’un an, a été mis entre parenthèses en septembre par Servier, sous la pression de l’exécutif engagé dans un effort de reconquête nationale de la souveraineté sanitaire.
Dans un courrier envoyé mi-juillet au comité exécutif de Servier, dont l’AFP a obtenu copie, le comité de direction de Biogaran avait estimé que “l’option européenne serait la plus pertinente” en vue d’un rachat de Biogaran.
Il y avait exprimé son “inquiétude” et émis des réserves face à la perspective de plus en plus probable d’un potentiel nouvel actionnaire indien, le groupe Aurobindo qui avait racheté il y a dix ans le génériqueur lyonnais Arrow.
Les relations s’étaient ensuite détériorées entre Servier et M. Wirotius qui avait alors exprimé en septembre le souhait de quitter Biogaran dans les mois à venir. Servier a pris les devants en le congédiant fin octobre, selon la source proche du dossier.
Outre Aurobindo, un autre acteur pharmaceutique indien Torrent Pharmaceuticals, avait été identifié comme candidat, en sus du fonds britannique BC Partners qui avait déposé, en juin, une offre en attelage avec Bpifrance.
Interrogé par l’Usine nouvelle sur une remise en vente de Biogaran, le président de Servier Olivier Laureau a confirmé rester “ouvert à toute offre qui respecterait l’emploi et l’empreinte industrielle, et qui s’engagerait à créer de la valeur sur le territoire tout en répondant à nos objectifs financiers”.
Sur les 12 derniers mois, Biogaran a vendu en France 345 millions de boites de médicaments, ce qui représente plus d’une boite de médicaments remboursables sur huit dans l’Hexagone.
La moitié de son portefeuille de médicaments est fabriqué en France, via ses 39 sous-traitants.
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