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Courir contre les violences envers les femmes en Val-de-Marne : participation record à la Mirabal, et de plus en plus d’hommes

Courir contre les violences envers les femmes en Val-de-Marne : participation record à la Mirabal, et de plus en plus d’hommes © CD

Organisée pour la première fois en 2010, la course Mirabal contre les violences envers les femmes a attiré une foule mixte ce dimanche, au parc du Tremblay de Champigny-sur-Marne. À petites ou grandes foulées, en individuel ou en duo, beaucoup ont mouillé le maillot à la veille de ce 25 novembre, “Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes”.

Pour Élodie et Solène (photo de une), cette participation au 10 km était une première. Le sourire radieux, les deux collègues ont franchi la ligne d’arrivée, vite rejointes par une troisième ayant relevé le défi du 5 km quelques dizaines de minutes avant. “Le pire était aux alentours du 7e kilomètre”, confie Solène. “On travaille au service social du département, cette cause nous parle”, motive Élodie. Ce dimanche, une douzaine des membres du service ont participé, d’autres sont venus les encourager.

Beaucoup d’organisations non sportives ont ainsi monté des équipes. La ville de Saint-Maurice a fait venir 23 personnes, se réjouit son maire, Igor Semo, avant d’attaquer la marche d’engagement. La préfecture, aussi, a monté une équipe pour la première fois. L’université de Créteil encore, a envoyé du monde. Des entreprises également. C’est toutefois un club sportif, Asphalte 94 (basé au Perreux-sur-Marne et qui s’entraîne régulièrement au Tremblay) qui a remporté la coupe du plus grand nombre de participants : une soixantaine, essentiellement sur le 10km.

© CD
Le club Asphalte 94 savoure sa coupe et ses médailles. A gauche sur le photo : Karine Bastier, présidente déléguée du Val-de-Marne en charge de l’égalité femmes-hommes ; Isabel Adnot, présidente de Tremplin 94 et Laurent Jeanne, maire de Champigny (qui a aussi couru).

Alors que l’édition n’avait pu se tenir en 2023, la Mirabal 2024 a fortement mobilisé, avec près d’un millier de coureurs et plusieurs centaines de participants à la marche d’engagement.

Enfin autant d’hommes que de femmes dans la course

“Au fil des années, il y a aussi de plus en plus d’hommes qui participent. Aujourd’hui, on est à 50/50 sur la course, ce qui n’était pas le cas avant, alors qu’il y a en général plus d’hommes dans les courses sportives. Maintenant, l’enjeu est d’avoir autant d’hommes dans la marche d’engagement”, se projette Farida Dammene-Debbih, directrice de l’association Tremplin 94 SOS Femmes.

© CD
Farida Dammene-Debbih, directrice et fondatrice de Tremplin 94 SOS Femmes

Une course mobilise plus qu’un colloque

Un long chemin de sensibilisation pour l’association, créée en 1995. “On a commencé par créer des permanences téléphoniques, de l’accueil de jour et de l’hébergement, et puis en 2010, on a souhaité organiser un événement pour sensibiliser plus largement. On a d’abord pensé à un colloque, mais cela n’aurait attiré que des personnes déjà acquises à la cause. Comme nous avions des coureuses dans l’équipe, on a décidé de s’appuyer sur le sport comme vecteur”, résume la directrice.

Depuis la première édition de 2010, l’événement a pris de l’ampleur d’année en année. “On a commencé par organiser le 5 km, puis le 10 km, puis on a associé les plus petits avec une course pour enfants, puis on a créé un village d’information pour ne pas perdre le sens de la démarche qui est d’informer, de sensibiliser, d’expliquer comment détecter les violences”, insiste-t-elle.

Sortir de l’isolement et de la honte

Pour les femmes accompagnées par l’association, ce moment constitue aussi une parenthèse réjouissante. Certaines font partie des 80 bénévoles qui épaulent l’équipe associative d’une vingtaine de membres pour organiser l’événement. “C’est important que les femmes puissent prendre leur part dans le fonctionnement et l’organisation. Elles ont été un moment victimes, mais être victime, ce n’est pas une identité en soi. Participer à l’organisation et constater qu’il y a autant de monde leur permet de sortir de l’isolement, de la honte, de la culpabilité. Et de réaliser que c’est un fait de société.”

Voir les résultats de la Mirabal 2024

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