Justice | | 04/04
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Créteil : un policier condamné à 6 mois de prison avec sursis pour violences en cour d’assises

Créteil : un policier condamné à 6 mois de prison avec sursis pour violences en cour d’assises © CD

Un policier a été condamné jeudi à six mois d’emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) pour violences sur un accusé pendant un procès d’assises en mars 2023.

“Le tribunal a estimé qu’il y avait suffisamment d’éléments pour vous déclarer coupable”, et “n’a pas retenu la légitime défense”, a déclaré la présidente lors de l’audience. Le fonctionnaire de police, âgé de 30 ans, a interdiction de faire partie d’une escorte judiciaire pendant deux ans, et devra verser une amende de 800 euros ainsi que 2 300 euros de dommages et intérêts et frais de justice à la victime, un homme de nationalité égyptienne.

L’avocat du policier, Me Jérôme Andrei, s’est dit “déçu” de la décision et a annoncé que son client allait interjeter appel.

Le policier avait été jugé début mars pour violences par personne dépositaire de l’autorité publique sur un homme de nationalité égyptienne, jugé un an plus tôt lors du procès en appel du meurtre de Vanesa Campos, Péruvienne trans de 36 ans tuée par balle en 2018 au bois de Boulogne. Il avait été acquitté. Lors d’une suspension d’audience, ce 17 mars 2023, au cœur de ce procès à l’ambiance tendue, une altercation avait éclaté entre la victime et le policier.

Lors de l’audience en mars dernier, ce dernier a assuré avoir agi en légitime défense face à un prévenu récalcitrant qui l’a blessé au front, tandis que la victime a maintenu que le fonctionnaire l’a violemment frappée après l’avoir agressée verbalement. Pour ces faits, extraordinaires de part le lieu où ils se sont déroulés, le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis à l’encontre du policier.

Le fonctionnaire était également jugé pour “outrage sexiste” envers une collègue, membre de l’escorte policière de l’homme qui a dénoncé ces violences. Le tribunal l’a déclaré coupable de ces faits et l’a condamné à verser plus de 1 000 euros de dommages et intérêts et de frais de justice à sa collègue. “Le tribunal a rappelé une loi d’airain, que le professionnalisme des escortes” judiciaires “est une condition indispensable au bon déroulement des assises”, a réagi l’avocat de la victime, Me Antoine Aussedat, auprès de l’AFP.

“Les violences policières sont inadmissibles en général”, et s’il faut “prendre en compte la dureté du métier” de policier, “les violences policières dans l’enceinte d’un tribunal vis-à-vis de personnes en état de faiblesse, ça n’est pas possible”, a ajouté l’avocat.

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