Une femme juive orthodoxe a déposé la semaine dernière une plainte visant des policiers pour violences à caractère sexiste et antisémite, les accusant de lui avoir arraché sa perruque au commissariat de Créteil.
Elle dit avoir vécu “une humiliation”. Sarah (le prénom a été changé, ndlr), 67 ans, a témoigné auprès du site d’information Mediapart (voir l’article) avoir été victime de violences le 8 juin dernier, après avoir été conduite au commissariat à la suite d’un contrôle routier durant lequel les policiers l’ont accusée d’un refus d’obtempérer.
Menottée à un banc, elle explique avoir perdu connaissance. Quand elle a repris conscience, elle a entendu une policière dire à un de ses collègues “regarde, elle a une perruque sur la tête, enlève-lui”, ce qu’il a fait, selon la plainte qu’elle a déposée le 13 juin auprès de l’IGPN, la “police des polices”, et que l’AFP a consultée lundi. “Pour une femme juive, le retrait de la perruque est une humiliation dans toute sa splendeur. C’est la chose la plus importante pour une femme”, avait-elle déclaré aux enquêteurs de l’Inspection générale de la police nationale.
Cette plainte a été classée sans suite pour “absence d’infraction caractérisée” fin septembre, a indiqué le parquet de Créteil, sollicité par l’AFP. “Aucune suite administrative n’a été donnée à ce dossier par l’IGPN”, a pour sa part réagi la préfecture de police de Paris.
Sarah doit être jugée le 4 mars après avoir refusé une comparution avec reconnaissance préalable de culpabilité, a ajouté le parquet. Son avocat, Me Arié Alimi, a indiqué qu’elle comparaîtrait pour “mise en danger de la vie d’autrui avec risque immédiat de mort” et “dégradation d’un bien public”.
De son côté, après le classement sans suite, Sarah a déposé une nouvelle plainte jeudi dernier pour violences à caractère sexiste et antisémite par personnes dépositaires de l’autorité publique. Cette plainte est avec constitution de partie civile, ce qui devrait entraîner la désignation d’un juge d’instruction.
Contrôle “humiliant”
Selon son avocat, le contrôle routier est survenu alors que la femme rentrait “des courses de shabbat”, le jour de repos dans la religion juive, et qu’elle roulait “normalement”. “Là, des policiers motorisés sortent en trombe d’une station-service“, assure Me Alimi. Sarah, ne les identifiant pas comme policiers dans un premier temps, klaxonne.
“Débute un contrôle un peu humiliant”, poursuit son avocat : paniquée, “elle lâche le frein” et sa voiture fait une marche arrière, faisant tomber une moto de la police sur laquelle “il n’y a personne”. Après une vive discussion avec les policiers, elle est emmenée au commissariat de Créteil.
Sur des images dévoilées par Mediapart et filmées par la caméra piéton d’un policier au commissariat, Sarah, allongée au sol, le ventre découvert, est maintenue par deux policiers hommes et crie.
“Je suis juive, je veux qu’on me rende ma perruque”, dit-elle à plusieurs reprises.
Dans sa plainte, elle indique avoir eu un malaise, auquel les policiers ne croient pas : on entend dans la vidéo une policière lui enjoindre d‘”arrêter la comédie”. On entend aussi les policiers se moquer d’elle à plusieurs reprises, puis la forcer à s’asseoir pour lui rendre sa perruque qu’un fonctionnaire de police finit par lui glisser sous le bras. “Ils se moquent d’elle parce qu’elle est juive, alors qu’elle est dans un état de fragilité extrême”, estime Me Alimi.
Sarah est ensuite prise en charge par les pompiers qui, d’après sa plainte, l’ont conduite aux urgences. Elle quitte l’hôpital une heure après avec son mari, sans avoir été vue par un médecin. C’est son médecin traitant qui l’a examinée le lendemain des faits : dans son certificat consulté par l’AFP, il constate des “contusions et hématomes” et un “état de choc psychologique”.
“Lui retirer (sa perruque) et en faire un jeu est une atteinte à sa dignité”, a réagi Golem, collectif juif de gauche contre l’antisémitisme dont fait partie Me Alimi.
“Les policiers de Créteil connaissent la ville, ils savent qu’il y a une importante communauté juive, donc ils ne peuvent pas ne pas savoir ce que signifie une perruque” pour une femme juive orthodoxe, fustige l’avocat, ajoutant que sa cliente a subi “un traumatisme conséquent”.
Elle ne reconnait pas des motards de la police, ne maîtrise pas son véhicule, hausse le ton face aux policiers et exige un traitement particulier du fait de sa religion. Et après son passage au poste, elle se soustrait à un examen médical “légal” pour s’arranger avec son médecin traitant.
Et pour couronner le tout, son avocat est visiblement parti pour plaider que les policiers auraient dû prendre en compte la religion de sa cliente ! C’est surréaliste…
Merci d’avance au site de nous donner les suites de cette affaire, ne serait-ce que pour vérifier que notre Justice ne passera pas à côté de ce test de neutralité et d’indépendance…
Comme quoi il n’y a pas que les Islamistes ou les Chrétiens intégristes pour emm… le monde. Les religions ne sont que des prétextes identitaires.
“Pour une femme juive, le retrait de la perruque est une humiliation dans toute sa splendeur. C’est la chose la plus importante pour une femme” : cette dame se contente de peu !!!
Cette dame en a fait un peu de trop et même beaucoup.
Elle devrait apprendre à se maitriser, cela lui ferait du bien.
Quelle que soit ses convictions religieuses l’ordre républicain et l’ordre sont à respecter.
Remarque préalable : les auto-écoles devraient davantage faire maitriser la mise du levier de vitesse au point mort, voiture à l’arrêt (pour éviter Nahel, et ici “Sarah”). Mettre au point mort est aussi essentiel dans les freinages d’urgences.
Dans cette affaire, que disent les laïques intransigeants, qui ne supportent pas la vue d’un hidjab (voile, foulard) couvrant les cheveux ?
Le match avocat(s) d’une victime pour plainte de “violence sexiste et antisémite” pas moins, contre patrouille de police et commissariat, s’annonce passionnant.
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