Le guitariste américain Marc Ribot, qui explore sans relâche diverses voies, du post-punk au free jazz en passant par des idiomes plus populaires (folk, blues, afro-cubain…), donnera un aperçu de son art protéiforme au festival Sons d’Hiver, dans le Val-de-Marne.
Né le 21 mai 1954 dans le New Jersey, le presque septuagénaire, toujours inventif et bourré d’énergie, débutera par un concert en solo mardi à Fontenay-sous-Bois, où il revitalisera des chants de lutte et de protestation. Ce répertoire a fait l’objet d’un disque, “Songs of Resistance 1942-2018”, sur lequel Tom Waits entonne une version déglinguée de “Bella Ciao”.
Le lendemain, au Perreux-sur-Marne, il enfilera deux autres costumes : celui de musicien de Ceramic Dog, un groupe qu’il anime depuis vingt ans, et celui de leader du Marc Ribot New Trio, une nouvelle formation.
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“Du post-punk-jazz”, ainsi qualifie-t-il la musique tellurique et virulente de Ceramic Dog. Celle de son New Trio, basée sur l’improvisation, s’ancre dans un free jazz plus classique.
“Je suis toujours demeuré fidèle à l’idée de faire tomber les murs, de casser les règles”, déclare Marc Ribot dans le dernier numéro de Jazz Magazine. “Le jazz est un terme générique qui regroupe des formes de musiques très différentes”.
Depuis qu’il a débarqué à New York en 1978, il s’est forgé une redoutable réputation d’agitateur sur diverses scènes et dans différents milieux.
Outre ce qu’il interprétera lors de la 33e édition de Sons d’Hiver, il est capable de bien d’autres choses, comme d’aborder de manière décalée la musique afro-cubaine dans le groupe Los Cubanos Postizos, ou, plus apaisé, d’apporter la couleur, le lyrisme et la chaleur de son jeu de guitare à des chanteurs pop comme Elvis Costello, Alain Bashung ou Marianne Faithfull.
Marc Ribot appartient, avec John Scofield, Bill Frisell, Pat Metheny et Mike Stern, à une génération de musiciens qui ont apporté un sang neuf à la guitare dite “jazz” à partir des années 1970. Avec en commun cette envie de fouler d’autres platebandes.
Ce qui le distingue, c’est la radicalité de sa musique, son côté organique, son sens du tempo appris à l’école du rythm’n blues, où la recherche de l’émotion, du lyrisme, prime sur la virtuosité.
“Je suis toujours en quête de quelque chose de viscéral. Je veux que ma musique prenne aux tripes, bouscule, bouleverse.”
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