Grève | Val-de-Marne | 06/12/2024
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Débrayage dans les crèches du Val-de-Marne

Débrayage dans les crèches du Val-de-Marne

L’intersyndicale CGT-UGICT-CGT et FSU appelait à un débrayage dans les crèches départementales du Val-de-Marne, ce vendredi 6 décembre à l’heure du déjeuner, dénonçant une “technocratisation” de la direction et un malaise lié au management.

“La CGT, l’UGICT-CGT et la FSU, aux côtés d’une majorité de directions de crèches, alertent et refusent l’inébranlable choix de technocratiser la direction de la petite enfance. Nous observons la création incompréhensible de strates supplémentaires (recrutement de gestionnaires ou de chargé.es de missions) malgré les annonces de gel de poste et de manque de budget. (…) Cela crée une distance, un morcellement de l’informations et casse le collectif de travail qui était auparavant source d’entraide et de solidarité ou encore de partage de savoirs permettant d’innover sans cesse”, déplore l’intersyndicale dans un tract.

“Les niveaux hiérarchiques sont inchangés depuis la dernière réorganisation de la direction (mise en œuvre avant les mesures RH mentionnées). Cette réorganisation a eu pour but, sans création de postes, de consolider l’appui aux établissements procurés par le site central, en remettant en place une organisation habituelle au sein du département. (…) Pour une direction de 1880 postes budgétairement autorisés, les quelques transformations de postes constituent une réorganisation assez légère au regard des enjeux tant de ressources humaines que de qualité d’accueil”, explique pour sa part le vice-président en charge de la petite enfance, Paul Bazin.

Les syndicats regrettent ainsi “la disparition progressive d’une relation de proximité entre les directions de crèche et la direction centrale”. “L’équipe de direction vient d’achever un tour complet de l’ensemble des établissements, en présence des responsables territoriaux”, oppose Paul Bazin, annonçant une nouvelle série de rencontres au premier trimestre 2025.

“Management par la peur”

Surtout, les syndicats dénoncent un “management par la peur, la suppression des temps collectifs évitant ainsi que les agents se parlent, les injonctions contradictoires, l’opacité, le gel des recrutements du personnel support (psychomotricienne, psychologue…)” et estiment que “les pressions exercées sur les responsables de territoires sont insupportables et créent un hyperstress permanent à tous les échelons.”

“La direction de la petite enfance a mis en place, au contraire, un ensemble d’actions visant à développer le travail collectif et les temps de réflexion entre équipes, de manière transversale, ainsi que les groupes d’échanges de pratique professionnelle. Des groupes de travail pluriprofessionnels sont systématiquement organisés pour l’ensemble des sujets phares de la direction (maltraitance, prévention des écrans, communication bienveillante, transmissions, organisation etc.)”, réagit Paul Bazin.

L’élu s’étonne “que des syndicats appellent à faire une grève sur cette journée qui est consacrée au cœur du métier des professionnels de la petite enfance – et boycottent ainsi une possibilité de réflexion collective pour les agents, absolument nécessaire pour garantir la qualité d’accueil, qui avait par ailleurs fait l’objet d’un travail participatif antérieur très important.” Pour les syndicats, au contraire, “c’est un comble qu’une commande de journée pédagogique sur la prévention de la maltraitance soit imposée alors que les professionnel.les des crèches départementales subissent elles et eux-mêmes un management autoritaire.”

La Prestation de service unique (PSU) ne passe pas

Autre grief, la mise en place, “depuis la rentrée dernière, de la Prestation de Service Unique. Imposé par la CAF et appliqué sans aucune réflexion par notre employeur”, estiment les syndicats. “Ce dispositif percute nos missions et nos pratiques professionnelles”, regrette l’intersyndicale. “La PSU est une obligation légale : la CAF, qui est le financeur principal des établissements de la petite enfance, a enjoint le Département de la mettre en place, il y a plus de trois ans, et ce, près de 20 ans après son lancement, et en faisant une condition sine qua non de la poursuite de son financement”, rappelle sur ce point Paul Bazin, notant que seule la ville de Paris bénéficie d’un régime dérogatoire partiel et rappelant que ce mode de financement a été projeté pendant plus de 6 mois avec des établissements volontaires et que la direction accompagne ce changement par de nombreuses actions (groupes de travail, documents, formation…).

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