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Société | | 02/05
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Défense commune, Gaza, agriculture… les lycéens de Fontenay-sous-Bois face à une représentante de l’Union européenne

Défense commune, Gaza, agriculture… les lycéens de Fontenay-sous-Bois face à une représentante de l’Union européenne © F TDL

Faire comprendre le principe de l’Union européenne et de ses enjeux aux jeunes, telle était la mission de Valérie Drezet-Humez, cheffe de Représentation de la Commission européenne en France, en visite au lycée Pablo Picasso de Fontenay-sous-Bois, ce mercredi 24 avril. Dans la classe, des élèves de terminale plutôt réactifs, qui n’ont pas manqué de soulever les sujets les plus sensibles.

Objectif de la représentante : faire comprendre l’Europe aux jeunes afin qu’ils “puissent se déterminer en toute connaissance de cause.” Une tâche ardue. On a beaucoup de problèmes à expliquer l’Europe, il y a beaucoup de fausses informations . L’idée, c’est donc d’échanger avec eux et de revenir aux fondamentaux, de faire de la pédagogie et de donner des exemples concrets pour casser tous les mythes qu’on peut entendre sur l’Europe“, explique la cheffe de représentation.

Au-delà de l’Europe, il s’agit aussi de «faire comprendre l’importance du vote au sein d’une démocratie» même si «ce n’est pas en une heure qu’ils auront toutes les clés, reconnaît Valérie Drezet-Humez. «Mais j’espère que ça leur donne envie de creuser, d’aller chercher et de ne pas juste s’arrêter aux fausses informations qu’ils voient sur les réseaux sociaux.»

Sujets sensibles

Si les élèves ne connaissent pas vraiment le fonctionnement des institutions européennes, ils en comprennent les grands principes et leurs questions abordent rapidement les enjeux politiques.

“L’Europe est-elle indépendante militairement ?“, s’enquiert un lycéen après quelques minutes. En réponse, la représentante insiste sur l’importance de l’OTAN* (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord qui réunit 29 pays du continent européen, les États-Unis, le Canada et la Turquie pour coopérer et s’entraider en matière de défense). “On est dépendants de l’OTAN ? Est-ce qu’il y a un projet d’armée européenne ? rétorque l’élève, illico.

“Opposer le bien commun à 27 et la souveraineté (notamment alimentaire) n’est-il pas caricatural ?” demande un élève aux longs cheveux. Cette fois, la réponse passe par la Politique Agricole Commune (PAC), mise en place par l’Union européenne dès 1962 pour soutenir les agriculteurs et maintenir des prix abordables aux populations.

“On vote pour des listes, mais qu’est-ce qu’une liste ?”, “Pourquoi, pour qui voter ?” questionnent d’autres, pragmatiques. La classe s’anime, même si certains restent en dehors de la discussion, comme cet élève endormi au premier rang, qui ronfle légèrement.

Gaza : le sujet incontournable

Au dernier rang, un élève lève la main pour la première fois et demande : “qui sont nos alliés et nos ennemis ?” Réponse concernant les alliés : les états respectueux des droits de l’Homme. “Mais Israël ne respecte pas les droits de l’Homme ?” réagit-il au quart de tour. De quoi réveiller l’ambiance. “Y-a-t’il un projet de sanctions envers Israël, comme ce qui a été fait avec la Russie ?” reprend-t-il. Des sanctions similaires à celles infligées à Moscou ne sont pas envisagées, commence à répondre la représentante. L’élève l’interrompt : “Il y a 34 mille morts et toujours pas de sanctions ?” Dans la classe, ses camarades semblent partager sa réaction. Cette fois, c’est une professeure du lycée qui réagit. “Il ne faut pas confondre l’Union européenne et les Nations Unies”, clarifie-t-elle, avant d’inviter à pas oublier les attentats du 7 octobre 2023 perpétrés par le Hamas en Israël, et de pointer que la situation en Ukraine ne peut pas être comparée avec celle à Gaza.

Besoin de concret

Face aux élèves, la représente de la Commission tente aussi de «montrer que l’Europe est quelque chose de très quotidien et concret qui permet de soutenir les projets personnels et professionnels des jeunes.» Et d’évoquer le programme Erasmus + pour aller étudier dans un autre pays d’Europe, ou le passe Interrail pour voyager.

À l’issue de l’intervention, Benoît reste toutefois circonspect. “Ils prennent des directives, mais je n’en vois pas l’effet“, indique-t-il. “Oui, on ne voit pas vraiment l’effet que ça a sur nous, il faudrait avoir les informations sur les projets que l’Union finance par exemple“, abonde Thomas. “On imagine qu’il y a des financements, mais, justement, on n’entend pas tellement parler que tel ou tel projet est financé par l’Europe.” Erasmus ? “On connaissait mais ça ne nous intéresse pas trop, il faut voir dans les années à venir», commente Thomas.

Pour approfondir, Valérie Drezet-Humez invite « tous les jeunes à aller voir le portail européen de la jeunesse qui leur montre l’ensemble de ces opportunités.» Les élèves, eux, n’avaient jamais entendu parler de ce portail. Iront-ils ?

« Si on avait le droit de vote (au moment des élections européennes du 9 juin) on en parlerait surement plus avec nos parents, mais comme je sais que je ne vais pas voter ce n’est pas le cas », témoigne Benoît.

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