Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, s’est rendu ce mardi 12 novembre au fort de Vincennes, qui abritera la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) d’ici à 2031.
Un projet “extraordinaire”, notamment par son budget (1,3 milliard d’euros) a salué le ministre. Le Fort de Vincennes, situé entre le bois et le château, en dehors du centre de la capitale, a été désigné officiellement en 2021.
En présence d’élus et de membres actuels et anciens de la “boîte”, Sébastien Lecornu a salué un projet “extraordinaire par sa masse, son ampleur, le budget engagé et l’exemplarité de la construction”.
“Quiconque ne connaît pas Mortier (le siège actuel, dans l’est de Paris) ne comprend pas ce que l’on fait ici”, a-t-il expliqué, évoquant les quelque “40 bâtiments de part et d’autres du boulevard Mortier”, impossibles à réformer en raison de leur vétusté et de leur exigüité.
La caserne actuelle, brièvement devenue prison pendant la Deuxième Guerre mondiale, avait abrité dès 1946 le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE), devenu DGSE. Les locaux ont connu la guerre froide, la décolonisation, la chute du Mur, l’émergence de la Chine comme puissance mondiale, la guerre en Ukraine.
Le futur siège s’inscrira dans la topographie du Fort de Vincennes, dans la prolongation du château, avec des bâtiments modernes conçus pour s’inscrire dans l’existant, autour d’espaces verts et avec une vaste et solennelle place d’armes dans l’axe du site.
6 000 postes de travail
Il occupera une surface de 20 hectares, pour 130 000 mètres carrés de plancher et 6 000 postes de travail.
En 2021, le ministère avait indiqué que la DGSE déménagerait en 2028. L’entreprise en charge des travaux, Vinci Construction, est désormais engagée sur une livraison en 2030 pour une “mise en service opérationnelle en 2031”.
Le ministre a cependant récusé tout retard. “J’entends bien que le calendrier soit tenu”, a-t-il d’ailleurs indiqué, répétant plusieurs fois son message aux responsables de Vinci présents sur le site.
“Depuis 2017, la DGSE a augmenté ses effectifs de plus de 1 000 agents. Dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM), c’est à nouveau 700 recrutements qu’elle opèrera d’ici 2030”, a rappelé aux journalistes le directeur général du service, Nicolas Lerner.
Après des décennies de dédain ou d’indifférence du politique à son endroit, le renseignement a été reconnu comme fonction stratégique par le Livre blanc sur la défense de 2008, puis érigé en priorité nationale en 2017.
La tendance pourrait se poursuivre. À titre de comparaison, les services britanniques comptent environ deux fois plus d’agents que leurs homologues français.
La DGSE entame un nouveau chapitre de son histoire.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) November 12, 2024
Les effectifs de notre service extérieur ont été multipliés par quatre au cours des 70 dernières années.
Ils augmenteront encore dans les années à venir, comme prévu en loi de programmation militaire.
Au Fort-Neuf de… pic.twitter.com/ymE7f1ouMp
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