Les quatre députés Renaissance de Paris ont déposé une proposition de loi visant à réformer le scrutin municipal à Paris, Lyon et Marseille, avec l’espoir qu’elle puisse être adoptée d’ici le mois d’avril, pour pouvoir s’appliquer en 2026, a affirmé mercredi l’un d’eux à l’AFP.
La proposition de loi présentée par Sylvain Maillard, David Amiel, Olivia Grégoire et Jean Laussucq entend permettre aux électeurs de Paris, Lyon et Marseille d’élire leur maire sur un scrutin de liste au suffrage universel direct.
En vertu de la loi PLM du 31 décembre 1982, les élections municipales à Paris, Lyon et Marseille se déroulent par arrondissements ou par secteurs, et non à l’échelle de la ville.
“Ce mode de scrutin spécifique est susceptible de conduire à une anomalie démocratique, en ce qu’un maire peut être élu avec le soutien d’une minorité de voix”, souligne l’exposé des motifs de la proposition de loi.
La proposition de M. Maillard et de ses collègues est “d’instituer deux scrutins simultanés: l’un pour désigner les conseillers de Paris ou les conseillers municipaux de Lyon et Marseille, l’autre pour élire les membres des conseils d’arrondissement“, avec une entrée en vigueur en 2026, pour les prochaines élections municipales.
Cela suppose une adoption définitive au plus tard en avril, un calendrier très serré qui nécessite, pour être tenu, le soutien du gouvernement, a souligné auprès de l’AFP M. Maillard.
La proposition de loi a d’ores et déjà trouvé des opposants au sein-même de la macronie. Directeur de cabinet du président de la région Sud Renaud Muselier, Romain Simmarano a publié lundi un communiqué dénonçant une “tentative de tripatouillage parisien à moins d’un an de la campagne”.
“Message aux Parisiens qui prétendent décider du destin des Marseillais: concentrez-vous sur votre ville. Notre collectif s’oppose à cette tentative de tripatouillage précipité, à un moment aussi sensible“, a-t-il écrit au nom du collectif “Une génération pour Marseille”.
“Renaud Muselier a toujours été contre” une réforme du scrutin marseillais, a balayé M. Maillard, soulignant que les maires d’arrondissement de Lyon et Marseille souhaitent “les mêmes compétences” que ceux de Paris, et que l’article 5 de la proposition de loi fait un pas en direction d’une évolution de leurs compétences.
Cet article prévoit la remise d’un rapport évaluant les “possibles transferts de compétences de la mairie centrale vers les mairies d’arrondissement” au sein des trois villes.
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