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Val-de-Marne | 02/07
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Deux collégiennes du Val-de-Marne remportent le concours régional d’éloquence de l’association Justice et ville

Deux collégiennes du Val-de-Marne remportent le concours régional d’éloquence de l’association Justice et ville

Deux collégiennes du Val-de-Marne ont remporté le concours d’éloquence organisé par l’association Justice et Ville. La finale régionale, disputée entre l’Essonne et le Val-de-Marne, s’est déroulée à la Cour d’appel de Paris le jeudi 20 juin, sur la thématique du consentement avec deux affaires complexes.

« Punir, encore punir et toujours punir même quand il n’y a plus rien à punir, où est la logique ? » La longue robe noire se lève, façon d’appuyer la plaidoirie. Les amples manches virevoltent dans des gestes savamment étudiés, tandis que les baskets arpentent le parquet. Si le visage est juvénile, l’attitude est celle d’une avocate bien rodée : énumération d’articles du code civil et de faits historiques, paroles fortes, adressées au juré, citation de Voltaire ou encore d’Epicure… Ce jeudi 20 juin, dans la première chambre de la Cour d’appel de Paris, derrière le thème du consentement, c’est l’éloquence qui est jugée. À la barre, 8 collégiennes du Val-de-Marne et de l’Essonne, disputent la finale interdépartementale d’un concours préparé depuis plusieurs mois. Face à elles, un jury composé de plusieurs professionnels de justice : présidents de tribunaux judiciaires, bâtonniers, directrice de Greffe… Le jury est présidé par Eric Bienko Vel Bienek, président du tribunal judiciaire de Créteil et Président du Conseil départemental de l’accès au droit du Val-de-Marne.

Favoriser l’expression, mettre en réseau et rendre accessible les métiers de la justice

Au total, 8 établissements du 91 et 94, situés en Rep+ (zones d’éducation très prioritaires), participent au concours d’éloquence organisé par l’association Justice et Ville, qui vise à favoriser le développement d’une conscience citoyenne par une meilleure connaissance du droit et du fonctionnement de l’institution judiciaire. 200 élèves environ ont participé au projet. « L’objectif du concours est multiple : donner aux jeunes les moyens de s’exprimer, leur apprendre les métiers du droit, créer un apport de connaissance dont ils ne pourraient bénéficier autrement et, enfin, favoriser la mise en réseau avec les professionnels » explique Hugo Demenois, directeur de l’association.

Les élèves investis dans le projet ont bénéficié de l’accompagnement de juristes pour le vocabulaire juridique et d’avocats, pour la posture, au cours de plusieurs séances étalées sur l’année scolaire. « Il y a une première séance de sensibilisation, qui permet également de déterminer les groupes. Les séances suivantes sont dédiées au travail des textes rédigés par les élèves eux-mêmes. Nous apportons simplement des indications. Deux séances sont également prévues pour travailler l’oralité », poursuit le directeur. La dernière séance permet d’élire deux représentants de chaque classe pour participer à la finale départementale, qui s’est tenue pour le Val-de-Marne au tribunal de Créteil.

Chaque année, la thématique concerne un sujet de société, pour « susciter la réflexion » indique Hugo Demenois. L’an passé, l’environnement, cette année, le consentement. Pour cette finale inter-départementale, deux affaires ont été étudiées : celle du Médiator et celle de l’utilisation des données personnelles des salariés d’Ikea. Des affaires complexes qui ont valu « quelques nuits blanches » à Anya Ghaoui, l’une des gagnantes du concours. « j’ai la bouche aussi sèche qu’un désert, mais c’est un immense honneur de se trouver dans cette salle », confie-t-elle.

Mettre en forme la gestuelle, placer la voix ou encore rendre l’argumentaire plus vivant

Pour cette finale, l’élève de troisième au collège Roland Garros de Villeneuve Saint-George a endossé le rôle de procureure, le métier qu’elle souhaite exercer. Pour la préparation, elle a été accompagnée par Chloé Clair, avocate à la défense des mineurs dans le Val-de-Marne. « Les deux affaires n’étaient pas simples, nous avons travaillé pour mettre en forme la gestuelle, placer la voix ou encore rendre l’argumentaire plus vivant. Anya est une très bonne élève. J’espère l’avoir confortée dans son choix professionnel »., témoigne l’avocate. En passant près de la collégienne, un membre du jury, lui glisse : « je vous invite à côté de moi au Parquet, vous avez toutes les compétences ». Sourire de la jeune fille. Mission accomplie pour Justice et Ville.

Entourées de l’ensemble des lauréates et du jury, les gagnantes posent avec leurs récompenses : un chèque de 120 euros, puis les robes noires sont retirées. « Il fait chaud en-dessous » rigole Manon Lauvaud. La collégienne, élève en quatrième, est la seconde gagnante du concours « Je suis fière de moi ! Je dois avouer que par moment j’ai eu envie de tout lâcher, c’était dur – souffle-t-elle, mais j’ai déjà envie de recommencer ».  Plus tard, elle aimerait être juge pour enfant. À ses côtés, son père, fier de l’investissement de sa fille : « c’est tout ce qui compte. Si elle fait ça dans n’importe quoi, ça ira ! »

« On se construit parce qu’on investit, même sans réussite. Ce n’est pas rien de requérir et de plaider devant des gens de justice », encourage pour sa part le président du jury, Eric Bienko Vel Bienek, à l’intention des perdantes, soulignant le « niveau remarquable des plaidoiries, compte tenu de l’âge des candidates. »

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