Les réparations des vacances n’ont pas convaincu le personnel du lycée de Cachan. Ce mardi, 120 des 300 adultes travaillant dans l’établissement ont exercé leur droit de retrait, pointant de nombreux problèmes de bâti. Un mouvement reconduit ce mercredi.
Ce mardi, les 2 500 élèves du lycée de Cachan n’ont pas eu classe et nul ne sait quand les cours reprendront. “Il y a 17 ans que j’exerce dans cet établissement et il y a toujours eu des problèmes. Avec le temps, ils s’aggravent. Nous les avons prévenus que nous pourrions agir pour exprimer notre ras-le-bol“, explique Diego Pineau, professeur de lettre et d’histoire géo en voie professionnelle, et délégué syndical CGT. Or, ce lundi, rien ou presque n’avait changé aux yeux des professeurs.
C’est dans ce contexte que près de 120 enseignants, assistants d’éducation et personnels de ce lycée ont exercé leur droit de retrait. “Par le passé, nous avions fait des débrayages, mais jamais une mobilisation n’avait autant été suivie“, poursuit le syndicaliste. Au total, le lycée compte 300 personnels.
La liste des griefs s’allonge. À commencer par le froid. Mal isolées ou équipées de fenêtres qui ne se ferment pas convenablement, certaines salles de classes affichent une température très inférieure aux 19 degrés requis. Sans compter l’humidité. La pluie s’infiltre dans les toitures et a engendré des cloques jusqu’à faire détruire des dalles de plafond, citent les enseignants. Ces derniers ont aussi des doutes sur la présence d’amiante. Dans la série noire, élèves et personnels évoquent aussi les rats qui ont élu domicile dans l’établissement. Sur le plan des enseignements, les profs font état de placards obsolètes pour la conservation des matériaux chimiques nécessaires aux classes de biologie. Certains équipements sont par ailleurs défectueux, comme les prises électriques et les lignes téléphoniques, font encore valoir les personnels.
“La crainte si la situation perdure est que cela joue sur l’attractivité du lycée. Des collègues commencent à venir travailler à reculons“, s’inquiète Diego Pineau.
Le Conseil régional, en charge des lycées, a pourtant livré des chantiers de réhabilitation l’année dernière. “Dans les bâtiments Vinci ou Eiffel, il pleut à l’intérieur, car ils n’ont pas repris la toiture, ni les façades. Maintenant, ils parlent d’une rénovation à l’horizon 2026“, explique l’enseignant derrière lequel se mobilise une intersyndicale et la FCPE.
De son côté, Hélène de Comarmond, maire PS de Cachan, et son groupe au conseil régional, ont alerté Valérie Pécresse sur la dégradation des locaux et renouvelé leurs demandes d’action. La maire de la ville s’est rendue sur place ce mardi pour apporter son soutien aux personnels. Dominique Lanoë, adjoint LFI à l’enseignement et le conseiller régional insoumis Vianney Orjebin étaient également présents. Le groupe communiste s’est également indigné de la situation. Enfin, la députée Génération.s Sophie Taillé-Polian s’est aussi jointe à la mobilisation.
Le Conseil régional détaille les opérations de réfection menées et à venir pour remédier aux problèmes
Sollicité par 94 Citoyens, le Conseil régional rappelle la vétusté historique de l’établissement, né d’une fusion entre les lycées Maximilien Sorre et Gustave Eiffel à la rentrée 2017, et liste les opérations réalisées par la région pour y remédier.
“La Région a porté une 1re opération (coût total : 15 M€), livrée en février 2023, qui a permis de partitionner le bâtiment Léonard de Vinci avec le CFA de l’AFORP (métiers de l’industrie) :
- Pour distribuer les surfaces du bâtiment entre le lycée et le CFA de l’AFORP,
- Rendre indépendants du point de vue des accès, de l’organisation spatiale et des règles de sécurité incendie les 2 entités,
- Adapter les locaux existants aux besoins des locaux des pôles d’enseignements précités,
- Mettre les locaux en conformité avec les réglementations ERP et PMR (accessibilité).
Une 2de opération de rénovation globale prévue au PPI portera sur l’extension du bâtiment Sorre, la destruction du bâtiment Eiffel et la création d’une salle polyvalente autonome.
Le calendrier prévisionnel des travaux prévoit un démarrage du chantier en 2026, pour une livraison échelonnée en trois phases (coût estimé : 85M€)“, explique la région.
La région indique par ailleurs être venue constater les défaillances en cours ce lundi 27 février, et liste le constat et les réponses prévues. Voir ci-dessous :
- Problèmes d’étanchéité des locaux (fuites)
Toiture du bâtiment Vinci : un budget total sera soumis au vote de la CP au second trimestre pour un montant de 450 000€ qui permettra de réaliser les travaux en 2 phases. Ces travaux consistent à un rechapage de la toiture permettant ainsi de limiter les infiltrations dans l’attente de la rénovation globale du lycée prévue au PPI. Ces travaux de rechapage seront réalisés au plus tard cet été 2024.
Pour le bâtiment Eiffel des interventions ponctuelles seront réalisées.
- Des faux plafonds menaçant de s’effondrer
Les dalles de faux plafonds gorgées d’eau ont été retirées par les agents du lycée. Ces derniers procèdent au remplacement des faux-plafonds au fur dès que nécessaire.
- Fenêtres défectueuses
La Région a été sollicitée début février à ce sujet. Le lycée doit transmettre à la Région une liste exhaustive des fenêtres concernées pour faire intervenir le titulaire du marché accord-cadre Région du lot menuiseries extérieures et qu’il soit procédé à leur remplacement.
- Présence de rats
Il s’agit d’un sujet qui est à traiter par le lycée en lien avec la mairie pour éradiquer leur présence. Toutefois pour la partie fragilisée d’un mur par les rongeurs, la Région va faire procéder à une reprise de ce mur.
- Problèmes récurrents sur le réseau téléphonique
C’est un sujet porté par le lycée : en cours de résolution en lien avec la mairie.
- Difficultés de chauffage
30 convecteurs à bain d’huile (radiateurs d’appoint ) seront livrés jeudi 29 au lycée.
Mis à jour avec d’autres soutiens politiques
Bonjour,
Parmi les élu.e.s présents en soutien, seuls deux ne sont curieusement pas cités : celui en écharpe, qui n’est autre que le Conseiller régional LFI Vianney Orjebin, et M. Dominique Lanoë, maire adjoint LFI de Cachan pourtant en gros plan sur votre photo. Un simple oubli, je n’en doute pas.
Complément d’info : l’élu en écharpe tricolore sur la photo, c’est Vianney Orjebin, président du groupe LFI-A au conseil régional. Curieux de citer les autres élu.e.s qui se mobilisent en soutien et pas les insoumis.es…
Curieux d’écrire en écriture inclusive. ORJEBIN n’est pas conseiller régional du 94, il est parachuté dans le 92;
mais je croyais qu’un conseiller régional était apte à aller sur tous les terrains de la région, non? Je crois que pour les députés c’est pareil, ils peuvent sortir de leur département et intervenir ou ils le désirent. A l’inverse, visiblement des élus qui auraient du etre là ne l’était pas, c’est peut etre cela le plus choquant…
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