Objectif : aucun élève dans l’établissement. Pour marquer leur rejet de la réforme du collège avec la mise en place de groupes de niveaux, enseignants, personnel et parents d’élèves multiplient des opérations “collège désert”.
Réunis ce mardi matin devant le collège Dorval à Orly, des enseignants ont accroché aux grilles des pancartes pour dénoncer leurs conditions de travail et l’état du bâtiment. “Nos agents à bout de souffle pour maintenir Dorval à flot”, “583 élèves et un CPE = danger vie scolaire dégradée”. D’autres messages font directement référence à la réforme du collège. “Non au choc des savoirs, oui au choc des moyens, non au tri scolaire ou à l’inclusivité”. De nombreux élèves ne se sont pas rendus en cours même si l’établissement est resté ouvert. “Pourtant, il n’y a personne à l’intérieur pour surveiller les jeunes”, regrette un enseignant auprès de 94 citoyens, indiquant que 28 professeurs étaient absents et seulement 6 présents.
Au collège Jean Moulin de La Queue en Brie, les enseignants et les deux associations de parents d’élèves (FCPE et ACIPE) ont organisé également ce matin une opération “collège mort” préparée dès la semaine dernière, contre les groupes de niveaux. “Les professeurs de français et de mathématiques ne pourront plus être professeurs principaux, car ils n’auront plus de classe entière, ne pourront plus mener de projets interdisciplinaires (projets pouvant être présentés à l’oral du brevet), de sorties (comme collège au cinéma ou la Comédie Française), de voyages… Sans moyens supplémentaires, dès la rentrée 2025, ce seront les demi-groupes en sciences qui seront menacés puis en langues vivantes et en histoire-géographie pour les classes de 3ème”, estiment les associations de parents d’élèves.
Ce soir à Ivry-sur-Seine, la FCPE, la CGT et Sud Éducation organisent une nuit de l’Éducation dès 18 heures au collège Henri Wallon, avec occupation des locaux à la fermeture de l’établissement, animations et réunions devant le collège en présence de parents, d’enseignants et d’élus.
Dans le sud du Département, des enseignants de Villeneuve-Saint-Georges et de Valenton organisent ce mardi après-midi à 17 heures à la salle Malraux à Villeneuve-Saint-Georges une réunion pour donner leur point de vue sur la réforme, et appeler les parents à garder leurs enfants chez eux le lendemain. À Arcueil, c’est ce jeudi que la FCPE locale appelle à une journée sans élèves dans les écoles et les collèges de la ville, ponctuée par une manifestation du RER Laplace jusqu’à la mairie à partir de 17 heures.
“La clé pour la réussite de ce type d’action, c’est de communiquer plusieurs jours en avance pour ne pas prendre les parents en défaut et qu’ils puissent s’organiser. Une fois que l’on explique ce qui se prépare avec ces groupes de niveau, ils deviennent très réceptifs”, indique Mouna Goubet, mère d’élève au collège André Schweitzer, qui menait une opération de ce type jeudi dernier. Selon les organisateurs locaux, 530 élèves étaient décomptés absents sur un effectif total de 663 élèves. Le même jour, une opération collège désert était aussi organisée au collège Joliot-Curie de Fontenay-sous-Bois couplée d’une grève des enseignants.
Alors qu’une grève nationale est menée aujourd’hui, une manifestation partira ce mardi après-midi du jardin du Luxembourg, en direction du ministère de l’Éducation nationale.
Les collèges en première ligne
Selon le ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, il y avait ce mardi matin 4,73 % de grévistes dans le 1ᵉʳ degré et 9,26 % dans le second degré. Par ailleurs, 14,94 % des collèges participent au mouvement social contre 4,73 % des écoles, 3,97 % des lycées professionnels et 2,19 % des lycées généraux et technologiques. Des chiffres qui témoignent de la mobilisation contre la réforme du choc des savoirs.
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