Publicité
Publicité : SALON EFFERVESCENCE
Education | Val-de-Marne | 25/03
Réagir Par

Éducation en Val-de-Marne : mobilisation pour le “choc des moyens”, contre le “choc des savoirs”

Éducation en Val-de-Marne : mobilisation pour le “choc des moyens”, contre le “choc des savoirs” © Emilie NOEL

Ce mardi 26 mars, les syndicats d’enseignants appellent à une nouvelle journée de grève pour réclamer des moyens supplémentaires et contre la réforme du choc des savoirs. Absences non remplacées, défaillance de l’accompagnement des élèves handicapés nourrissent la contestation en Val-de-Marne. Mercredi 13 mars, une manifestation avait mobilisé devant le rectorat de Créteil.

La grève massive observée par l’intersyndicale FSU, CGT, SUD et CNT en Seine-Saint-Denis, réclamant un plan d’urgence pour l’école donne de l’élan aux enseignants et parents d’élèves du Val-de-Marne. Le 94 compte bien se faire entendre, aussi

Lire : Nouveau rassemblement réclamant un plan d’urgence pour l’école en Seine-Saint-Denis

Dans ce contexte, les initiatives se multiplient partout sur le territoire. La réforme du collège, dite du “choc des savoirs” et sa mesure phare des groupes de niveaux en math et français, en passe de devenir des groupes de besoins, focalise les critiques. La semaine dernière, une opération “collège désert” a été menée au collège Karl Marx de Villejuif et un rassemblement d’opposants à la réforme a été organisé devant le collège Samuel Paty à Valenton. Des réunions publiques se tiennent ce lundi sur le sujet, comme à Arcueil où la FCPE et la Snes FSU du collège Dulcie September propose un décryptage dès 18h30 à la maison de la Bièvre. Ou encore à Orly, salle Marco Polo. Ce mardi, jour de grève nationale, une assemblée générale départementale est organisée à 14 heures à la Maison des syndicats de Créteil, avant la participation au cortège parisien. L’intersyndicale est formée de FO (Snudi et Snfolc), FSU (SNUipp et Snes), CGT Educ’action, Sud Education.

Dans le Val-de-Marne, la grève du 1ᵉʳ février a été fortement suivie dans les écoles, le 19 mars dernier, ce sont 200 professeurs des collèges, lycées et écoles qui se sont réunis en AG départementale d’abord puis en manifestation à Paris“, signale le syndicat SNUipp-FSU 94 qui appelle à la poursuite du mouvement.

Ce mercredi 13 mars, devant le rectorat de Créteil, une trentaine d’enseignants et de parents d’élèves s’étaient aussi rassemblés devant l’académie de Créteil. Pour témoigner de leur colère, ces derniers avaient jeté une myriade de manuels scolaires au sol et accolé des pancartes aux marches de l’escalier. Les slogans : “Ces bouquins vont au placard avec le choc des savoirs”, “Du fric pour l’école publique”.

“tri social”

“ Les groupes de niveau ne fonctionnent pas. Si l’on met tous les élèves en difficulté dans la même classe, leur niveau ne pourra pas être relevé”, fustige ainsi Arnaud Delpech, co-secrétaire départemental du syndicat d’enseignants SNES-FSU 94. Avec les 36 collèges classés en réseau d’éducation prioritaire dans le Val-de-Marne, les syndicats d’enseignants dénoncent un “projet irréaliste” pour les élèves rencontrant des difficultés sociales et scolaires. “Cette mesure va aboutir à un tri social. Les élèves des quartiers populaires vont se retrouver automatiquement défavorisés”, s’inquiète Perrine de Araujo, secrétaire générale de la CGT Educ 94, en pointant du doigt la décision rendant obligatoire l’obtention du brevet pour le passage au lycée. 

“une modernisation du bonnet d’âne”

Du côté des parents d’élèves, c’est la santé mentale de leurs enfants qui est au centre de leurs préoccupations. “Ça ouvre la porte à une nouvelle forme de violence, semblable à une modernisation du bonnet d’âne”, affirme Nassira Kouki, conseillère administrative du Fédération des conseils de parents d’élèves du département. “Les élèves les plus faibles seront forcément stigmatisés, ce qui peut conduire au harcèlement par d’autres élèves. (…) Cela va générer un manque de confiance en soi chez l’enfant, pouvant même aller jusqu’au sentiment d’échec”, se soucie Nathalie Barré, membre du Collectif Parents 94.

Un manque de moyens

Les manifestants dénoncent par ailleurs une suppression de postes d’AED (Assistant d’éducation) et d’AESH (Assistant pour élèves en situation de handicap), alors que ces postes jouent un “rôle clé dans la lutte contre le harcèlement scolaire”, regrette la secrétaire générale de la CGT Educ 94. 

“Le gouvernement souhaite faire une réforme dans une profession déjà en souffrance”, critique une mère de famille en pointant du doigt les cours non remplacés et le manque d’effectifs qui pèsent sur la profession. “Mon fils n’ira pas au collège à Villejuif” ajoute-t-elle.

“Rien que pour le Val-de-Marne, on aurait besoin de 500 enseignants supplémentaires, ce qui est poposé à l’échelle nationale n’est donc pas suffisant”, estime le co-secrétaire général.

Afin d’améliorer le niveau, les professeurs plaident pour une réduction du nombre d’élèves par classe. “On souhaite diminuer les classes d’élèves à 20”, insiste une enseignante de mathématiques du lycée Léon Blum (Créteil). “L’école est là pour donner un avenir et offir le choix à tous les enfants, peu importe le niveau social”, ajoute son collègue.

200 jours d’absence comptabilisés à l’école Makarenko d’Ivry

Cette semaine, plusieurs écoles sont mobilisées pour dénoncer des non-remplacements. C’est le cas à Ivry-sur-Seine où les parents d’élèves RPE de la maternelle Makarenko comptabilisent 200 jours d’absences et une organisation de l’enseignement très dégradée. Ils ont décidé d’occuper le hall de l’école toute la semaine. L’inspection académique les a reçus, mais n’a pas répondu au problème chronique, estiment les parents. Ce vendredi à Orly, une trentaine de parents des écoles élémentaires d’Orly Joliot-Curie et Romain Rolland B se sont pour leur part rendus au bureau de l’inspecteur académique du secteur pour relever des problèmes similaires.

Manifs locales pour les AESH

Des mobilisations locales liées aux pénuries d’assistants d’éducation pour les élèves en situation de handicap (AESH) se tiennent également, comme à Villejuif, où les parents d’élèves de l’école élémentaire des Hautes Bruyères ont manifesté pour en obtenir 4. Dans la même ville, à l’école Henri Wallon, les parents d’élèves se mobilisent pour demander le remplacement d’un coordinateur d’Ulis absent depuis janvier.

Opération “établissements déserts” ce jeudi

Le collectif Parents de Villejuif qui regroupe les associations de parents d’élèves des écoles, collèges et lycées de la ville, appelle à une journée établissements scolaires déserts ce jeudi, avec un rassemblement devant la mairie à 18 heures, puis un cortège jusqu’au bureau local de l’Éducation nationale. “Ce dont nos enfants ont besoin, ce sont des moyens pour l’éducation nationale, plus de professeurs, moins d’élèves par classe, pas de groupes de niveaux qui cachent leur nom [mais d’] un choc des moyens et la défense de l’école de la République“, motive le collectif.

Rédaction : Émilie Noël et Florent Bascoul

Abonnez-vous pour pouvoir télécharger l'article au format PDF. Déjà abonné ? Cliquez ici.
Aucun commentaire

    N'envoyez que des photos que vous avez prises vous-même, ou libres de tout droit. Les photos sont publiées sous votre responsabilité.

    Ajouter une photo
    Ajouter une photo

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

    Vous chargez l'article suivant