Une greffière du tribunal d’Evry a été condamnée jeudi par le tribunal correctionnel de Créteil à dix-huit mois d’interdiction d’exercer son métier pour avoir révélé à une amie que cette dernière et son petit ami étaient sur écoute dans un dossier de stupéfiants.
La jeune femme de 26 ans a été condamnée pour “révélation d’information sur une enquête pour crime ou délit à une personne susceptible d’y être impliquée”.
En poste depuis octobre au service du juge des libertés et de la détention d’Évry, la jeune femme de 26 ans avait alerté en janvier une amie proche qu’elle et son petit ami étaient sur écoute.
Cette dernière avait alors informé au téléphone son compagnon, soupçonné d’être un acteur important du trafic de drogues à Évry, ce qui avait permis aux enquêteurs de détecter la fuite.
Du sabotage de l’action de la police et de la justice
“J’ai eu peur que mon amie soit mise en cause dans quelque chose qui la concerne pas”, a expliqué la greffière durant l’audience pour expliquer son action, qu’elle a dit avoir immédiatement regrettée.
“Ce message, c’est du sabotage de l’action de la police et de la justice”, a argué la procureure, qui réclamait dix-huit mois de prison avec sursis et l’interdiction d’exercer la fonction de greffier pour deux ans.
“Le problème, c’est que ses fonctions l’obligent, nous obligent tous”, a-t-elle ajouté.
L’avocat de la jeune fille, Me Saïd Harir, a pour sa part rappelé que les deux suspects, le compagnon de l’amie et son frère, ont déjà été condamnés et que l’enquête avait pu être menée à bien.
Selon lui, la formation de greffier, que la prévenue a suivi en grande partie à distance en raison des confinements liés au Covid-19, n’incluent que quatre heures de cours de déontologie.
“Je suis persuadé qu’on ne lui a pas dit qu’il y a un intérêt général qui prend le pas sur les intérêts privés” avant cette audience, a-t-il plaidé.
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