Les ossements d’un enfant de cinq ans ont été retrouvés dans leur jardin à Pantin : la mère et son ex-mari, qui s’accusent mutuellement du meurtre du garçon il y a vingt ans, ont été mis en examen et écroués.
Cette affaire singulière débute en janvier 2021 lorsque la mère, alors âgée de 52 ans, se présente au commissariat de cette commune de Seine-Saint-Denis et porte plainte contre son mari pour menaces de mort à l’annonce de son intention de divorcer, a détaillé vendredi le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, dans un communiqué.
En déposant plainte, elle accuse son époux d’avoir, en 2004, tué son fils de cinq ans, né à l’étranger d’une précédente union. Elle avait amené son garçon en France depuis le Togo, selon une source policière.
Il s’appelait Virgile
D’après une autre source policière, évoquant la plainte initiale de 2021, ce garçon se prénomme Virgile.
Une enquête préliminaire est alors ouverte pour tenter de déterminer l’existence de cet enfant fantôme et de retrouver un éventuel cadavre.
Le couple a fait venir l’enfant en France en 2001 mais les investigations auprès des services sociaux et de l’Education nationale ne donnent rien. L’aide sociale à l’enfance, qui avait suivi la famille entre 2004 et 2014, “n’avait jamais rencontré cet enfant,” a indiqué le procureur, qui a précisé que l’enfant ne figurait pas sur le livret de famille.
Les recherches “auprès des ambassades des pays dans lesquels aurait pu naître et vivre (le garçon) les premières années de sa vies demeuraient vaines”, ajoute Eric Mathais. Seule preuve de son existence en France: un acte de reconnaissance de cet enfant, dressé à la mairie de Pantin en novembre 2000.
Enterré dans le jardin
Tout au long de l’enquête, de nombreuses auditions de l’entourage de la famille ont été effectuées, selon le procureur. Fin août 2023, une information judiciaire, confiée à un juge d’instruction de Bobigny, a donc été ouverte contre X du chef de meurtre sur mineur de moins de 15 ans.
Cinq mois après, l’homme de 65 ans et la femme de 54 ans ont été arrêtés mardi et placés en garde à vue à la sûreté territoriale, chargée de l’enquête depuis 2021. C’est au cours de son audition que le beau-père a avoué aux enquêteurs le lieu où se trouvait le corps de l’enfant. À l’endroit indiqué, dans le jardin du pavillon, les enquêteurs ont découvert mercredi soir de premiers ossements. Un médecin légiste a confirmé “qu’il s’agissait bien d’ossements d’un enfant susceptibles de correspondre à la tranche d’âge de la victime”, a précisé Eric Mathais.
Des expertises doivent désormais essayer de déterminer les circonstances du décès, les mis en cause ne donnant “pas de précision sur la façon dont il est mort”, d’après la source policière.
Alors que son ex-épouse a renouvelé les accusations qu’elle porte contre lui depuis 2021, le beau-père de l’enfant désigne celle-ci comme étant à l’origine du décès du garçon.
À l’époque où l’enfant est décédé, sa mère “n’avait pas dénoncé les faits et avait menti à son entourage en indiquant que l’enfant était reparti à l’étranger”, a précisé le procureur de Bobigny.
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