Transports | Paris | 12/04
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Enquête publique sur la zone à trafic limité dans Paris : les pour et les contre

Enquête publique sur la zone à trafic limité dans Paris : les pour et les contre

L’enquête publique sur la zone à trafic limité (ZTL) du centre de Paris, qui doit être mise en place à l’automne, après les Jeux olympiques, se tient du 11 avril au 13 mai. Son périmètre final reste néanmoins en négociation avec la préfecture. En ligne, les premières contributions animent le débat

Les Parisiens ont jusqu’au 13 mai pour donner leur avis sur les modalités de cette ZTL, engagement de campagne de 2020 de la maire Anne Hidalgo, dont la réalisation a été repoussée plusieurs fois.
Comme dans d’autres villes françaises et européennes, la ZTL doit empêcher dans le cœur de la capitale (les quatre premiers arrondissements) le trafic de transit, c’est-à-dire les véhicules qui ne font que le traverser sans s’y arrêter. Cela représente la moitié du trafic dans cette zone, selon la mairie, qui veut ainsi diminuer la pollution et libérer un peu plus d’espace public occupé par les voitures, comme elle l’a déjà fait rue de Rivoli.

Enquête publique jusqu’au 13 mai

La mairie estime dans sa présentation de l’enquête publique que “seulement 30% des transiteurs ont absolument besoin à date de la voiture pour effectuer leur trajet”. Mais depuis l’annonce du projet en mai 2021, sa mise en place et son périmètre font l’objet de difficiles tractations avec la préfecture de police.
Initialement inclus, les quartiers situés rive gauche, c’est-à-dire les parties nord des Ve, VIe et VIIe arrondissements, dirigés par une opposition en désaccord avec le projet, ont été retirés “à la suite des échanges avec la préfecture”, indique la mairie.

Selon une source à l’Hôtel de Ville, les échanges se poursuivent concernant l’île de la Cité et l’île Saint-Louis, les quais hauts rive droite voire même le boulevard de Sébastopol, axe nord-sud central. Résultat: la ZTL se dirige vers une version “riquiqui”, craint cette même source.

Au dernier Conseil de Paris en février, la préfecture de police, dont le siège est situé sur l’île de la Cité, avait indiqué qu’elle n’était “toujours pas d’accord” pour inclure les quais hauts de la rive droite de la Seine et les îles. Elle avait mis en garde contre un “manque de lisibilité” pour les conducteurs, qui risque “d’entraîner des comportements peu maîtrisables, avec un congestionnement de certaines voies”.

Les entrées de la ZTL seront matérialisées par des panneaux et un marquage au sol, indique la mairie, qui prévoit des contrôles. Transports en commun, véhicules d’intérêt général, taxis et VTC pourront notamment continuer de traverser la ZTL, précise la mairie. Les résidents, clients des commerces et commerçants qui entrent ou sortent de Paris Centre seront aussi autorisés à circuler.

En ligne, les pour et les contre

L’enquête publique, démarrée ce jeudi, a recueilli une quinzaine de contributions dès le premier jour, à la fois pour et contre. “Je soutiens totalement le projet de Zone à trafic limité, s’enthousiasme Emilie. Notre ville dispose d’un maillage de transports en commun d’une densité exceptionnelle, auquel s’ajoute désormais un réseau de pistes cyclables. Circuler dans le coeur de Paris est donc un non-sens, à moins que l’on soit riverain, livreur ou PMR, bien entendu. Cette ZTL permettra en plus de réduire le bruit et la pollution, et de faire plus de place aux piétons et aux cyclistes”, argumente l’habitante qui regrettent que la ZTL ne s’étende pas au-delà de Paris centre, “notamment rive gauche, même si les maires d’arrondissement et la préfecture semblent s’y opposer”, et demande “des pistes cyclables sécurisées sur les axes à la lisière de la ZTL, et notamment sur les quais hauts de la rive droite, sur lesquels le trafic risque d’augmenter.”

“Banlieusard traversant régulièrement Paris et notamment Paris centre, je suis impatient de voir cette zone ultra-dense débarrassée du trafic motorisé non-nécessaire, abonde Aymeric. Constatant les multiples infractions des usagers de la route au quotidien, j’espère que cette ZTL se matérialisera non pas simplement par des panneaux qu’il est trop facile d’ignorer, mais par la création de réseaux routiers en îlots qu’il ne sera pas possible de relier autrement que par les axes prévus à cet effet.

À l’inverse, Jacques estime que “mettre en ZTL le quai du Louvre et le boulevard Henri IV, c’est augmenter les bouchons sur le périphérique et le long du quai de la Râpée qui est déjà bien saturé, ou sur le boulevard saint germain. Si on vient de l’ouest de la capitale, aucun moyen de rejoindre le boulevard Beaumarchais qui lui est déjà sursaturé dans l’autre sens. Pas de solution. Comment fait on?” questionne l’habitant. “Le centre autour de la Mairie est déjà vide de voiture. Que voulez vous? que les quelques parisiens qui vivent vers le Boulevard Beaumarchais , Richard Lenoir se déplacent en taxi? Personnellement , je n’ai pas les moyens. Et j’utilise ces voies de manières occasionnelles et c’est pratique car elles évitent les monstrueux bouchons qui produisent du CO2”, poursuit-il.

Même agacement chez Pierrick qui refuse une “gated community” au centre de Paris. “La création d’une ZTL n’apporte aucune baisse d’émissions de CO2 ou de particules au niveau de Paris, simplement un déplacement entre la zone et sa périphérie. Les reports de circulation se font également au détriment des arrondissements limitrophes. La baisse du bruit sera la plupart du temps nulle, et sans commune mesure avec le bruit généré par les bars et restaurants sur-représentés dans le secteur et sources de pollution sonore. Le dossier ne présente aucun chiffrage quant aux conséquences de la ZTL sur les commerces”, estime-t-il.

Pour se faire un avis, ou le donner,
voir le lien vers l’enquête publique

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