La mairie de Paris a organisé mercredi l’évacuation de 200 jeunes migrants qui occupaient depuis début avril un de ses établissements culturels, la Maison des métallos, vers des gymnases de la capitale, a constaté l’AFP sur place.
Ces jeunes, qui se présentent comme des mineurs non accompagnés (MNA) mais dont la reconnaissance de minorité a été rejetée par le département, donc la même ville de Paris, ont été transférés pour l’essentiel vers un gymnase du XVIIe arrondissement, a dit à l’AFP l’adjointe aux solidarités Léa Filoche.
Les autres ont été emmenés dans deux gymnases déjà ouverts pour ces publics, dans les Xe et XIVe arrondissements, a-t-elle précisé.
“Nous avons obtenu de la mairie une mise à l’abri temporaire dans un gymnase, où on pourra rester jusqu’à l’examen de nos recours” déposés contre le rejet de la reconnaissance de minorité, a indiqué de son côté à l’AFP Julien, un des porte-parole du collectif des jeunes migrants, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille.
Ces derniers ont également eu la garantie de recevoir “une attestation d’hébergement”, a-t-il ajouté.
L’occupation, débutée le 6 avril, était la septième d’un bâtiment municipal depuis fin 2023.
Saisie par la mairie de Paris, qui évoquait un “préjudice financier important” causé par l’annulation des spectacles prévus dans ce lieu du 11e arrondissement, la justice avait ordonné le 5 juin l’évacuation des lieux.
“L’idée était de protéger” à la fois les personnes à la rue et le personnel de l’établissement, “pas d’expulser”, souligne Léa Filoche, “mais nous n’avons pas réussi à trouver des portes de sortie avec l’Etat”.
Des associations dénoncent depuis plusieurs mois un “nettoyage social” de la région parisienne, progressivement vidée selon elles de ses populations les plus précaires vivant à la rue, en vue des Jeux olympiques (26 juillet – 11 août). Les autorités font valoir de leur côté que 120.000 personnes sont hébergées chaque nuit au titre de l’urgence en Ile-de-France.
“On aura fait ça JO ou pas JO”, dit Mme Filoche pour qui le gouvernement, indépendamment de l’événement olympique, est “dans une forme de déni et de maltraitance vis-à-vis des personnes à la rue”.
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