Culture | | 15/05
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Festival des murs à pêches à Montreuil : trois jours de fête pour découvrir cet étonnant patrimoine

Festival des murs à pêches à Montreuil : trois jours de fête pour découvrir cet étonnant patrimoine © Fédération des Murs à pêches

Comme chaque année, les Murs à pêches ouvrent leurs parcelles au public. Trois jours de festival, à partir de ce vendredi, avec au programme : concerts, performances artistiques, ateliers d’artisanat et forum politique. Un manière de faire vivre le patrimoine historique que constituent les Murs à pêche, en attendant, un jour peut-être, leur reconnaissance par l’Unesco…

Il faudra de nouveau s’armer de courage pour gravir la côte. Ou attendre le bus 122 et s’arrêter à la station Saint-Just. Vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 mai, les Murs à pêches refont leur festival. Comme à chaque édition, il y en a pour tous les âges et tous les goûts. Des spectacles, des concerts, des ateliers, des œuvres plastiques, littéraires ou théâtrales, un forum politique avec un débat sur l’eau et “forum spectacle politique”, intitulé Dispersions, sur le lieu en lui-même.

Nouveauté, une visite guidée permettra de découvrir les Murs à pêches “de l’autre côté du tramway” et, plus précisément, trois parcelles gérées par les associations Murs à Fleurs, Fruits défendus et Jardin des couleurs (samedi à 16h30).

En 2023, le Festival a réuni près de 150 compagnies et groupes et accueilli plus de 20 000 visiteurs en deux jours. Ce qui en fait, selon la Fédération des Murs à pêches qui regroupe 17 associations, “l’un des plus grands évènements à prix libre d’Ile-de-France“. Un succès qui a toutefois amené celle-ci à réduire cette année la jauge générale “pour préserver la poésie du lieu“, conseillant de venir avant 17h.

© Fédération des Murs à pêches

Quand Montreuil produisait 17 millions de pêches par an

Organisé par la Fédération des murs à pêches, avec le soutien de la ville de Montreuil, le festival “milite pour la valorisation, l’ouverture, l’accessibilité et la préservation d’un espace patrimonial de nature en ville unique“. À l’origine, les Murs à pêches sont créés au 17ème siècle pour cultiver des pêchers en espaliers. Le principe du palissage est simple : les murs blancs, en plâtre, permettaient d’emmagasiner la chaleur du soleil pour la restituer la nuit venue aux branches des pêchers fixées aux parois par des bandes de vieilles étoffes. 

Paris se dote ainsi d’une culture de pêchers qui rivalise avec celle du sud de la France. À son apogée, la production montreuilloise atteint 17 millions de fruits. Des pêches que l’on retrouve sur les plus grandes tables : à la cour de France, mais aussi d’Angleterre et de Russie. À la fin du 19ème siècle, la production décline néanmoins à la faveur de l’expansion du chemin de fer qui permet à la culture des pêches du sud de la France d’imposer leur hégémonie.

À quand les Murs à pêche au patrimoine de l’Unesco ?

Il faut imaginer sur les hauteurs de Montreuil un labyrinthe de 600 km de murs blancs orientés pour tenir compte de la pente et de l’ensoleillement. Des 500 hectares cultivés à l’origine, il ne reste plus que 35 hectares environ d’espaces naturels situés entre la rue Pierre de Montreuil et l’impasse Gobetue, note l’association des Murs à pêches créée en 1994 pour “restaurer et d’ouvrir au public ce poumon vert oublié“. De son côté, la ville tente de faire reconnaître le site qui est classé patrimoine d’intérêt régional en 2020. L’association a aussi travaillé depuis 2019 avec celle des Amis du potager de Versailles, pour faire reconnaître l’art de l’espalier comme patrimoine culturel immatériel en France. Titre attribué en juin 2023 par le ministère de la Culture. “L’étape ultime de cette démarche est l’inscription à l’Unesco de l’art de l’espalier comme patrimoine culturel Immatériel de l’humanité“, avait alors fait savoir le collectif.

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