Enfants | | 03/04
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Fin de partie pour la crèche municipale des Goélands à Saint-Maurice

Fin de partie pour la crèche municipale des Goélands à Saint-Maurice © MR

Ouverte depuis 2004 à Saint-Maurice, la crèche municipale des Goélands, créée à l’époque à titre transitoire, vit ses dernières semaines. Un remaniement des places en crèche qui inquiète les agents.

La commune a annoncé, mi-mars, son souhait de fermer cet équipement de 20 berceaux avant la rentrée de septembre 2024. “Nous avons été mis devant le fait accompli sans possibilité de proposer de solution alternative. L’équipe et les enfants vont être disséminés. C’est triste, brutal et inacceptable”, fustige Stéphanie Daniel, représentante du personnel CGT. Dans un communiqué, ce syndicat des territoriaux de Saint-Maurice rappelle que la ville ne disposera plus que de deux crèches publiques et s’inquiète du sort réservé aux agents. “Non seulement nous perdons un service public, mais nous risquons de perdre également une directrice et trois auxiliaires de puériculture“.

Le maire, Igor Semo, déplore pour sa part une mauvaise polémique. Il rappelle d’abord que la crèche des Goélands était une solution transitoire en attendant la création de places pérennes aux Panoramis. “En 2004, mon prédécesseur, Christian Cambon, avait obtenu la cession de deux appartements dans une résidence sociale de Valophis”. Entre-temps, la crèche des Mininous, une structure associative, s’est installée dans ce quartier avec 45 berceaux. “Cette communication du syndicat laisse entendre que nous n’investirions pas dans le secteur de la petite enfance alors que nous y consacrons l’essentiel de nos investissements tout en rationalisant nos structures”, poursuit l’édile.

Rénovation de la crèche Delacroix

Concrètement, la ville achève actuellement la rénovation de sa crèche municipale Delacroix (65 berceaux), un chantier à 1,8 million d’euros, chiffre l’édile. “Nous allons rouvrir cet équipement rénové, mais avec la pénurie de personnel, nous risquons de ne pas pouvoir ouvrir l’accueil des tout-petits. Le redéploiement des agents des Goélands répond notamment à ces problèmes de recrutement”, défend le maire. L’élu évoque également la création de places, via une délégation de service public (Les Diablotins avec Babilou) ou l’achat de places réservées dans des structures privées.

La CGT considère, elle, que le secteur privé est déjà subventionné par l’État et estime que la délégation de service public ou l’achat de berceaux à des équipements tiers affaiblit le service public de la petite enfance. “Aujourd’hui déjà à Saint-Maurice il y a 126 places municipales contre 171 dans les crèches privées et le maire, à travers la fermeture des Goélands, casse un peu plus le service public”, dénonce le syndicat.

Stéphanie Daniel reconnaît néanmoins que les locaux des Goélands, écartelés entre un appartement en rez-de-chaussée et un autre au sixième étage, sans aucun espace extérieur, n’était plus adapté. Mais la syndicaliste demande à revoir la méthode. “Pourquoi a-t-il fallu attendre 20 ans pour prendre cette décision ? Comme expliquer à une directrice qu’il n’y a plus de place pour elle et qu’elle va devoir redevenir auxiliaire de puériculture et perdre une partie importante de sa rémunération ? Nous avons proposé deux solutions qui n’ont pas été considérées”, déplore-t-elle.

Manifestation avant le conseil municipal

Le syndicat organise une manifestation ce samedi 6 avril avant le conseil municipal, pour s’opposer à cette fermeture. Le maire rencontrera les parents ce vendredi. “Sur les 18 enfants accueillis, 8 entrent en école maternelle à la rentrée, et pour les dix autres, nous proposerons aux familles quatre options. Des propositions seront également faites au personnel”, indique Igor Semo.

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