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Politique | | 11/09
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Fontenay-sous-Bois : Jean-Philippe Gautrais signe un manifeste du communisme municipal à l’heure de l’urgence écologique

Fontenay-sous-Bois : Jean-Philippe Gautrais signe un manifeste du communisme municipal à l’heure de l’urgence écologique © CD

Alors que s’ouvre la Fête de l’Humanité, le livre manifeste du maire de Fontenay-sous-Bois, Jean-Philippe Gautrais, actualise la réponse politique municipale de gauche, à l’heure des enjeux climatiques et de la finitude des ressources naturelles.

S’il n’est pas encarté au PCF, s’étant longtemps réclamé du Front de Gauche, puis de la Nupes, et désormais du Nouveau Front Populaire, Jean-Philipe Gautrais reconnaît avoir été biberonné au communisme et n’en renie rien. Aujourd’hui âgé de 43 ans, celui qui a pris les rênes de sa ville de près de 52 000 habitants dès 2016, en succession à mi-mandat de Jean-François Voguet, a grandi dans la Cité des Larris. C’est là qu’il s’est forgé son identité politique, en voyant les gens s’organiser face aux difficultés. Impliqué dès la première campagne municipale de Jean-François Voguet, le jeune Fontenaysien expérimente aussi l’action associative locale, en créant avec des amis une structure de commerce équitable.

“Le communisme municipal, ce n’est pas seulement des politiques publiques qui viendraient “d’en haut” portées, par la commune, ses élus, ses agents. C’est aussi créer les conditions pour que les habitants puissent s’organiser et s’émanciper”, défend-il dans son ouvrage : “Fontenay-sous-Bois, territoire d’écologie populaire”. Un premier essai politique dont il a eu l’idée il y a trois ans, confie-t-il à 94 Citoyens, après le choc du confinement, et aussi d’un voyage au Chili en 2022, alors que ce pays d’Amérique latine était en pleine formation d’une constituante. Fontenay a une longue histoire avec le Chili, ayant accueilli de nombreux réfugiés durant la dictature Pinochet.

Un premier essai que l’élu a pris le temps de peaufiner, aidé par un ami, écrivain local, Nikos Maurice, et dans lequel il propose une réponse politique sociale locale à l’urgence environnementale, comme un nouveau chapitre du communisme municipal dans lequel il a baigné.

De ce concept qui fit les heures de gloire des villes communistes après la guerre, demeure le principe de services publics gérés directement par la ville, avec des tarifications sociales, avec désormais une dimension écologique comme prérequis. Ainsi en est-il de la cantine, dont l’édile détaille la gestion en régie publique à Fontenay, et son travail d’approvisionnement local. Grâce à un partenariat avec la Coopérative des agriculteurs biologiques d’Ile-de-France, à qui Fontenay apporte 8% des recettes annuelles, ou encore avec un pêcheur normand dont la ville contribue à 10% du chiffre d’affaires. “Lorsque nous lui passons commande, nous ne précisons pas quels poissons nous voulons. Nous répartissons dans les écoles ceux qu’il pêche sur la côte“, détaille l’élu qui estime s’y retrouver financièrement, évoquant une économie de 5% à 10% grâce à ce circuit court.

Alors que l’enjeu alimentaire n’est, en France, plus tant de manger à sa faim que de manger équilibré, l’élu prolonge aussi la responsabilité politique locale dans l’éducation au goût, une “arme de défense culturelle” tout autant qu’un enjeu de santé publique. “Un palais habitué à la finesse des saveurs, au même titre qu’un œil affûté aux arts visuels, qu’une oreille musicalement éduquée, c’est un rempart contre le mépris de classe”, déroule ainsi le maire.

© CD
Jean-Philippe Gautrais en dédicace à la Brasserie Outland de Fontenay-sous-Bois, mardi 10 septembre 2024

L’élu décline sa vision sur différents plans, comme l’urbanisme, le positionnement des équipements publics, le réseau de chaleur -dont le prochain défi est l’intégration de la géothermie, l’accès au logement… Au-delà de la dimension écologique, l’élu défend par ailleurs la participation citoyenne comme levier de l’action.

Réquisitoire national

Ancré dans une gauche radicale, anticapitaliste, l’élu, après avoir défendu sa politique locale tout en dénonçant en parallèle les inégalités du monde, conclut par une série de propositions, pour faire “résonner nationalement” son “combat”. À commencer par une modification des règles de marchés publics qui priorisent un “système agricole plus résilient, plus écologique, mieux rémunérateur.” Au chapitre de l’approvisionnement de la cantine, il explique, par exemple, comme son service achat doit jouer sur la technicité de la commande, faute de pouvoir mettre en avant la provenance locale. Ainsi, pour choisir son fournisseur de produits laitiers, le service précise ne vouloir que du lait non homogénéisé, car son prestataire est le seul à ne pas homogénéiser son lait. Jean-Philippe Gautrais plaide aussi pour une “Sécurité sociale de l’alimentation”, la réquisition des logements vides, un plan de rénovation thermique des logements ou encore la constitutionnalisation des objectifs de la loi SRU, qui oblige à construire un minimum de logements sociaux dans toutes les villes.

Titre : “Fontenay-sous-Bois, territoire d’écologie populaire”
Auteur : Jean-Philippe Gautrais
Publié chez : Les éditions Arcane 17
Prix : 12 euros

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